Aix-en-Provence lors d’une belle journée printanière

D’abord rendez-vous à Saint-Cannat

L’église de Saint-Cannat. Photo © André M. Winter

Nous sommes installées au camping à Mallemort et nos amis ont pris une location à Saint-Cannat. On se rejoint là pour aller ensuite ensemble et avec une seule voiture à Aix.

Ils ont quelques soucis. En effet, arrivant en avion et en TGV, les bagages n’ont pas suivi. Ils sont arrivés la veille avec juste leurs vêtements du jour et ils ont tout de suite dû racheter de quoi mettre pour le reste de la semaine car la compagnie leur a signifié que les bagages pourraient être entièrement perdus.

En les attendant, nous déambulons dans le village de St. Cannat. Il a son centre historique rond très classique. L’église n’est malheureusement plus d’origine romane, elle a été très endommagée par le tremblement de terre du 11 juin 1909 et elle a été rasé entièrement pour être reconstruite en 1923. À Saint-Cannat, ce tremblement de terre fait des dégâts plus considérables qu’ailleurs: 10 morts, le village est ravagé, plusieurs bâtiments importants et historiques sont détruits, comme la maison des templiers, l’église et la chapelle Notre-Dame-de-Vie.

Appartement, on aussi pris soin d’élargir les rues et ruelles lors de la reconstruction. Ce qui était jadis une bénédiction est aujourd’hui un fléau. Il y a des voitures garées partout dans le village et au nord se trouve un croisement de départementales dont la très passante D7N. Il y a certes des commerces et un petit marché, mais c’est bien moins que cela pourrait être si on arrivait à endiguer la circulation automobile.

Saint-Cannat semble aussi être un village-dortoir de l’agglomération d’Aix. Ce type de commune est toujours problématique car les habitants n’ont pas leur centre de vie dans le village. Le village vit, mais pas à l’image d’un village provençal classique comme Saint-Martin-de-Crau ou Saint-Chamas.

Aix-en-Provence

On gare la petite voiture de location de nos amis près de l’office de tourisme et on vise tout de suite le centre de la ville.

Le centre d’Aix est marqué par des palais du 18e siècle aux façades très soigneusement agencées et aux couleurs du calcaire local qui est jaune presque foncé. Cela vaut aussi pour l’hôtel de ville.

Hôtel de ville d’Aix aux drapeau ukrainien, européen, français, provençal et arménien. Photo © André M. Winter

Beaucoup de communes françaises s’affichent pro-ukrainiennes et pro-armeniennes comme ici sur l’hôtel de ville d’Aix. On rappele ainsi les injustices agressives d’états contre d’autres état:

L’Ukraine est envahie le 24 février 2022 par les forces armées russes sur ordre du dictateur Vladimir Poutine. Lorsque nous sommes à Aix, cette guerre sévit depuis plus d’un an. Et comme nous rédigeons cet article relativement tard, nous sommes en septembre 2025, cette guerre en Europe en est à 3 ans et demi.

L’Empire ottoman en fin de vie et sous la menace d’attaques russess (!) et et franco-britannique organise, entre 1915 et 1917, le génocide arménien qui coûte la vie à 1.2 million d’Arméniens, soit les deux tiers de la population arménienne locale, sans que les puissances occidentales interviennent. Le génocide arménien est parfois qualifié de « premier génocide du 20e siècle »

Il est 11h15 quand nous sommes sur la place Richelme car on veut flâner sur ce marché renommé. Les produits sont indéniablement de qualité, mais les prix sont largement au-dessus de la moyenne. Mais le cadre sous les platanes et les bâtiments aux couleurs provençales autour valent le détour.

 

Cour de l’hôtel de ville d’Aix. Photo © André M. Winter

La Cathédrale d’Aix

Construite sur l’emplacement du forum antique, elle rassemble une beaucoup de styles architecturaux à cause des remaniement continues au fil des siècles depuis le début construction au 11e siècle. Les travaux principaux ne sont achevés qu’au 16e siècle. La façade est donc gothique alors que la nef est romane, pourtant les arcs sont déjà légèrement brisés.

Le chœur est de nouveau gothique.

Coupole et voûtes de la cathédrale d’Aix. Photo © André M. Winter

Le baptistère été construit bien plus tôt: au début du 4e siècle. Il est contemporain des baptistères conservés de Riez, de Fréjus, mais aussi d’Albenga en Ligurie ou de Djemila en Algérie.

Baptistère de la Cathédrale d’Aix. Photo © André M. Winter

Le monument Joseph Sec

Le menuisier et un marchand de bois Joseph Sec (1715-1794) fait construire ce monument jacobin et maçonnique. C’est un exemple rare d’architecture révolutionnaire. On voit la personnification de l’Europe symbole de liberté et celle de l’Afrique symbole de l’esclavage.

Au pied de la face orientale de ce monument cénotaphe, Sec a placé dans un jardin sept grandes statues du XVIIe siècle d’un grand effet décoratif, sans doute de Pierre Pavillon, représentant des personnages de l’Ancien Testament

Hormis le monument principal, il y a 7 grandes statues représentant des personnages de l’Ancien Testament.

