Un sandur est une grande plaine alluvionnaire, avec le détail spécial ici que ce sont surtout les éruptions volcaniques qui les génèrent et alimentent. Quand les volcans sont en éruption, ils font fondre les glaciers et génèrent un jökulhlaup (littéralement « course du glacier »), cette débâcle glaciaire est une inondation brutale particulièrement puissante et dévastatrice. Elle arrache ponts et routes et amasse d’énormes quantités de gravats qui sont rependus ici sur une plaine en très légère pente large d’une soixantaine de kilomètres et atteignant jusqu’à 25 kilomètres de profondeur.
On en voit un petit bout en descendant de la randonnée à la cascade du Svartifoss.
Vue sur le Skeiðaràrsandur en descendant du Svartifoss. Photo © André M. Winter
Nous nous arrêtons au monument du pont détruit en 1996. Il se trouve moins de deux kilomètres au sud-ouest après la bifurcation vers Skaftafell. Un parking est aménagé au sud de la route 1. La rivière Skeiðará, Sandgigjúkvisl et Núpsvötn descendent toutes du glacier Skeiðarárjökull et traversent par temps normaux paisiblement la grande plaine du Skeiðaràrsandur. Cette plaine est bien sûr le résultat de débâcles glaciaires précédentes. Le pont sur la Skeiðará, long de 880 mètres, est le dernier à être construit en 1974 pour fermer la boucle de la route 1. Avant il y avait ici des gués et des ponts provisoires. Lors de crues, on ne passait simplement pas. En novembre 1996, le volcan Grímsvötn et d’autres volcans secondaires entrent en éruption sous la large calotte glacière. Ils soulèvent la glace et forment un immense lac sous-glaciaire qui doit s’écouler. On peut pas prédire la direction, car la majeure partie se passe sous la glace. Le débit de la Skeiðará est multiplié par 100 pour atteindre avec 45000 m3/s celui du Mississipi pendant une cinquantaine d’heures. L’eau charrie des milliers de tonnes de boue, de pierres et de glace. Dix kilomètres de la route sont arrachés, y compris le pont de 1974, le Skeiðaràrsandur s’épaissit par endroits de 10 mètres.
Les coordonnées GPS du monument: 63.984569, -16.959343.
Débris restants du pont détruit par la débâcle glaciaire de 1996 dans le Skeiðaràrsandur. Photo © André M. Winter
Après la Skeiðará suit la Morsá. En 2009, le pont préfabriqué était à voie unique avec des aires pour laisser passer les véhicules venant d’en face. Le revêtement est une tôle en acier galvanisé qui produit un bruit effroyable en roulant dessus. La position GPS du pont en 2009: 63.97514, -17.002811.
À l’arrêt pour laisser passer les véhicules sur le pont à voie unique sur le fleuve Morsá. Photo © André M. Winter
Skeiðaràrsandur. Photo © André M. Winter
Skeiðaràrsandur. Photo © André M. Winter
La plaine d’alluvions glaciaires semble sans fin.
La route 1 dans la plaine du Skeiðaràrsandur. Photo © André M. Winter
Nous revenons de la randonnée du Svartirfoss sous la pluie et nous séchons nos vêtements en chauffant dans la voiture et en entrebâillant les vitres arrières. Depuis que nous sommes dans la plaine Skeiðaràrsandur, il ne pleut plus. La saleté de la vitre arrière et tout à fait normale en Islande.
Vue vers l’arrière dans notre Berlingo. Photo © André M. Winter
En traversant la rivière Sandgígjukvísl (aussi appelée Gígjukvísl), nous assistons à l’effet intéressant d’une rivière qui fume parce qu’elle est plus chaude que l’air ambiant, pourtant c’est aussi un cours d’eau glaciaire. La position GPS du photographe: 63.9389, -17.3634131.
Le fleuve Sandgígjukvísl fume dans la bassin de Núpsvötn. Photo © André M. Winter
Le fleuve Sandgígjukvísl dans le bassin Núpsvötn. Photo © André M. Winter
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