Yellowstone Nationalpark South Loop

De l’ouest vers le Slough Creek au nord-est

Par le Gallatin Valley, nous arrivons à la West Entrance du parc national. Il y a beaucoup de circulation dans les deux sens et il faut faire la queue, ce qui n’est pas bon signe pour notre intention de trouver une place dans un camping à l’intérieur du parc. À l’entrée du parc, on nous dit d’avancer au Madison Visitor Center pour les informations sur les campings. Nous sommes un peu plus rassurés et nous faisons une courte pause devant le Mt. Haynes (2500 mètres) près du Madison River.

Nous arrivons un peu avant 10h au Visitor Center. Une hôtesse très aimable nous donne des informations moins sympathiques. Le Madison Campground est plein et tous les autres grands Campsites au centre du parc le sont aussi. Deux petits campings au nord ont peut-être encore des places libres, mais on ne peut pas les réserver ni connaitre précisément les emplacements libérés ce matin. Si ces campings sont pleins en arrivant, il faudra quitter le parc national dans la soirée car le camping sauvage est interdit. La seule alternative est le camping dans le Grand Teton National Park au sud, mais cela fait un grand détour, le Yellowstone est grand avec ses 9000km² et il n’y a pas de voies rapides. Nous risquons alors de nous diriger directement vers les deux sites au nord. Nous ignorons tous les sites au bord de la route, les geysers, les cascades, les animaux sauvages, le col de 2700 mètres que nous  passons etc. Il s’agit de 70km, mais il nous faut plus de deux heures.

Nous sommes bien sur fatigués de la nuit à rouler et arrivons quand même sains et saufs  à Lamar Valley d’ou part la piste vers le Slough Creek Camp Ground. Nous y occupons une des dernières places, mais elle est belle en bordure de la rivière. Il y a des moustiques, mais nous sommes quand même contents. Il n’y a pas d’eau au camping. N’en ayant pas assez en réserve pour les deux jours, nous devrons donc acheter de l’eau potable au Roosevelt-Lodge, pour la cuisson nous prenons l’eau de la rivière. Avec un dernier effort, nous préparons un copieux déjeuner et nous passons le reste de la journée sous les arbres en bordure de la rivière. Nous sommes trop fatigués pour entreprendre des visites.

Ces petits campings ne sont pas surveillés, mais il faut placer les tentes sur les emplacements prédéfinis et quand tous sont occupés, le camping est plein. Il y a bien sûr moyen de marchander avec des gens installés pour placer deux tentes sur un site, mais ce n’est pas bien vu par les gardes qui passent en soirée. Des panneaux avertissent des ours curieux qui peuvent forcer une porte de voiture à la recherche de nourriture. On conseille de placer les aliments dans la grande boite en acier au centre du camping. Elle est cependant placée en plein soleil. Nous optons pour tout cacher dans la voiture et de placer celle-ci à l’ombre, il y a assez d’arbres ici.

Lorsque nous ne dormons pas, nous complétons nos journaux de route (les sources de ce récit). Une grande partie du temps est cependant consacré à l’étude approfondie mais involontaire d’insectes comme les moustiques et les taons. Les moustiques sont aussi lents que ceux dans le nord de l’Europe, leur énorme nombre est cependant inquiétant. Christian sort tous les produits contre les moustiques, en met sur soi, sur ses vêtements et sur les coins de la table. Ce produit semble consister principalement d’acide formique, il pue gravement. Comme Christian s’immunise ainsi, tous les moustiques se réfugient sur André qui est obligé d’en appliquer aussi. Il n’y a pas de douches ici et l’eau froide de la rivière n’enlève pas ce produit huileux, toute la tente et nos sacs de couchage ont donc la même odeur désagréable. Il faut reconnaître un certain effet à ce cocktail chimique. Entre les insectes, nous observons aussi des wapitis et des squirrels.

Pour le dîner, nous nous installons sur la table qui est présente presque à tous les emplacements.

André au Slough Creek Campground. Photo © Christian Amrhein

André au Slough Creek Campground. Photo © Christian Amrhein

Avec la fraîcheur du soir, nous retrouvons un peu nos esprits et nous planifions les jours suivants. Nous consacrerons deux jours entiers au Yellowstone et nous passerons ensuite au Grand Teton NP. Nous allons dormir très tôt, la journée suivante sera bien chargée.

