Les Cascades du Manganello

Nous avons vu que les cascades classiques sont encore envahis de vacanciers mi septembre et l’idée de se battre pour les bons points de vue ne nous enchante pas. En septembre, le soleil se lève tard et on ne gagne rien à y arriver tôt. Nous choisissons donc une vallée bien moins connue et courue, celle du torrent du Manganello le 8 septembre 2021. Pour l’anecdote, manganello signifie matraque en italien, mais il n’y a aucun rapport à notre avis.

Nous ne savons pas ce qui nous attend, nous ne connaissons pas la durée, la distance et le dénivelé d’approche, on ne connaît que le nom. Au retour, le tracé GPS nous indique que nous avons marché près de 18 kilomètres. Avec les pauses, nous sommes en route durant près de 7 heures. Le dénivelé absolu est de 470 mètres seulement, mais dans le lit de granit du Manganello, on fait bien plus.

L’accès se trouve au sud de Corte, on prend la D23 au Col de Campo di Lupo en direction de Canaglia. Attention, ne pas avancer jusqu’au village, il n’y a aucun emplacement pour s’y garer pour la journée. Un petit parking se trouve au Pont de Mulinello sur le Vecchio, la route y fait un virage en épingle. Plus loin, il ne reste que quelques rares places très étroites en bordure de route.

Au début il faut donc suivre cette route et traverser le hameau de Canaglia. On y trouve un bar, mais il est fermé quand nous passons. Après les dernières maisons, nous suivons une piste forestière sur environ 200 mètres. Ensuite, le chemin passe près du torrent. On y voit déjà quelques belles vasques. Nous les repérons pour le retour afin de nous y baigner. Ici l’eau est quand même un peu plus chaude qu’en haut.

Le Ruisseau de Manganello sous le versant de Biancarella. Photo © André M. Winter

Le Ruisseau de Manganello sous le versant de Biancarella. Photo © André M. Winter

Un premier site remarquable est un affluant Manganello, c’est la Cascade de Meli qui descend en jet d’eau vertical à gauche du chemin.

Il y a moyen de monter en haut et de jeter un coup d’œil, mais c’est une entreprise assez sportive. On monte à droite et il faut grimper pour arriver sur la partie plate d’où se jette la cascade. Il est possible de redescendre par la forêt de l’autre côté.

Cascade du Meli vue du haut. Photo © André M. Winter

Cascade du Meli vue du haut. Photo © André M. Winter

Peu après suit la passerelle de Tolla où le sentier balisé monte vers les bergeries du même nom. Nous voyons sur la carte que ce sentier s’éloigne du cours d’eau, nous décidons donc de rester sur la rive sud (droite) car nous y voyons aussi un chemin. Il est bien visible jusqu’au premier gué et assez bien démarqué jusqu’au deuxième gué à U Piano. Au-delà, c’est une sente peu reconnaissable dans une zone qui semble soumise aux crues saisonnières. Nous passons quand même aisément le point 1031 de la carte IGN. Cependant, 300 mètres plus loin notre rive droite devient très rocheuse et nous voyons un éboulis de rochers assez grands sur la rive gauche. La carte nous dit aussi que le sentier balisé ne passe pas très loin. Nous traversons donc la rivière ici en déchaussant, c’est la partie la plus aisée car l’éboulis qui suit est couvert de ronces de et de buissons au tiges très dures. La montée est pénible même s’il ne s’agit que d’une vingtaine de mètres.

Dès que nous le pouvons, nous retournons près du Manganello, c’est une centaine de mètres en amont du point 1067. La rivière forme ici des glissières plus que des cascades. Il est possible de repasser sur la rive droite et nous montons le long d’un fil d’eau sur la roche nue vers un petit lac. Nous y faisons une première pause.

André sur la rive droite des Cascades du Manganello. Photo © Alex Medwedeff

André sur la rive droite des Cascades du Manganello. Photo © Alex Medwedeff

Nous revenons ensuite vers le cours d’eau principal. Ce n’est qu’à partir d’ici que suivent les cascades les plus intéressantes. Il s’agit d’un grand cirque de granit nu. Le ruisseau passe de vasque en vasque, se sépare et se réunit dans les parties plus encaissés. Le cours d’eau change aussi parfois de trajet car on trouve des vasques vides.

