Départ très matinal
Le réveil sonne pour tout le monde à cinq heures. Après un rapide petit-déjeuner nous devons charger tous les canoés. Le lever du soleil au-dessus des montagnes de Meares Island est notre signal de départ.
Les vagues sont plus franche dès le matin. Nous devons sortir face à ce genre de vagues qui nous repousse toujours vers la plage. Mais la section à l’est de Vargas Island est en somme encore assez paisible. NOus espérons que toute la longue étape de quelques 15 kilomètres soit aussi tranquille. La brume nous barre parfois le chemin, nous plongeons alors dans la pénombre et nous sommes obligés de nous rapprocher pour ne pas nous perdre.
Nous sommes protégés par le vent et les vagues rentrantes tant que nous restons dans le r Calmus Passage entre Vargas Island au sud et la Catface Range au nord. Mais les guident disent que le passage direct risque d’être difficile et nous tentons de nous rapprocher de la Catface Range. Nous voyons quelques dauphins et on a la possibilité de pêcher des étoiles de mer. Elles ne sont pas du tout commestibles.
Mais un peu plus loin rentent les vagues directement de l’océan. On ne voit plus les membres du groupe qui se trouvent dans les creux des vagues. Les canoës sont lourds et on ne craint aucun retournement, mais le vent est fort. Tant que nous avançons vers le nord, il vient de côté, mais nous devons aller à l’ouest et nous le prenons alors de face. Il faut pagayer en continu, sinon on est tout de suite rabattu en arrière.
Débarquement imprévu au sud de la Catface Range
À midi, nos guides décident de faire une pause sous la Catface Range, c’est une presqu’île de l’ile principale Vancouver Island. Les vagues sont assez fortes, nous devons débarquer en « surflanding », c’est à dire de faire avancer le canoë sur une déferlante et d’en sortir avant qu’elle ne s’écroule pendant que le bateau est attrapé par d’autres déjà à terre. Le but est que le canoë ne touche pas les galets de la plage, il est beaucoup trop lourdement chargé et pourrait s’abîmer. Le problème est cependant qu’il est très difficile d’accélérer le canoë à la vitesse de la déferlante. Il est logique les les canoës simples sortent avant les canoës doubles qui sont les plus lourds. Nous nous trouvons dans le canoë le plus lourd avec les réserves d’eau et nous sommes bien sûr les derniers à sortir. Nous avons donc certes la possibilité d’observer les manœuvres et les erreurs des autres, mais la vessie nous fait aussi souffrir, cela fait plus de trois heures que nous sommes coincés dans les petites coques.
Pendant la pause nous sommes embaumés de brume et le vent regagne en force Il vient toujours de l’ouest. La marée est montante et la petite plage s’amenuise de plus en plus. Nous ne pouvons donc pas rester là, de plus il est interdit de camper en forêt. Celle-ci est sauvage et extrêmement dense, il y pleut constamment car la brume y condense.
À 14h00 nous rembarquons quand même dans nos canoës, nous sommes toujours dans la brume et nous ne voyons pas à dix mètres et surtout pas où nous devons aller. Nous restons d’abord près de la côte où la mer est toujours plus calme, mais il nous est impossible de passer entre les rochers trop rapprochés, même avec nos petits canoës. Nous devons donc affronter l’océan directement dans le Russel Channel. Surtout le début est difficile: vent fort d’en face, vagues de deux mètres laissant disparaître les autres canoës autour de soi et une brume d’intensité changeante. Le plus angoissant est que nous ne voyons pas notre but et nous ne savons pas combien de temps nous devons pagayer dans relâche. Finalement, plus nous avançons vers le nord-ouest, le vent faiblit. Mais la brume et les vagues restent constantes. Nous sommes tous très soulagés quand nous reprenons pied à la White Cove Beach. Mais avant, nous devons refaire le pénible débarquement un par un.
Il faut rester obligatoirement perpendiculaire au vagues lors de l’abordage de la plage.
Nous nous installons tous directement sur la plage, c’est de toute manière le seul endroit dégagé de végétation. Nous tentons de chercher une place juste entre la ligne de mer haute et les arbres car les deux sont très humides. Alex et André sont les plus courageux, la tente à moitié ouverte sur la photo ci-bas est la leur. Mais il ne faut pas se leurrer, nous sommes au bord du Pacifique et après trois nuits tout est mouillé, salé et moite. Le duvet de nos sacs de couchage colle ainsi complètement après la première nuit.
Les guides nous renseignes sur les modalités des toilettes, ils nous désignent des endroits entre la basse et la haute mer. On ne peut donc pas aller à la toilette par haute mer. L’usage du papier toilette est bien sûr interdit à moins d’être munis de sachets en plastique pour ramener le ramener. On nous conseille des algues très rugueuses comme remplacement. Cela ne nus convient pas, nous usons de notre papier toilette et d’un sachet poubelle dédié. La photo ci-bas montre notre coin toilette à l’ouest de la plage.
Quand le soleil se couche, il commence à faire sensiblement plus frais. Nous faisons donc tous les soirs un grand feu avec le bois échoué pour nous réchauffer.
La carte en bas montre notre tour de ce jour.
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