Attention, cette description de randonnée date de 2012 et comporte des corrections de 2015. Entre temps, les passages difficiles ont pu changer, en général cela signifie empirer. Nous évitons normalement de donner sur ce site des descriptions détaillés de tours de randonnée car on préfère les placer sous les randonnées de Provence-Guide.Net Mais celle-ci passant sur des portions interdites par arrêté municipal, ne peut pas être rangée dans les randonnées grand public. Une manière légale de se rendre au Cap Blanc est décrite sous La côte est de Bormes-les-Mimosas.
Ce sentier est le plus sauvage de la côte méditerranéenne française, non entretenu et en principe interdit par un arrêté depuis juin 2000. Mais ça passe quand-même. N’oublions pas qu’une bande de la côte est du domaine public et que le passage ne peut donc pas être interdit, même pas par décision municipale, même pas par le domaine présidentiel à Brégançon (qui s’étend aussi sur la terre ferme) et même pas par la politique d’accès scandaleusement restrictive du Domaine privé du Cap Bénant. Ce genre d’exclusion est activement soutenu par la commune de Bormes-les-Mimosas désirant ainsi protéger la tranquillité de quelques riches et d’autres parvenus.
En gros, le sentier va de Brégançon au Lavandou, ce qui fait une marche de plus de 5 heures avec le problème de revenir au point de départ. Il n’y a pas de services de transports publics pour se rendre à Brégançon. Autres points peut-être dérangeants:
- Parking privé à Brégançon (EUR8,-/voiture minimum).
- Sentier totalement manquant jusqu’à la Pointe de la Galère avec des passages d’escalade au ras de l’eau.
- Beaucoup de dénivelé inutile à partir de la Calanque de la Tripe parce que le sentier emprunte parfois des portion de pistes sur quelques mètres avant de redescendre vers la mer.
- Ce n’est qu’à la Calanque de la Tripe que reprend un balisage jaune plus ou moins visible.
- Un méchant glissement de terrain a eu lieu début 2015, arrachant la route au-dessus de la Plage de la Lanterne peu avant le Cap Blanc. Il y a deux grillages côte est et l’arrêté municipal d’interdiction d’accès est affiché. Appartement, on passe quand même, même si c’est raide et périlleux. Mais le problème n’est pas le glissement de terrain, il est au niveau de la réticence conjuguée du domaine du Cap Bénat et la commune de Bormes d’y remédier en aménageant un passage plus sûr plus haut en passant sous le sémaphore. Inutile de dire que la route arrachée est aussi une piste incendie pour les sapeurs pompiers. On n’ignore pas seulement les randonneurs, on ignore aussi la sécurité.
Les points forts:
- Totalement sauvage hors de juillet et août où il y a beaucoup de bateaux qui viennent aux plages.
- Il n’y a pas de sentier battu, il faut chercher son chemin, mais aux points cruciaux, il y a des panneaux et des flèches.
- Des plages désertes.
- L’impression de faire valoir ses droits face à l’omniprésence des domaines privés qui soumettent ainsi aussi le conseil municipal de Bormes.
Nous avons fait ce Sentier du littoral de Brégançon au Phare du Cap Blanc et le retour au mois de mai 2012. A noter: le sentier est décrit sur toute la longueur jusqu’au Lavandou dans le guide « Sentier du littoral méditerranéen » par Pierre Garcin et Nicolas Lacroix, édité en 2008. Cependant, il y est décrit de manière un peu superficielle en soustrayant quand même quelques unes des difficultés.
Plage de Brégançon – Pointe du Moulin
À partir du parking, on va sur la plage et on prend le cap sur le fort de Brégançon, avant il faut aussi passer le petit Cap du Diable. À cet endroit le sentier du littoral est encore présent, C’est la partie dans l’ombre au bout de la plage sur la photo en bas.
Mais ce chemin s’arrête à la fin de la plage derrière le Cap du Diable et à partir de là il faut longer le grillage qui suit la route d’accès au fort présidentiel. Rien n’a été fait pour un accès piéton depuis une vingtaine d’année, mais la route présidentielle et grillagée est bien entretenue. Cependant, on a quand même laissé un passage pour croiser cette route et pour accéder à la côte à l’est de Brégançon.
