Un après-midi à Vancouver et le vol retour à la maison

Un troisième passage à Vancouver

Plaque de British Columbia. Photo © André M. Winter

Plaque de British Columbia. Photo © André M. Winter

Il est avantageux de revenir en un lieux que l’on connaît déjà un peu. On a même un léger sentiment de rentrer chez nous ce 29 juillet 1996. Comme nos grosses chaussures de montagne ne rentrent plus dans les sacs à dos, nous les chaussons pour cette journée et le vol. Nous laissons nos gros sacs à dos à la consigne à la gare.

Le SkyTrain et le SeaBus

Nous achetons un ticket journalier pour les transports en commun et montons tout de suite dans le SkyTrain, c’est un métro sans conducteur circulant en grande partie sur des viaducs en hauteur. Notre but est l’université et ses stands asiatiques pour déjeuner Nous sommes passés ici le premier jour en arrivant. Après le repas, nous nous rendons aux quais pour partir avec l’hydrofoil SeaBus à travers le Burrard Inlet à North Vancouver. Notre but étant d’admirer la Downtown de Vancouver d’en face. Mais nous montons dans le mauvais SeaBus, il ne nous mène pas où nous voulons. Nous revenons donc aux quais en ville, mais nous avons quand même eu des belles vues sur les gratte-ciels. Aujourd’hui se trouvent trois grands bateaux de croisière aux quais du Canada Place.

Le reste de la journée au Stanley Park

Nous prenons un bus normal qui nous amène à proximité du grand parc naturel au nord-ouest du centre-ville. Le Stanley Park est un grand poumon vert très proche du centre, on trouve beaucoup gens qui se relaxent ici. Nous commençons par par la partie ouest du cap sur la Seawall Promenade vers la plage Third Beach. Nous n’avons pas grand chose à faire, mais la tête pleine de choses vues les sept dernières semaines. La plage n’invite à la nage, mais des grands arbres permettent de s’asseoir à l’ombre. Nous y laissons donc libre cours à nos pensées en observant la marée montante et les grands navires dans l’English Bay. La marée ramène beaucoup de bois flotté et nous jouons un peu avec ces grands morceaux de bois. André tente de faire flotter un tronc énorme, il sera à la fin aidé par la marée.

La Downtown de Vancouver vue du Burrard Inlet. Photo © André M. Winter

La Downtown de Vancouver vue du Burrard Inlet. Photo © André M. Winter

Les tas jaunes sont du soufre.

Le port de North Vancouver. Photo © André M. Winter

Le port de North Vancouver. Photo © André M. Winter

L'English Bay. Photo © André M. Winter

L’English Bay. Photo © André M. Winter

Nous nous arrachons de ce lieu paisible pour continuer notre tour du parc. On trouve dans le centre ce cette île verte des très grands arbres et des petits lacs perdus. Le sentier en bord de mer passe au nord sous le pont Lion’s Gate Bridge. D’ici, n voit bien vers l’ouest et le nord de Vancouver. Sous le soleil couchant, nous terminons le tour sur la Seawall Promenade. Des hérons posent sur le Lost Lagoon. La température est agréable, l’air clair et la lumière douce. C’est une belle impression d’au-revoir.

Nous revenons en ville, et la zone en bordure du parc se transforme en soirée en lieu de sortie. Des artistes montrent leurs acrobaties, on vend des boissons et des petits repas et les gens profitent du coucher du soleil avec la vue sur la mer.

Le Lost Lagoon, un héron et la Downtown de Vancouver. Photo © André M. Winter

Le Lost Lagoon, un héron et la Downtown de Vancouver. Photo © André M. Winter

Vancouver International Airport (YVR)

Le soir tombe, mais nous avons encore pas mal de temps à patienter, notre vol part à sept heures le lendemain matin. C’est une heure assez compliqué, car il faut être au moins à cinq heures sur place. Nous décidons d’aller dîner en ville et de nous rendre avec le dernier bus possible à l’aéroport pour y passer le reste de la courte nuit.

Nous cherchons un bus qui nous ramène vers le SkyTrain, ce n’est pas facile parce que la ligne avec laquelle nous sommes arrivés n’y retourne curieusement pas. On fait donc quelques détours avant d’arriver à destination d’une station du train. Nous nous rendons à la Main Street. Des gens nous demandent d’ou nous venons, il est vrai que nous avons des allures de bûcherons avec nos chaussures de montagne, des jeans assez usés et pas forcément très propres, nous cheveux criant au coiffure et le rasage défaillant.

Après un dîner banal, nous attaquons le trajet vers l’aéroport. Nous cherchons d’abord les bagages à la Main Station et inspections le plan des lignes de bus. Les correspondances semblent faciles. D’abord le bus 3 le long de la Main Street et en montant la colline jusqu’à la King Edward Avenue. Là, on veut changer dans le bus de la ligne du 100. Nous trouvons l’arrêt de le ligne 100 et nous nous installons pour attendre. Nous attendons et attendons encore. L’heure avance et nous craignons qu’il n’y a plus de bus ce soir. L’arrêt est dans une zone assez déserte et vague, ici ne passent même pas des taxis. 23 heures sont passés et nous commençons à nous inquiéter, faire les 10 kilomètres à pied n’est pas une option. Un homme un peu louche passe, mais il nous confirme que le bus devrait passer bientôt. 15 minutes plus tard il arrive vraiment, nous ne connaissons pas son horaire et ne savons pas si nous nous sommes trompés ou s’il est gravement en retard. Notre dernière impression de la ville de Vancouver est donc un peu décevante.