Quand on sait reconnaître les parties couvertes d’algues, il est possible de traverser le ruisseau à beaucoup d’endroits.

André entre des petites cascades du Manganello. Photo © Alex Medwedeff

André entre des petites cascades du Manganello. Photo © Alex Medwedeff

Détail des Cascades du Manganello. Photo © André M. Winter

Détail des Cascades du Manganello. Photo © André M. Winter

Un lézard. Photo © Alex Medwedeff

Un lézard. Photo © Alex Medwedeff

Nous sommes maintenant sur le chemin du retour et voyons les vasques et les cascades d’un autre angle.

Cascade basse du Manganello. Photo © Alex Medwedeff

Cascade basse du Manganello. Photo © Alex Medwedeff

Cascades basses du Manganello. Photo © André M. Winter

Cascades basses du Manganello. Photo © André M. Winter

À notre départ à 08h30, il n’y a qu’une autre voiture au parking, nous sommes donc surpris en arrivant d’une trentaine d’autres randonneurs sur le site avant nous. Ils sont en partie accompagné de petits enfants, donc pas venus sur le GR20. Nous ne savons pas par où ils ont pu accéder plus vite que nous.

Pour le retour, nous restons sur le chemin balisé. Il nous mène par une forêt sombre jusqu’à la bergerie de Tolla où l’on peut aussi manger et se désaltérer.

Le GR20 dans la forêt en amont des Bergeries de Tolla. Photo © Alex Medwedeff

Le GR20 dans la forêt en amont des Bergeries de Tolla. Photo © Alex Medwedeff

Bergerie de Tolla et le Massif du Monte d'Oro. Photo © Alex Medwedeff

Bergerie de Tolla et le Massif du Monte d’Oro. Photo © Alex Medwedeff

Le Manganello est en tout cas très proche de notre camping à Tattone, nous le quittons pourtant parce qu’il fait simplement trop frais le soir et la nuit. Nous visons Corte pour le soir, la ville se trouve sensiblement plus basse que Tattone. Sur la route nous nous arrêtons au point de vue de Pasciola.

Vallée du Vecchio vue du Belvédère de Pasciola. Photo © Alex Medwedeff

Vallée du Vecchio vue du Belvédère de Pasciola. Photo © Alex Medwedeff

Redoute de Pasciola et le Massif du Monte Ritondu. Photo © Alex Medwedeff

Redoute de Pasciola et le Massif du Monte Ritondu. Photo © Alex Medwedeff

À notre surprise, les campings près du centre sont pleins. Nous prenons donc l’aire de camping naturelle Saint Pancrace que nous connaissons car nous y avions amené un couple savoyard en auto-stop quelques jours plus tôt en venant de Porto.

Notre prochaine destination est le sud de la Corse, nous visons la région de Porto-Vecchio. Partir de Corte dans cette direction n’est pas facile, il y a des cols et des gorges resserrées sur le chemin. On monte d’abord en longs lacets vers le Col de Sorba. La descente vers Ghisoni est plus longue, mais non moins alpine. D’ici nous nous engageons dans la vallée de l’Orbu qui passe plus bas dans le Défilé de l’Inzecca.

Nous marquons une pause à deux kilomètres en aval de Ghisoni, l’Orbu n’est pas encore très encaissé, le défilé suit plus loin en aval.

Cairn au bord de l'Orbu. Photo © Alex Medwedeff

Cairn au bord de l’Orbu. Photo © Alex Medwedeff

Défilé de l’Inzecca

Ledit défilé commence en aval de la Retenue de Sampolo. En automne il ne s’écoule presque pas d’eau du barrage, cela rend les gorges un peu tristes. Les gros blocs granitiques sont cependant impressionnants.

Défilé de l'Inzecca. Photo © André M. Winter

Défilé de l’Inzecca. Photo © André M. Winter

U Fium'Orbu dans le Défilé de l'Inzecca. Photo © André M. Winter

U Fium’Orbu dans le Défilé de l’Inzecca. Photo © André M. Winter

À partir de St. Antoine, on rejoint le plat-pays de l’est de la Corse. Les routes sont rectilignes sur plusieurs dizaines de kilomètres. On passe des champs et des hameaux sans visage au bord de la route. La côte est un peu plus variée à partir de Solenzara, mais cela reste une voie rapide et nous ne nous arrêtons plus.

Cette randonnée en vidéo

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