Le fort de Brégançon est une résidence d’État utilisée comme lieu officiel de villégiature (principalement estivale) du président de la République française. Il est situé au bord de la Méditerranée sur le territoire de la commune de Bormes-les-Mimosas (Var) sur les hauteurs d’un piton rocheux de 35 mètres d’altitude et à quelques mètres de la côte du cap Bénat à laquelle il est relié par une jetée (à l’origine il en était séparé par un bras de mer).
Sur les premiers 200 mètres après le croisement de la route d’accès au fort présidentiel, le passage est facile. Il faut cependant noter le grillage sur la droite qui suit toujours de près la côte et qui empêche de prendre des sentiers souvent plus faciles plus haut sur le plateau.
Dès que nous sortons de l’étroit passage derrière le Rocher de Brégançon, nous avons la vue jusqu’à la Pointe de la Galère comme sur la photo plus bas.
Entre Brégançon et la Pointe de la Galère se trouvent trois passages un peu difficiles. Deux sont des entailles assez raides qu’il faut grimper voire enjamber. Un passage sur de la roche tendre s’effrite facilement, ici il vaut mieux passer en haut près du grillage.
En bas une entaille entre Brégançon et la Pointe du Moulin.
Vue retour, on voit que l’eau lèche les entailles de près.
Dans tous les cas, ne jamais tenter un passage lors duquel on ne peut pas revenir sur ses pas. Hors saison, le vent d’est ou le Ponant peuvent se lever l’après-midi et cela fait monter la mer sur la côte. En général, cela n’empêche pas de passer, mais il faut être préparé à être mouillé. En aucun cas grimer ici trop haut, c’est dangereux et privé.
A l’ouest de la Pointe du Moulin, on pourra passer un peu plus haut mais il ne faut pas passer dans la végétation, d’une part parce que ce domaine est privé, d’autre part parce que cette zone est très sensible.
Aux endroits moins accidentés de la côte, comme ici à l’ouest de la Pointe du Moulin, on voit les traces des villas cachées sous les pins plus loin dans les terres.
Ici, la roche est très tendre à droite de la photo et il est mieux de passer en haut sous les branches basses des pins (et au-dessous du grillage bien-sûr).
Pointe du Moulin – Pointe de la Galère
Ce grillage est ici un réel obstacle si on a des problèmes à passer plus bas près de l’eau car il n’y a aucun passage possible dans la roche et les éboulis.
C’est la responsabilité de la mairie (de Bormes-les-Mimosas) de faire en sorte que ce grillage soit déplacé plus loin dans les terres pour réaliser un sentier du littoral digne de ce nom. Du côté des propriétaires la situation actuelle est une question d’argent, du côté de la mairie la situation actuelle est une question de volonté manquante.
Ici il faut grimper le plus bas possible. Par temps de vent, il est impossible de passer sans se mouiller au moins les jambes.
Sur le mur naturel au premier plan de la photo en bas, il faut grimper le plus bas possible.
En venant par le sentier du littoral inexistant depuis Brégançon, le plus dur du chemin vers le Cap Blanc est fait, il ne suivent plus de passages délicats (hormis avant le Cap Blanc).
À l’est de la Pointe de la Galère se trouve un petit port privé délaissé.
Pointe de la Galère – Pointe du Port-qui-Pisse
Au-delà de la Pointe de la Galère, les terres restent tout aussi privés, mais il n’y a pas de grillage. On peut donc en cas de besoin ou de danger passer. C’est bien plus sage. On dirait que la portion au départ de Brégançon soit dans cet état de manière délibérée pour tenir le peuple au loin. Plus à l’est le sentier existe et a même été élagué début 2012.
Au fond à droite, on voit la Pointe de Malhèrbe que l’on peut théoriquement contourner au fil de l’eau. Cependant, le sentier de littoral existe ici de nouveau, il est balisé et passe plus haut dans la forêt. Si on reste en bas, le problème sont les éboulis entre la Pointe de Malhèrbe et la Pointe de la Tripe.
Sur la plage, il y a un panneau décrivant le site comme une « propriété forestière et viticole » ce qui est une description fort indulgente comparé à la vérité: La villa La Reine Jeanne est une imposante maison de villégiature, construite en 1928 par l’architecte américain Barry Dierks pour l’industriel Paul-Louis Weiller. Située sur un terrain de 70 hectares du hameau de Cabasson, cette propriété voisine du fort de Brégançon a reçu la visite d’innombrables célébrités, vedettes, écrivains, souverains et chefs d’État parmi lesquels Charlie Chaplin, Richard Nixon, Juan Carlos d’Espagne ou encore Georges Pompidou
Ceci dit, le site semble naturel depuis le rivage et il n’y a pas de grands grillages empêchant le passage en bord de mer.
