Autour du Golfe de Porto-Vecchio

Nous avions rejoint le centre de l’Île de Corse pour un peu plus de fraîcheur, mais ce début septembre est finalement trop frais pour passer des vacances d’été dans le cœur des montagnes corses. Il ne nous reste que quatre jours avant le départ et nous voulons encore rester quelque temps au nord-ouest où nous avions passé des jours merveilleux à Saeta. Nous devons aussi laver du linge, il nous faut donc un grand camping et cela prend aussi du temps. Nous rayons donc défensivement Bonifacio de nos plans et restons ici du 9 au 11 septembre 2021.

Camping Golfo di Sogno

Nous visons le Camping Golfo di Sogno qui se trouve au nord du Golfe de Porto-Vecchio. Le camping est gigantesque et presque entièrement vide, la basse saison a vraiment commencée ici. Les places près de la mer sont les plus occupées, mais même étant libres, nous ne pourrions pas nous y rendre car il faut rouler sur du sable très mou. Nous prenons donc une place à l’arrière et à l’écart de tout le monde. Nous sommes entre les tamaris qui nous font de l’ombre quand nous en avons besoin et qui nous servent aussi à étendre notre linge.

La photo du bas illustre notre système de réfrigération: nous enrobons des bouteilles de bière de linges trempés et nous les plaçons au soleil et si possible dans un léger courant d’air. Le tissu sèche et cette évaporation rafraîchit les bouteilles à l’intérieur. Cela marche mieux s’il fait vraiment chaud.

On reste deux nuits avec le travail du linge et la côte à explorer directement du camping, nous avons assez à faire dans la journée. Nous ne ferrons que quelques visites le lendemain en partant vers le nord.

Il nous faut apporter quelques précisions puisque nous avons évoqué que nous sommes à quelques jours de quitter l’île et que nous lavons quand même du linge. Alex va effectivement rentrer à la maison après la Corse, mais André restera en Toscane du Nord pour continuer le travail sur son guide de randonnée commencé au début du tour. Il a donc besoin de draps et de vêtements lavés puisqu’on n’a pas du linge pour cinq semaines.

Baie de Stagnolu

Nous sommes ici sans plan précis, mais on est surpris du charme du golfe plat et sablonneux dans la partie nord du Golfe de Porto-Vecchio. Nous ne nous attendons à rien, mais nous sommes surpris de la beauté sauvage du lieu. Cela nous rappelle un peu la Camargue. La rivière Osu forme un grand delta au nord du Golfe de Porto-Vecchio, le camping de Sogno se trouve en fait sur une grande île dans ce delta. Les courants dans la Baie de Stagnolu forment des lagunes et des bras de sable permettant des petites randonnées. Certains bras du delta peuvent être franchis à pied et ainsi on peut étendre la marche assez loin. Nous explorons cette zone l’après-midi du 10 septembre.

La carte ci-bas marque notre tracé dans le sens des aiguilles d’une montre. La flèche indique notre emplacement et donc notre départ. Nous partons d’abord vers le nord du camping pour chercher des vues et des passages vers le bras ouest de l’Osu. Nous n’arrivons cependant pas à sortir par là pour explorer la partie arrière du delta.

On longe par la suite la rive droite de ce bras ouest de l’Osu pour rejoindre la plage où nous pouvons enfin sortir vers le sud: nous sommes cependant très vite arrêtées par l’estuaire ce ce bras ouest dans la Baie de Stagnolu. Un pêcheur marche derrière nous, il enlève ses chaussures et passe dans  l’eau en suivant un tracé ondulé. Il connaît apparemment le passage le moins profond ici. Nous mémorisons ce tracé, déchaussons et passons aussi sur une île de sable sans nom entre le camping et la Punta di Benedettu plus rocheuse au sud.

Nous passons une bonne heure à explorer ce bout de sable, les choses qui y ont échoué comme des bouées et des tonneaux de bière Pietra. Le pêcheur a poursuivi sa marche et il a passé l’autre bras d’eau vers le sud. Nous n’avons cependant pas pu observer où il est passé et ces eaux nous semblent plus profondes. Nous restons donc sur notre île et nous marquons une pause avec des petits gâteaux. Le tonneau de bière est malheureusement percé et donc vide.

Nous retraversons l’estuaire pour longer la plage plus peuplée au sud du camping. Au-delà du camping, on peut poursuivre la marche sur une bande de sable stabilisée par quelques plantes et quelques rochers. Cette bande marque le bras nord de l’Osu. Ici s’écoule la majeure partie de la rivière et on voit le flux d’eau. La traversée à pied n’est pas possible. Cette partie est visiblement stabilisé et bien moins charmante que les zones plus sauvages au sud du camping.

Une curiosité est un bateau échoué à 20 mètres de cette bande de sable.

Nous retournons à notre emplacement pour un café, des petits gâteau, un apéritif, un dîner, du vin etc.

La nuit tombée, nous retournons à la plage avec des bières et nous nous plaçons sur des chaises longues délaissées que personne n’a rangé. L’air est agréablement tiède, au loin scintillent des lumières des bateaux et des maisons autour du Golfe de Porto-Vecchio.

Tentative vaine de rejoindre le Phare de Chiappa

Les phares corses sont difficiles à rejoindre, c’est un peu comme en Italie. Sauf que là bas, tous les phares sont militaires et interdits d’accès. En France ce n’est en principe pas la cas. En Corse, on tente cependant de tenir les gens loin avec l’aide du terrain escarpé. Les interdits s’accroissent quand il y a un sémaphore (lui vraiment militaire) près du phare. C’est la cas à la Punta di a Chiappa.

Les routes qui s’en approcheraient sont barrées en 2021 à 300 mètres du phare. Contrairement à ce que l’on voit sur Street View, la route du phare est barré comme celle de l’accès au village de vacances au sud du cap. Rien n’indique que l’on ait le droit de se rendre au phare à pied. La route n’est pas très tentante en plus.

Nous retournons donc à la baie où la route quitte la côte et tentons le passage par les rochers en bord de mer. Cela commence d’abord bien avec une sorte de sentier de pêcheurs.

Mais les arêtes rocheuses deviennent de plus en plus hardies, ci-bas l’une d’elles. On arrive cependant à les passer. Mais nous voyons que cela ne s’arrange pas vers l’est. Nous continuons quand même en espérant pouvoir passer.

Cette excursion en bord de mer a au moins l’avantage de nous laisser voir un autre phare et un feu marquant un rocher dans l’entrée du Golfe de Porto-Vecchio.

Nous rebroussons chemin environ 60 mètres sous le sémaphore. La côte est de plus en plus haute et en plus de la difficulté d’avancer hors de l’eau, nous n’avons aucune certitude de pourvoir monter vers le phare le moment voulu. C’est notre dernière excursion si loin dans le sud de Corse, dès lors nous remontons vers le nord.

Le Golfe de Porto-Vecchio en vidéo