Avec une demi-journée de repos suivie d’une nuit calme, nous nous levons le 7 juillet 1996 à 06h00. Le soleil est déjà là et c’est important, la voiture est couverte de givre. Comme il n’y a pas encore de soleil sur notre place, nous prenons notre petit déjeuner sur la table de nos voisins. Nous laissons la tente en place, car nous reviendrons le soir. Notre but de la journée: faire le maximum du parc national, y compris une randonnée de moyenne durée. Il est inutile de dire que c’est impossible, mais nous nous en approcherons en fin de journée. Nous sommes au nord du North Loop (il y a deux boucles à faire en voiture) et nous commençons par la partie ouest de celui-ci, mais nous continuerons ensuite par le South Loop, le tout dans le sens des aiguilles d’une montre et aussi longtemps qu’il fait jour. André est au volant.

Il s’agit de nos premiers arrêts alors que nous sommes dans le parc national depuis près de 24 heures. Un point de vue permet de regarder dans Roosevelt-Canyon formé par le Yellowstone River. Des couches de basalte volcanique sont déposés sur des conglomérats fluviaux plus anciens. Les eaux du Yellowsone River sont vraiment un peu jaunes, il s’agit de minéraux délavés par les sources d’eau chaudes et les geysers.

La cascade Tower Fall

Un peu plus loin se trouve l’accès pédestre au Tower Fall, une rivière se jette par dessus une marche rocheuse de 42 mètres couronnée de cheminées de fées formés dans d’anciennes concrétions calcaires. Cette rivière débouche peu après dans le Yellowstone River. Toutes les rivières sont en crue avec les fortes pluies des jours précédents et la fonte des neiges. Le soleil matinal forme un arc en ciel. Un dessin par Thomas Moran de la cascade et des pointes rocheuses fait partie des documents convainquant le congrès américain d’établir le premier parc national ici au Yellowstone en 1872.

Randonnée au Mount Washburn

Il est 08h00 quand nous arrivons au pied de le montagne facilement accessible et au centre nord du territoire du parc. Le nom vient d’un député du congrès. Contrairement à bien d’autres sites, il n’est pas possible d’y monter en voiture. Il y a un chemin partant du sud Dunraven Pass et une piste partant du nord. Le sommet est à 3121 mètres, mais nous partons du Dunraven Pass à 2697 mètres. Il nous faut juste une heure pour monter. Au début, on passe par des forêts sombres´et entre quelques restes de névés.

Sous le sommet se trouvent des prés alpins en fleurs. Bien qu’il y ait un peu de vent, on sent les fleurs très fort, on se croit le nez plongé dans un pot de miel.

Pré de fleurs sur les versants du Mount Washburn. Photo © André M. Winter

Pré de fleurs sur les versants du Mount Washburn. Photo © André M. Winter

La vue est panoramique à 360 degrés. À l’ouest se trouve la chaîne Bitterroot Range dont les cimes atteignent 3500 mètres. Au sud se trouvent les Tetons et la caldeira contenant le Yellowstone Lake. À l’est est le piémont des Rocheuses. Au nord s’étend une plaine en direction du Canada. Mais ce n’est pas le sommet le plus haut du parc national.

Le sommet est coiffé d’une tour de guet pour repérer les feux de forêt. On en voit de traces très claires sur la photo. On n’entreprend rien contre la propagation des flammes dans les limites du parc, la surveillance vaut pour les visiteurs.

Vue du Mount Washburn vers l'ouest. Photo © André M. Winter

Vue du Mount Washburn vers l’ouest. Photo © André M. Winter

Nous ne sommes qu’au début de notre programme journalier, nous redescendons donc. André est de nouveau bien en forme après la bronchite attrapé au Canada. Il est déjà midi quand nous revenons à la voiture. Le parc est vraiment grand et nous devons faire le plein d’essence, ici c’est au prix européens, donc près de 15 fois plus cher qu’à l’extérieur. Nous espérons tenir jusqu’à Jackson au sud des grands parcs.

Cascade Yellowstone River Falls

Nous arrivons à un des sites les plus visités du parc national. Mais il est midi et les gens semblent tous attablés, tant mieux pour nous.