C’est au fond des buissons qu’il faut chercher le chemin à l’est de la plage du Domaine de la Reine Jeanne.
A partir d’ici il faut suivre le balisage et les flèches, le sentier passe plusieurs fois quelques centaines de mètres sur des pistes à l’intérieur des terres avant de redescendre vers la côte. Ne pas tenter de renter plus loin dans les terres, ces propriétés sont protégées et les alarmes sont encore les protections les moins agressives.
Ces panneaux sont un peu irritants à première vue, la propriété privée est à gauche, c’est à dire à l’intérieur des terres, le sentier du littoral reprend (ou débute réellement) à droite et monte un peu dans la forêt. Contrairement à la zone immédiatement après Brégançon, on n’empêche pas ici les gens d’emprunter le sentier, ce qui est plus aisé que de grimper le long de la côte. En mai 2012 nous avons même vu un homme armé d’une scie en train d’élaguer le chemin, voilà qui est bien!
Après le cap, le sentier descend vers la plage de la Tripe, une calanque rocheuse du même nom suit immédiatement après, voir la photo en bas.
Ici les balisages sont manquants, mais le sentier est clair, il passe près de la cabane visible sur la gauche et monte ensuite sur la droite, ceci pour rester sur les hauteurs.
Après la Plage de la Tripe, le sentier reste en hauteur car certains passages ne sont plus possibles au ras de l’eau. Environ un quart d’heure après la plage le sentier semble se perdre à deux reprises sur des pointes dépourvues de végétation, aux deux fois il faut remonter dans le maquis, des balises jaunes sont présentes mais pas toujours faciles à trouver. À la deuxième pointe, on remonte de manière plus raide pour rejoindre sur quelque mètres une large piste.
On passe près d’une sorte de monument conique. Sur le ciment testant sur les faces se trouvent des inscriptions en lettres arquées, comme on écrivait vers 1920. Vue retour.
Rester sur le chemin sous les arbres, mais toujours le plus près de l’eau possible.
Pointe du Port-qui-Pisse – Cap de la Pointe Blanche
Le sentier monte et on arrive sur une portion de piste que l’on suit vers la droite. Un panneau surprenant nous attend ici, il est placé de manière à le lire en marchant dans l’autre sens, retour à Brégançon donc.
Le texte: « Cne de Bormes les Mimosas. Sentier du littoral en cours d’étude. Passages dangereux. Accès interdit selon arrêté municipal n°79 ». Au Cap Blanc se trouve un autre panneau parlant de « décision municipale du 23/06/00 ».
Un panneau identique se trouve aussi à Brégançon avant le croisement avec la route d’accès au fort présidentiel, cependant il y manquent les lignes « Accès interdit selon arrêté municipal n°79 ». Non seulement c’est une farce de premier ordre de dire que des études sont en cours, mais les panneaux se trouvent à des endroits où on a déjà fait des heures de randonnée avant de les voir. C’est bien une solution administrative bâtarde visant à laisser tranquilles quelques richissimes sur cette portion du littoral « interdite ». Passons quand-même et suivons le balisage jaune sur le poteau du même panneau.
En direction est et vers le Cap Blanc, on suit quelques minutes la piste avant de redescendre sur un sentier dans la pente au-dessus de la côte.
Le sentier du littoral passe au dessus du Cap de la Pointe Blanche dans une forêt renversée par le vent, mais un chemin a été élagué début 2012.
Le sentier semble faire des montées et des descentes inutiles et fatigantes sur une vingtaine de minutes. Il remonte ensuite de nouveau sur une piste qu’on suit encore en direction est.
Après la piste, le sentier se trouve en hauteur au-dessus de la mer, cette partie de côte est fort accidentée et la roche cassante ce qui rend le passage an fil de l’eau dangereux.
La photo du bas montre bien que le sentier du littoral passe ici si haut (sur la deuxième portion de piste forestière), en bas c’est vraiment soumis aux glissements de terrain et de plus il y a des passages trop raides pour passer sans nager.
Cap de la Pointe Blanche – Cap Blanc
En descendant par la piste, on tombait en 2012 sur un parking au bout sud du Domaine privé du Cap Bénat. Aucune interdiction de passer n’était prononcée ici. Un peu plus loin la route menait directement au phare et à un ancien fort.
