Amérique du nord-ouest en 1996

Début 1996 se prépare une excursions universitaire spéciale

André fait des études de géographie et de cartographie à l’université de Vienne et ces études contiennent des excusions obligatoires à l’étranger. Elles sont dotés d’une bourse et il y a en des plus alléchantes que d’autres. Cela va de quelques jours en Slovaquie à trois semaines au Canada. Plus l’excursion est enviée, plus les obstacle à franchir sont grands. André s’était porté candidat, mais il a été refusé à cause d’une moyenne de notes pas tout à fait parfaite. Un séminaire préparatoire réduit ensuite une masse de candidats à 19 finalistes par une sélection dure sur la longueur d’un semestre. Ces gens se préparent, payent les avances qui s’élèvent à environ EUR3000,- et les gens pris sont prêts à partir. Quatre semaines avant le départ survient l’impossible, un des 19 se désiste et ceci fait capoter le financement de toute l’excursion. Les professeurs qui organisent l’excursion sont alarmés, on cherche partout un remplaçant ou une remplaçante rédigeant en trois semaines un travail de séminaire pour lequel les autres avaient cinq mois et surtout quelqu’un qui peut investir les EUR3000,- en quelques jours. Nous sommes début mai, donc vers la fin de l’année universitaire et la plupart des étudiants ont soit d’autres projets, soit pas d’argent à ce moment là.

L’amie Gudrun informe André de la place libre et de toute cette histoire dont il ne s’était plus occupé. Il reçoit carte blanche pour le thème du travail de séminaire à rédiger et délivre en 1996 un travail exclusivement basé sur des sources Internet sur l’évolution de la population au Canada. C’est une histoire de nuits entières à la fac et à déprécier les données de Statistique Canada, mais après un peu plus de deux semaines, ce texte d’une cinquantaine de pages est bouclé. Trouver l’argent est un peu plus difficile, mais Gudrun aide de nouveau. Elle travaille à temps partiel pour une société qui génère les données GPS des voitures. Une partie du travail consiste à rouler en ville et de corriger des grandes cartes imprimés en ce qui concerne le nombre de voies, les interdictions et autres détails nécessaires. Gudrun a de l’expérience à relever les données et André, ayant fait du taxi, connaît la ville comme sa poche. Nous formons un duo génial pour relever ces données et nous travaillons beaucoup plus vite que les autres parce que nous roulons les jours féries et de nuit. La société nous paye des primes pour notre rapidité et après trois semaines le budget est plus que bouclé.

Parallèlement, des groupes se forment pour rester plus longtemps en Amérique et continuer à voyager librement après l’excursion. Pour cela, il faut un peu d’argent en plus et idéalement un partenaire au moins. L’argent est disponible dans le sens qu’une partie des EUR3000,- doit être remboursé aux étudiants après l’excursion et bien sûr André a prévu un matelas financier à cet effet. Pour le partenaire, c’est plus compliqué. Idéalement c’est quelqu’un aussi présent dans l’excursion, avec des projets à peu près compatibles et un mode de vie et un budget similaire. André reste longtemps seul et prévoit de rentrer s’il ne trouve personne. Finalement, c’est avec son ami cartographe Christian qu’il s’entendra à rester quatre semaines de plus et à se consacrer aux grands parcs nationaux de l’ouest des États-Unis.

Pour la plupart des participants, c’est leur premier voyage transatlantique. Nous sommes 19 étudiants accompagnés de trois professeurs. Après une dernière réunion à la fac, l’excursion par en direction de Vancouver avec une escale à Amsterdam le 11 juin 1996.

L’excursion de trois semaines en Colombie Britannique

Le cadre donnée est assez clair. On part de Vancouver et on essaie de rejoindre le Yukon par l’ouest et de redescendre par l’est et le Fraser River. Il y a plusieurs écarts de cette route comme Calgary ou l’Alaska. Nous voyageons avec deux vans conduits par les professeurs et les participants de plus de 26 ans (limite pour conduire des vans de 15 personnes au Canada). Le tracés est fixe car nos logeons chaque nuit dans un hôtel réservé. C’est le luxe d’une excursion bien dotée de bourses, mais cela a le défaut de passer parfois à des endroits où on ferait mieux d’attendre une météo meilleure.

Notre groupe devant l'Emerald Lake. Photo © André M. Winter

Notre groupe devant l’Emerald Lake. Photo © André M. Winter

Les hôtels et motels permettent souvent d’utiliser des barbecues et nous nous en servons amplement car c’est moins cher et meilleur que d’aller au restaurant. Pour la même raison, nous prenons souvent le petit déjeuner concocté par nos propres soins dans les chambres. Pour cela, nous créons des réserves assez importantes aux fond des vans. Les tâches sont répartis, certains s’occupent du budget commun pour les repas, d’autres vont régulièrement faire les courses, un groupe gère les boissons alcooliques, un autre le petit déjeuner et encore d’autres sont responsable du fonctionnement des barbecues. Cette organisation s’installe presque automatiquement et elle a fonctionné parfaitement même si les quantités de vin ou de viande pour 22 personnes sont parfois effrayantes.

