La cité élyme énigmatique de Ségeste

La journée est à peine entamée, mais trop avancée pour faire une randonnée sur une des montagnes autour du Capo San Vito. Nous visons donc le temple et le théâtre de Segesta, site à l’histoire un peu douteuse, mais tout à fait impressionnant.

Absurdité et/ou gestion sicilienne corrompue

Nous rencontrons quelques problèmes typiquement siciliens en nous rendant à Ségeste. D’abord la route: le site se trouve tout près de l’A29 et a même une sortie dédiée, mais en venant de Capo San Vito, le plus logique est de couper à travers les collines par la forêt Bosco Scorace. Jusqu’au village Buseto Palizzolo tout va bien, mais ensuite la route devient une aventure à part entière: des parties glissés, des sections sans goudron, d’autres remplies de boue durcie, des ornières monstrueuses, mais on passe avec une voiture normale, même si c’est à 20km/h. On voit donc du pays.

La deuxième irritation vient de la bureaucratie de la gestions des monuments. Le tout sans doute aussi assaisonné par un peu de corruption. On suit notre carte et on monte en voiture vers l’entrée du site. Là se trouve un grand parking avec quelques véhicules garés dessus. On est en hiver, rien de surprenant. Un garde avec talkie-walkie et blouson cuir noir nous arrête. Il y en a beaucoup de la sorte en Sicile, on les appellera Men in Black. Il nous signifie qu’il faut redescendre vers l’autoroute, se garer sur l’autre parking, payer EUR5.- et remonter avec la navette. Effectivement en bas une femme dans un container avec une liste écrite à la main nous prend l’argent et la navette attend et part aussitôt pour nous ramener d’où nous venons (uniquement nous, car il n’y a pas d’autres clients). Pour le retour cela marchera avec un quart d’heure d’attente. On fait donc bosser ainsi au moins quatre personnes plein temps et on paye une entreprise locale de transport.

Les deux photos ci-bas montrent la situation vue du théâtre. Le parking bas est dans la partie droite de la première photo. L’entrée et le parking interdit dans le creux au centre de la première photo.

Bref, finalement on entre dans le site et il faut bien sûr y payer aussi (prix corrects).

Comme le temple et le théâtre sont séparés, il y a là aussi une navette. Mais il y a moyen de marcher à pied en un quart d’heure de l’un à l’autre, même si ça monte pas mal. Le chemin du site au théâtre sur la colline n’est pas indiqué. Suivre d’abord le chemin vers la Porte di Valle (fouilles tardives) puis poursuivre dans cette direction. Le sentier monte vers une bande rocheuse qu’il faut traverser, d’en haut on a des belles vues retour vers le temple. En poursuivant, on tombe sur la route après d’autres fouilles et pour les 200 derniers mètres il n’y a pas d’alternative au goudron.

Le Temple de Ségeste

Ségeste fut fondée par le peuple des Élymes dont les origines sont discutées. Ségeste fut détruite par les Vandales au 5e siècle. Il y a bien des indices pour supposer que le temple n’ait jamais été achevé: les colonnes n’ont jamais été cannelées et les blocs du soubassement ont encore leurs tenons de bardage non ravalés. De même, la cella manque absolument et on voit que le temple n’a jamais reçu de couverture. Le temple de Ségeste n’a pas été détruit par les Vandales étant donné qu’il n’avait pas été dédié à un dieu grec.

Ce temple dorique, construit en calcaire local, sur une colline, à l’extérieur de la ville antique. Son architecture est typique de la fin du 5e siècle av. J.-C. Il présente 6 colonnes en façade et 14 de côté, et mesure 21×56 mètres. Le soubassement est à trois degrés. (Source: Wikipédia)

Vue à travers deux colonnes vers l’est dans le centre vide du temple.

Les parties blanches sont des restaurations récentes.

Photos prises du du chemin reliant l’entrée du site au théâtre sur la colline. Bien que dans un creux, le tempe reste au soleil tard dans la journée même au mois de décembre.

Un habitat rupestre à Segesta

Des fouilles ont mis en évidence un habitat rupestre du 6e siècle avant notre ère. Il se trouve à mi chemin entre l’entrée de Segesta et le théâtre grec. L’accès est interdit car le toit de protection est en mauvais état. Une situation assez fréquente en Italie.

Le théâtre de Ségeste

Nous arrivons dans le Théâtre de Segesta par le haut. Nous laissons les autres fouilles de la colline de côté. De toute manière les accès sont pour la plupart barrés et ce sans raison apparente.

Le théâtre, qui pouvait accueillir 4000 spectateurs, est daté du milieu du 3e siècle avant notre ère. Il est construit au flanc d’une colline, à 440 mètres d’altitude, dominant le site du temple. Un diazoma sépare les gradins en deux niveaux. Les escaliers de travertin déterminent sept sections. La partie haute des gradins est mal conservée, ainsi que la scène qui, d’après les fouilles, devait comporter des colonnades et des pilastres. (Source: Wikipédia)

Photo du bas: vu ainsi ce viaduc, traversant la plaine du Fuime Caldo, peut paraître presque esthétique. Cependant cela défigure gravement le paysage et le bruit montant au théâtre antique de Segesta est ahurissant.

Le palmier nain pousse partout sur les colline de Segesta. Sur le plan écologique, cette espèce est très utile pour lutter contre l’érosion et la désertification car elle se régénère naturellement après les incendies en émettant de nouveaux drageons. (Source: Wikipédia)