Statues du monument Joseph Sec. Photo © André M. Winter

Le parc est très paisible. Il est accessible librement, mais peu de personnes osent entrer.

L’atelier de Cézanne à Aix est fermé

L’attelier de l’artiste aixois par excellence est au nord du centre un peu en hauteur. Nous y marchons avec l’espoir d’une visite mais on nous refoule, il aurait fallu réserver à l’avance. Tant pis, on verra un peu de Cézanne dans le Musée Granet durant l’après-midi.

L’attelier était placé ici pour que Cézanne voie la Montagne Sainte Victoire. Aujourd’hui ce n’est plus possible à cause des nouvelles constructions. Les grands arbres cachent aussi la montagne emblématique.

On voit bien la pente de la route sur la vieille photo, celle-ci n’a pas changé.

Photo de l’atelier de Cézanne avant les constructions autour. Photo © André M. Winter

Mais nous pouvons entrer dans le jardin et voir l’attelier au mois de l’extérieur.

Vitre nord de l’atelier de Cézanne à Aix. Photo © André M. Winter

Déjeuner à la Brasserie de L’Archevêché

Nous revenons avec la faim dans le ventre au centre-ville.

Restaurant l’Archevêché à Aix. Photo © Alex Medwedeff

À l’aller, nous avions vu Brasserie de L’Archevêché sur la place des Martyrs de la Resistance et en y repassant les gens finissent leur repas et des tables se libèrent. Nous sautons sur l’occasion et nous mangeons très bien et très classiquement sous les grands platanes de la place. On passe près de deux heures ici avant de reprendre la visite de la ville.

Les prix sont assez abordables pour cet emplacement exceptionnel dans le centre ville. On reconnaît ces bonnes adresses quand on y voit des locaux y manger, ce sont souvent des fonctionnaires travaillant dans les environs.

La place des Martyrs de la Resistance était bien sûr avant la place de l’Archevêché. L’ancien palais se trouve au fond. Cette partie de la place n’est pas ombragé, la lumière est beaucoup plus dure ce ce côté de la place.

L’Archevéché est établi ici vers 1340. Il se trouvait avant dans le faubourg de la Seds, dite Ville des Tours, jugé alors trop peu sûr. Les palais est sans cesse agrandi jusqu’à la fin du 18e siècle, l’église piochant sans gène dans les poches des marchands et autres travailleurs. Tous les souverains en passage à Aix y sont logés: François 1er à Napoléon III. Sécularisé en 1905, le palais devient um musée en1910 qui conserve des tapisseries possédés initialement par les archevêques.

La façade monumentale attribuée à Bernard Toro date de 1715.

Le Musée Granet

Nous y allons à défaut d’avoir vu l’atlier de Cézanne et nous ne sommes pas déçus. En 2023, le prix d’entrée est de EUR11,-.

C’est un musée de beaux-arts, d’archéologie et d’art décoratif. On voit donc de l’art modère, mais il y a aussi du vrai Cézanne!

Portait d’Emile Zola par Cézanne vers 1862-1864. Photo © André M. Winter

Visite à Cézanne par Maurice Denis 1906. Photo © André M. Winter

Vue prise du Jas de Bouffan par Paul Cézanne vers 1875-1876. Photo © André M. Winter

Paysage de la campagne d’Aix à la Tour de César par Paul Cézanne. Photo © André M. Winter

Depuis 2013, la chapelle des Pénitents blancs située à proximité, constitue une annexe du musée. On y trouve des œuvres du 20e siècle.

Chapelle Granet. Photo © André M. Winter

Ritual Head par Sorel Etrog 1959. Photo © André M. Winter

Sorel Etrog, né le 29 août 1933 en Roumanie, et mort le 26 février 2014 au Canada, est un artiste canadien d’origine roumaine, écrivain, philosophe, plus particulièrement connu pour ses sculptures. Source: Wikipédia. À Aix, ce sont surtout ses tableaux géométriques qui nous impressionnent.

Targets par Sorel Etrog 1969. Photo © André M. Winter

Sans Titre par Sorel Etrog 1969. Photo © André M. Winter

Le retour

Nous sommes fatigués par les visites. Les musées et les églises fatiguent les jambes et pour finir aussi la tête. Nous déambulons par d’autres ruelles pour retourner à la voiture.

Rue Fernand Dol à Aix. Photo © André M. Winter

Hôtel de Caumont à Aix. Photo © André M. Winter

Le soir Fauchon au sud de Saint-Cannat

Nous passons la soirée chez nos amis qui louent une chambre au le Mas de Fauchon. Le coucher de soleil dans la plaine est mémorable. Nous en verrons cependant des similaires à partir du Camping de Mallemort les jours suivants.

Alex et André. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil à Fauchon au sud de Saint-Cannat. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil à Fauchon au sud de Saint-Cannat. Photo © André M. Winter

Demain, nous reprenons les randonnées.

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