Nous arrivons aux départs de l’aéroport après minuit. L’aéroport est vide, mais nous ne trouvons pas d’endroit vraiment agréable pour somnoler un peu. Dans tous les coins se trouve un télé bruyante et bien sûr personne n’a prévu des chaises-longues pour nous. Finalement nous trouvons des bancs sans accoudoirs gênants et nous attachons nos bagages les uns aux autres pour faire un gros bloc que personne ne peut emporter pendant que nous dormons. Nous sommes bien installés dans nos sacs de couchage et juste à ce moment commence le travail de la troupe de nettoyage. Les kilomètres de tapis des halles sont passés longuement à l’aspirateur. Nous regrettons les nuits dans la tente au milieu de nulle part.

Nous n’avons pas beaucoup de temps pour nous reposer, le 30 juillet 1996 à 04h30, l’aéroport se réveille et des gens commencent à grouiller partout. On nous regarde comme des clochards, nous commençons donc à ranger notre installation de lit de fortune. Nous sommes les premiers à procéder à l’enregistrement, nous pouvons donc choisir des bonnes places à l’avant des ailes. Nous voyons par les grandes vitres de l’aéroport qu’un autre jour avec une bonne météo commence. Nous sommes un peu comme entre deux mondes, voulant rester ici et pensant au retour à la maison. Nous prenons place à l’avant de la machine de Northwest Airlines, mais il faut attendre longtemps avant de décoller car l’espace aérien est déjà saturé.

Flight NW 1765 Vancouver – Minneapolis/St. Paul

Contrairement à l’aller en vol direct, le retour est en deux vols. Nous quittons donc le Canada dès le décollage. Le Mt. Baker apparaît en premier, bien éclairé par le soleil matinal. C’est un autre des sept grands volcans qui s’étendent de la Colombie Britannique à l’état de Washington. Nous sommes à l’altitude de croisière quand nous recroisons la huitième et la dernière fois les Rocheuses. Nous cherchons des repères de notre route en voiture, mais il semble que nous volons trop loin au nord par rapport à celle-ci.

Le Mount Baker, 3285 m, vu de l'avion. Photo © André M. Winter

Le Mount Baker, 3285 m, vu de l’avion. Photo © André M. Winter

Les montagnes laissent la place à des grands champs carrés quand nous arrivons au-dessus des Great Plains du Montana. Ils s’étendent jusqu’à l’horizon. Les routes sont tout aussi rectilignes que les limites des champs. Uniquement les rivières méandrent de manière irrégulière et naturelle. Des nuages apparaissent alors et le vol devient moins calme. Lors de l’atterrissage à Minneapolis dans l’état de Minnesota, ces nuages se sont transformés et véritables tours orageuses. Le pilote fait un slalom entre ces nuages sombres tout en perdant de la hauteur. La ville de Minneapolis semble d’en haut comme maintes d’autres villes américaines, arrangée an damier géant.

Nous arrivons dans la halle de l’aéroport pour attendre la correspondance. À ce moment, Christian se rend compte qu’il a oublié son blouson bleu (dont les poches sont pleines de lunettes etc.) dans la casier à bagages à main dans l’avion venant de Vancouver. Il questionne tous les agents qu’il croise, mais l’avion est déjà reparti. Pour se rendre au bureau des objets trouvés, il doit sortir de la zone internationale et donc repasser les modalités d’entrée aux USA puisque nous venons du Canada. Son blouson n’y est pas et il ne peut pas attendre puisque notre vol suivant est au départ. Le blouson restera perdu et cet événement n’égaie pas cette fin de voyage.

Flight KL 664 Mineapolis – Amsterdam

Visa de l'Aéroport de Mineapolis. Photo © André M. Winter

Visa de l’Aéroport de Mineapolis. Photo © André M. Winter

À 15h20 heure locale, nous décollons en direction de l’Europe avec un avion de la compagne KLM. Nous avons déjà perdus deux heures par le passage d’ouest en est sur les fuseaux horaires. Les journées sont donc courtes et le soir arrive à grande vitesse. Le reste de notre temps en l’air, nous ne verrons plus que des nuages. En passant le sud du Groenland, le soleil se couche pour nous dans les nuages. Il fait ensuite complètement sombre et nous essayons de dormir. Les sièges particulièrement durs et raides ne s’y prêtent cependant pas.

Le soleil se lève le 31 juillet 1996 aussi vite qu’il s’est couché. Mais nous plongeons assez vite dans les nuages pour entamer la descente vers Amsterdam. La météo y est typiquement néerlandaise, des gros nuages couvrent le ciel et il pleut à flots. Ce n’est rien pour remonter notre humeur. Mais nous retrouvons par hasard Eva de l’excursion au Canada et son ami qui sont aussi en train de rentrer, mais ils prendront un autre avion. André profite du temps d’attente pour acheter des pralines belges Léonidas.

Flight KL 247 Amsterdam – Wien

Ce troisième vol est désespérant. Nous avons des places sans aucune vue, le petit déjeuner néerlandais est dégoûtant, nous sommes morts de fatigue et le but du vol n’arrive pas non plus à nous remonter le moral.

Les amis de Christian lui font une bonne surprise en l’accueillant à l’aéroport avec une grande banderole. Mais le retour au pays est brutal, les agents au parking sont très désagréables et après la conduite avec boîte automatique, Christian a quelques problèmes à doser l’embrayage.

André prend le train de banlieue pour rentrer en ville. Cette liaison ferroviaire a des grandes ressemblances avec le système américain en ce qui concerne sa lenteur. Pour bien signifier à André qu’il est arrivé à la maison, il est contrôlé dans le métro, chose qui n’arrive que très rarement. Mais il avait pris un ticket.

– FIN –

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