Inspiration Point

Il y a plusieurs points de vue, un des premiers est l’Inspiration Point au Canyon Village. Les gorges sont ici profondes de 400 mètres et larges de 460 mètres. Les rochers sont de couleur blanche, jaune et rouge, le ciel est bleu et l’eau verte. On voit bien ici que la rivière est en crue. Sur aucune des cartes postales en vente, nous avons vu des telles masses d’eau se jetant 94 mètres vers le bas.

Le canyon présente des flancs érodés très raides, il y a peu de roche dure. Les amérindiens de la tribu des Hidatsa appelaient la rivière “Mi tse a-da-zi”, les trappeurs français arrivant ici en premiers en ont fait la « Rivière des Roches Jaunes ».

Au bord des Lower Falls

Les heures filent et nous n’accédons plus à tous les Overlooks ou Rims. En début d’après-midi, les gens reviennent en grand nombre et même les américains se fatiguent à marcher vers les points de vue les plus éloignés de la route. Mais nous descendons au bord des Lower Falls. L’eau est sous pression et avance horizontalement avant de tomber dans le vide, nous restons longtemps ébahis de spectacle bruyant.

Le Lower Fall est la plus importante des cascades, à cet endroit, la largeur est réduite et cela accélère la pression de l’eau.

Le Yellowstone River en amont des Lower Falls. Photo © André M. Winter

Le Yellowstone River en amont des Lower Falls. Photo © André M. Winter

Hayden Valley Overlook

En amont, l’inondation sur le plateau formé par le fond de la caldeira explique les masses d’eau qui passent par les cascades. Des bisons pâturent sur ces prés verts.

Inondations des prés en amont des cascades sur le Yellowstone River. Photo © André M. Winter

Inondations des prés en amont des cascades sur le Yellowstone River. Photo © André M. Winter

La Zone du Mud Vulcano

Dans la caldeira, les effet géothermiques naturels se montrent en surface. Par endroits, le paysage est vraiment lunaire et l’odeur de souffre souligne le danger de mort. Le vrai danger ne vient pas des émanations de gaz mais de la profondeur de ces sources. Certaines sont cependant bouillantes, le risque d’être cuit avant d’étouffer est réel. Les trous béants crachant gaz, vapeur d’eau, boues de toutes les couleurs, eau ou tout à la fois. Ils ont des noms très diaboliques:

Le Sulfur Caldron du Yellowstone Park. Photo © André M. Winter

Le Sulfur Caldron du Yellowstone Park. Photo © André M. Winter

Le Sulfur Caldron est une grande zone creuse émanant des gaz sulfureux parmi des sources au pH de 1,2 (acide comme le liquide de batteries). La couleur jaune du sol est due au souffre. Plus au fond se trouvent d’autres ouvertures béantes. Il ne semble pas persister de vie dans un cercle de 50 mètres autour du centre du Sulfur Caldron.

Le Mud Geyser ressemble à une cocotte-minute, mais rien n’y cuit directement. Uniquement des grandes quantités de CO2 montent du fond du trou.

Le Black Dragons Caldron est source formant un flaque d’eau au niveau très changeant. Avant 1948, il y avait ici simplement de la forêt. Depuis, la source a apparu et elle s’est déplacée de 60 mètres pour former un grand bassin boueux. La couleur presque noire est le résultat de composantes de fer et de souffre. Celui-ci est les autres dépend du niveau d’eau saisonnier. Mais la composition chimique varie.

Le Dragons Mouth génère des bruits bizarres dans une faille rocheuse.

Pot boueux dans la Mud Volcano Area. Photo © André M. Winter

Pot boueux dans la Mud Volcano Area. Photo © André M. Winter

Curieusement, quand il y a de l’eau en jeu, elle est presque toujours extrêmement claire.

Des petits panneaux indiquent qu’il est « unlawfull » (illégal) de quitter les chemins de madriers, on aurait mieux fait de rajouter « danger de mort ». Les animaux ne sont pas concernées par ces interdictions et marchent partout. Parfois cela se termine mal, des ossements traînent un peu partout et certaines marmites contiennent des restes de chair fraîchement cuite.