Début 2015 a glissé la dernière partie goudronnée de la Route du Phare et une partie des rochers a dévalé sur la plage de la Lanterne au-dessous. Il y a deux grillages en travers de la route avec des avertissements quand on vient du Cap Bénat. L’accès est interdit par arrêté municipal.
Il y a deux alternatives non testées jusqu’au bout. André les a exploré en 2015 elles sont décrites dans l’autre sens:
Monter un sentier à l’est du phare en direction du sémaphore du Cap Blanc. Peu avant ce dernier devrait passer un sentier dans le versant sud. Ces sentes sont visibles sur la carte OSM, mais il n’est pas certain qu’ils ne sont barrés à plusieurs endroits. De là on descend par la piste jusqu’au-dessus de la Pointe du Port-qui-Pisse (cote 21 sur la carte IGN).
L’autre possibilité est de descendre à la Plage de la Lanterne. On trouve un vieux chemin en descente sur les derniers morceau d’asphalte restants (après les grillages). On longe alors cette plage vers laquelle a dévalé le glissement de terrain. En octobre 2015, André était en bas, mais le chaos de pins arrachés arrivés sur la plage l’a fait rebrousser chemin. Il ne sais pas si on peut remonter sans risque à l’ouest de la plage de la Lanterne.
Des photos de la situation en octobre 2015 sont disponibles ici.
Un peu plus loin la route mène au phare à l’ancien fort.
Le fort est en ruines et a les mêmes caractéristiques que ceux sur l’île de Bagaud par exemple.
Il s’agit d’un petit phare de forme très classique.
Cap Blanc – Brégançon
Du phare, on pourrait rejoindre le Port de Bormes à la Favière, mais on ne retournera pas au point de départ ainsi. En 2012, nous retournons par le même chemin. En bas la vue directement du fort sous le phare du Cap Blanc.
Ici il faut suivre le balisage et les flèches, le sentier passe plusieurs fois quelques centaines de mètres sur des pistes à l’intérieur des terres avant de redescendre vers la côte.
En bas la vue retour vers le Cap Blanc.
Le temps s’est couvert et le vent s’est levé. Pour le retour il y a moins de photos, les vagues montent haut et l’embrun risque de mouiller nos appareils photo.
Nous sommes de retour sur la piste forestière au-dessus de la Pointe du Port-qui-Pisse, nous descendons à gauche près du panneau. La piste, elle, remonte en direction du sémaphore.
À la hauteur de l’Estaniadou, on passe dans une forêt méditerranéenne côtière assez basse.
Peu après nous passons à la borne en pierre et nous continuons en direction de la Plage de la Tripe.
À l’ouest de la Plage de la Tripe, les balisages sont manquants, il faut monter sous les pins.
Vue retour vers la belle plage déserte.
Quand nous passons la Pointe de la Tripe, un Ponant fort se lève l’après-midi, cela rend les passages au ras de l’eau plus difficiles, voire humides.
Au fond le rocher de Brégançon, mais il reste encore du chemin difficile à faire.
On approche un peu du Rocher de Brégançon.
La maison à la Pointe de la Galère est bien sauvage, contraire aux lois en vigueur (trop près du rivage) et sans doute fort humide.
La plage de la Galère, à l’ouest de la pointe du même nom, ne nous invite plus à une pause avec ce fort vent.
Entre le fort et la plage de Brégançon reste une portion du sentier du littoral en bon état.
Camping Saint-Pons au Lavandou
Après cette randonnée éprouvante, nous prenons une place dans un camping.
Superbe rando exécutée hier! Merci
et ça passe où juste avant le phare du Cap Blanc?
a+ andré
Chapeau bas : gros boulot et franc-parler.
Point noir peu abordé : Réussir à se garer convenablement et gratuitement, sans risquer la fourrière, relève d’une véritable investigation qu’une fois obtenu l’on garderait jalousement tels les « rodous » où l’on trouve des champignons…
effectivement, à Brégançon il n’y a que le parking payant privé (il est gratuit de novembre à février). mais il faut reconnaître que cela a aussi l’avantage de ne pas défigurer le site avec le parking sauvage sur le moindre bout de bas-côté. tout ceci est aussi dû au fort présidentiel: cette route doit toujours être libre.