Barbecue au Bel Air Motel à Penticton

Barbecue au Bel Air Motel à Penticton

Cette partie est consultable par étapes détaillées ici:

Quatre semaines additionnelles pour faire 10000 kilomètres aux USA

Après le retour de l’excursion à Vancouver, la séparation se fait rapidement et Christian et André partent en bus à Seattle pour retirer leur voiture de location. Avant de partir, durant l’excursion et particulièrement durant de voyage en bus, les grands traits du tour se sont concrétisés. Ce sont les parcs du Mount Rainier, le Yellowstone, Monument Valley, Bryce Canyon, Grand Canyon, Death Valley Las Vegas, Yosemite, San Franciso et Redwoods. Nous rejoignons et visitions tous les points listes, mais nous en rajouterons d’innombrables en cours de route. Ainsi nous passons par le nord de l’Idaho au lieu de la voie rapide au sud. Nous avançons loin dans le Colorado pour retrouver Gudrun, pourtant cet état n’était pas du tout prévu au programme. Un autre exemple: le dernier jour du tour, nous tentons de contourner le Mount Saint Helens par l’est alors que l’autoroute passe clairement à l’ouest. Ces nombreux détours nous font découvrir des multitudes de sites peu connus mais dont nous ne regrettons aucun. Nous n’hésitons pas à malmener notre voiture citadine de location sur des pistes en terre glissante ou avec des cailloux de la taille de balles de foot. Cela fait partie des détours que nous nous sommes mis en tête de faire et qui comptent parmi les expériences les plus précieuses.

La piste entre Colorado City et Tuweep. Photo © André M. Winter

La piste entre Colorado City et Tuweep. Photo © André M. Winter

Contrairement à l’excursion, nous devons retourner chaque cent avant de le dépenser. Nous logeons presque exclusivement en tente dans des campings spartiates du National Forest Service ou dans les parcs nationaux. Ceux-là nous coûtent 10 dollars la nuit. Nous tentons d’être aussi économes avec les repas, mais nous ne réussissons pas à nous faire à toutes absurdités culinaires américaines. Nous achetons donc toujours du beurre, du lait, de l’Emmental (Swiss Cheese par contraste au Cheddar) et du Nutella. Nous gérons cela sans frigo en faisant souvent les courses. Par contre, les repas du soir, pris souvent dans le noir parce que nous arrivons trop tard à destination, sontt souvent composé de sachets de soupe ou de boîtes très basiques. Nous n’avons pas de problème de trouver de l’eau potable sauf dans certains parcs nationaux où il faut payer l’eau au prix fort.

André au Slough Creek Campground. Photo © Christian Amrhein

André au Slough Creek Campground. Photo © Christian Amrhein

Notre équipement comprend une tente igloo pour trois personnes, deux matelas Thermarest, deux bons sacs de couchage remplis de duvet fin, un réchaud à essence Coleman à une flamme avec une bouteille d’un litre de réserve, deux pots, deux assiettes, trois couverts et un couteau suisse pour chacun, des torches électriques. Nous n’avons pas de sièges et pas de table (presque tous les sites proposent des tables de pique-nique), nous n’avons pas de lumière extérieure. Notre voiture n’a aucun équipement spécial, la boîte automatique est plus pénalisante qu’utile hors asphalte. Les sièges ne se laissent pas rabattre et le dossier de la banquette est fixe, on ne peut donc rien arranger pour dormir à l’intérieur. Nous ne réservons rien à l’avance.

Christian et André devant la tente sur le Buckboard Marina Campground. Photo © André M. Winter

Christian et André devant la tente sur le Buckboard Marina Campground. Photo © André M. Winter

En 1996, on voyage sans portable, sans internet, sans GPS et sans cartes en ligne. Nous achetons des cartes en papier au fur et à mesure de notre avancement. Quand nous avons de la chance, nous en trouvons au 100000e, quand ce n’est pas le cas, c’est au 3 millionième dans le guide général de l’ouest des USA que nous avons sur nous. Parfois, nous tournons pendant des heures pour trouver un site que l ‘on aurait trouvé en cinq minutes avec internet. Nous voyons énormément de choses en allongeant nos journées tard dans la nuit et en nous levant parfois très tôt le matin. C’est une cadence que l’on ne peut sans tenir que quand on est jeune.

Fours à charbon de bois à Wildrose. Photo © André M. Winter

Fours à charbon de bois à Wildrose. Photo © André M. Winter

Les rares regrets concernent surtout le fait que nous n’avons pas pu rester plus longtemps sur certains sites. Un autre point négatif sont les rares randonnées entreprises alors que cela nous aurait fait du bien pour compenser toutes les heures passés en voiture. Parmi les points qu’André éviterait dans le futur: Las Vegas (trop artificiel), éventuellement Death Valley (il y pleins d’autres endroits pour transpirer), Bryce Canyon (très répétitif), le Colorado (ressemble trop à nos Alpes). Les choses à refaire à tout moment: Grand Canyon (beaucoup de facettes différentes), Yellowstone (plus de sites à rejoindre à pied).

Cette partie est consultable par étapes détaillées ici:

Le voyage entier est  disponible sous forme de vignettes.