Mud pot avec ossements d'animaux. Photo © André M. Winter

Mud pot avec ossements d’animaux. Photo © André M. Winter

Bison dans la Mud Vulcono Area. Photo © André M. Winter

Bison dans la Mud Vulcono Area. Photo © André M. Winter

Le Yellowstone Lake

Nous arrivons enfin au Lac Yellowstone, qui semble très normal, du moins par ses berges et sa couleur bleue. Cela rassure après le passage dans les zones qui puent et qui crachent. Il s’étant sur 360km² et semble presque former une mer intérieure. C’est le plus grand lac de montagne d’Amérique du Nord. Comme il est à une altitude de 2357 mètres, ses eaux sont glaciales et ne dépassent pas 15°C en été. La photo montre la vue par-dessus le lac en direction sud-est.

Bois mort au bord du Yellowstone Lake. Photo © André M. Winter

Bois mort au bord du Yellowstone Lake. Photo © André M. Winter

Le Lake Village est surtout un point de vente de souvenirs pas forcément souhaitables. Christian ne résiste pas et achète un t-shirt défiant toutes les règles des couleurs et de l’esthétique.

La zone du West Thumb Geysir Basin

Sur le bord ouest du Lac Yellowstone se trouve une autre zone d’activité géothermique. C’est en bordure du lac, juste pour rappeller que le lac bleu couvre sans doute plusieurs de ces trous puisqu’il forme la partie la plus basse de l’ancienne caldeira. Ces geysers semblent cracher des eaux douces simples car on ne sent rien de spécial. L’eau est cependant chargée de calcite et bouillante. Le calcaire précipite directement au bord des lagons et ainsi croit et s’élève la surface couverte de dépôts résultants des sources. En même temps, les « tuyaux » où l’eau monte gagnent en profondeur. Le Grand Canyon of the Yellowstone passe dans une telle zone de dépôts calcaires et cela explique la friabilité de ses versants.

Le West Thumb Geysir Basin en bordure du Lake Yellowstone. Photo © André M. Winter

Le West Thumb Geysir Basin en bordure du Lake Yellowstone. Photo © André M. Winter

Eau bouillante dans le West Thumb Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Eau bouillante dans le West Thumb Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Petit trou d'eau du West Thumb Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Petit trou d’eau du West Thumb Geysir Basin. Photo © André M. Winter

L’eau ne reste claire que quand elle est froide ou bouillante. Quand l’eau chaude refroidit, des algues se déposent. Les zones très chaudes sont rouges et plus l’eau refroidit, plus les algues passent à la couleur verte.

Trou d'eau claire du West Thumb Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Trou d’eau claire du West Thumb Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Old Faithfull dans l’Upper Geysir Basin

En passant en direction de l’Upper Geysir Basin, la route passe plusieurs fois le Continental Divide. Cette limite de la partage des eaux entre le Pacifique et l’Atlantique est marqué au bord de toutes les routes qui la croisent.

L’Upper Geysir Basin est la zone de la plus grande accumulation de geysers et contenant un des symboles importants du parc national: Old Faithful, le geyser apparemment connu de tous car un sens unique à deux voies mène au parking géant et des centaines de personnes attendent le moment où le geyser crache sa fontaine. Nous venons à temps et c’est une chance parce que l’éruption ne se produit que toutes les 75 minutes. En une à cinq minutes, ce geyser projette 20000 litres d’eau en ébullition à une hauteur de 55 mètres.

Drapeau de vapeurs d'eau de l'Old Faithful. Photo © André M. Winter

Drapeau de vapeurs d’eau de l’Old Faithful. Photo © André M. Winter

Après le spectacle, nous faisons un tour dans la zone qui dispose aussi de « pots » comme près du West Thumb, mais les odeurs sont ici insupportables. On trouve ici une multitude de ces sources et très peu de personnes prennent la peine d’y monter. Au printemps 1996, un bison est tombé dans le Blue Star Spring Pot et il y a été bouilli vif.

Blue Star Spring Pot. Photo © André M. Winter

Blue Star Spring Pot. Photo © André M. Winter

Nous sommes au début de la deuxième moitié de la grande boucle que nous avons prévue, mais on voit sur les photos que le soleil est déjà bas. De plus, la fatigue se fait sentir, nous sommes debout depuis six heures du matin. Pourtant, on continue le programme comme si la journée était éternelle. Les visiteurs semblent rentrer dans leurs hôtels ou leurs tentes, plus le soir approche, plus nous sommes seuls. La lumière est cependant très belle.

Les Bisquit Basins, au nord d’Old Faithful, ressemblent aux précédents.

Coucher de soleil dans le Midway Geyser Basin

Le soleil est en train de croiser l’horizon quand nous atteignons le Midway Geyser Basin. Les couleurs n’en sont que plus fortes. De l’eau bleue et claire génère plus de vapeur d’eau avec les températures qui rafraîchissent. Quant on le soleil dans son dos et que l’on regarde ces vapeurs, on voit des le phénomène optique d’un halo autour de sa propre tête.

Halo dans les vapeurs d'un Hot Spring. Photo © André M. Winter

Halo dans les vapeurs d’un Hot Spring. Photo © André M. Winter

On peut observer le refroidissement de l’eau à l’aide de la couleur des algues qui passe du blanc au jaune, puis du rouge au puis finalement au vert et au brun. Ce n’est que là que la température est abaissée vers 40°C.

Algues brunes et verts dans le Midway Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Algues brunes et verts dans le Midway Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Sur le Firehole Drive, nous avons la chance d’arriver quand le geysers jettent leur fontaine périodique en l’air. Ici nous avons même l’embarras du choix entre le Great Fountain et le White Tower, les deux ne crachent que quelques fois par jour.

Lower Geyser Basin

Lorsque le soleil se couche définitivement, nous arrivons au Lower Geyser Basin. La couleur rouge-orangée du soleil accentue les couleurs à l’extrême. Le geyser de Fountain Group crache son eau juste dans les derniers rayons du soleil. On trouve ici aussi des grands trous de boue comme le Fountain Paint Pot qui se trouve déjà à l’ombre. Nous repasserons ici le lendemain matin pour avoir plus de lumière.

White Dome Geyser. Photo © André M. Winter

White Dome Geyser. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil sur le Lower Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil sur le Lower Geysir Basin. Photo © André M. Winter

Retour au camping pendant le début de la nuit

Nous avons profité au maximum de la journée, mais nous ne pouvons pas clore la boucle prévue, loin de là. Nous sommes en route vers le nord à l’heure bleue quand un troupeau de bisons galope le long de notre voiture en train de rouler. La figure et la taille de  ces animaux sont assez effrayantes. Il fait déjà très sombre quand nous passons le Norris Geyser Basin. Les geysers et les troncs des arbres calcinés forment un spectacle sordide.

Le soir au bord du Gibbon River. Photo © André M. Winter

Le soir au bord du Gibbon River. Photo © André M. Winter

Il fait totalement sombre quand nous passons les virages du col Duraven. Nous sommes presque les seuls à être en route à cette heure tardive, devant nous trouvent quelques véhicules. La voiture devant nous montre un comportement bizarre de son conducteur, il semble qu’il freine tout le temps, même quand la route monte. Nous pensons que ses feux de stop sont défectueux. Lorsque nous revenons dans le vallon plus plat, la voiture freine à bloc, mais bien sûr sans signaler cela par ses feux allumés en permanence. Christian s’en rend compte au dernier moment et freine juste à temps. Nous nous arrêtons et allons voir le conducteur de la voiture qui nous précède. Il semble confus et désespéré. Sa femme parle de « brakes » mais lorsqu’elle dit ce mot, André comprend tout de suite qu’ils sont français.

Ils ne sont plus en mesure de conduire leur véhicule de location. André s’assoit au volant de cette voiture et comprend très vite que les freins ne fonctionnent pas du tout. Seulement le frein à main montre un minimum de fonctionnalité. André propose de conduire leur voiture jusqu’à l’hôtel Roosevelt Station tout proche parce qu’il a un peu d’expérience avec des freins défectueux. Mais en lançant le monteur et en commençant à rouler, il réalise vite le rapport entre la boîte automatique et les freins: il n’y a pas de frein moteur effectif parce que l’on ne peut pas rétrograder et la vitesse lente n’est à enclencher qu’avec le pied sur un frein qui fonctionne. On ne peut donc rouler qu’à la vitesse du ralenti et freiner avec le frein à main. En descente c’est très risqué. Christian conduit notre voiture et reste derrière André avec la voiture aux freins inexistants. Le quart d’heure de route jusqu’à l’hôtel lui cause des sueurs froides. Les français confus nous remercient mille fois.

Nous arrivons fatigués au Slough Creek Camp Ground et on mange dans la voiture parce qu’il fait de nouveau très frais. Un ranger nous rend visite et il est minuit quand nous nous couchons. Nous laissons le réveil à six heures parce que la journée suivante annonce une météo toute aussi belle.

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