L’Église de la Martorana et l’Église San Cataldo à la la Piazza Bellini

La Piazza Bellini  est entouré d’immeubles baroques ou en ruine, mais sur le côté sud se trouvent deux joyaux byzanto-normands et arabo-normands. Le premier a reçu une façade baroque, mais l’intérieur et le clocher ont été préservé de ce sacrilège.

L’Église de la Martorana

Le mélange architectural visible dès l’extérieur: façade baroque du 17e siècle et un campanile du 13e siècle. Mais à l’intérieur les styles restent composés et sont encore plus impressionnants.

L’église de la Martorana (aussi Santa Maria dell’Ammiraglio) est une église en croix grecque qui a connu des transformations importantes aux 13e et 14e siècles. Ses parties les plus anciennes sont représentatives d’une architecture byzanto-normande commune en Sicile à cette époque. (Source Wikipédia)

Église de la Martorana vue de la Piazza Bellini. Photo © André M. Winter

Église de la Martorana vue de la Piazza Bellini. Photo © André M. Winter

Campanile de l'église de la Martorana. Photo © Alex Medwedeff

Campanile de l’église de la Martorana. Photo © Alex Medwedeff

On accède à l’église par un campanile-portique dont le dôme détruit lors du tremblement de terre de 1726, n’a jamais été reconstruit. Il s’agit d’une construction à trois ordres sur plan carré du 13e siècle, très influencée par l’architecture normande entre style roman et gothique primitif. Il est ouvert en bas par de larges arcades surmontées de trois étages de fenêtres polylobées à deux baies jumelées. Les tourelles d’angles ornées de colonnes au dernier étage s’inspirent également des traditions architecturales normandes. Autrefois séparé du bâtiment, il a été rattaché à l’église au 16e siècle, lors de l’adjonction de deux travées.

Les murs et la coupole, au sommet de laquelle on trouve l’image du Christ Pantocrator, sont entièrement revêtus de mosaïques d’une grande importance. La décoration en tesselles (carreaux servant aux mosaïstes) est probablement entreprise quelques années après la consécration en 1143 et terminée avant la mort de George d’Antioche en 1151. Il s’agit des plus vieilles de toute la Sicile, probablement dues aux mêmes artistes que ceux ayant réalisé la chapelle Palatine du Palais des Normands. (Source Wikipédia)

Le christ pantocrator sur la coupole de l'église de Santa Maria dell'Ammiraglio. Photo © André M. Winter

Le christ pantocrator sur la coupole de l’église de Santa Maria dell’Ammiraglio. Photo © André M. Winter

La coupole est une construction sur trompe. Une trompe est une portion de voûte tronquée formant support d’un ouvrage (voûte, coupole, tourelle, etc.) en surplomb et permettant de changer de plan d’un niveau à l’autre. L’usage de la coupole sur trompes ne se retrouve pas exclusivement dans l’aire byzantine, mais aussi souvent dans des édifices islamiques qui pourraient l’avoir influencé également, mais ici la disposition de l’édifice et sa décoration ne laisse pas doute sur son origine byzantine. (Source Wikipédia)

Sous l’arc sont représentés les archanges Gabriel et Michel. En haut on voit la coupole de la partie baroque de l’église.

Mosaïques du 12e siècle représentant des archanges sous une voûte. Photo © André M. Winter

Mosaïques du 12e siècle représentant des archanges sous une voûte. Photo © André M. Winter

À l’intérieur, les parties baroques se trouvent dans les deux travées à l’entrée et dans le chœur. À l’entrée. on a gardé le type de colonnes surmontés d’arcs. Ils sont uniquement peints.

Passage entre la partie byzanto-normande et la partie baroque au fond. Photo © André M. Winter

Passage entre la partie byzanto-normande et la partie baroque au fond. Photo © André M. Winter

L’abside principale originale est détruite vers la fin du 17e siècle en même temps que la partie ouest de l’église. Elle est remplacée par une chapelle baroque, appelée « cappellone ». Cette abside est surplombée d’une coupole, tandis que ses murs sont décorés de marqueteries en marbre, typiques de l’art baroque sicilien triomphant.

Abside principale en style baroque sicilien triomphant de l'église de la Martorana. Photo © André M. Winter

Abside principale en style baroque sicilien triomphant de l’église de la Martorana. Photo © André M. Winter

Mais revenons à la partie centrale couverte de mosaïques du 12e siècle. À gauche: en haut Saint André et Saint Pierre et en bas Saint Thomas et  Saint Philippe.

À droite: en haut Saint André et Saint Pierre et en bas Saint Thomas et Saint Philippe.

Sur la voûte de la nef centrale, deux compositions majestueuses se font face: la dormition de la vierge à droite et une nativité à gauche.

Dormition de la Vierge en mosaïque dans l'église de la Martorana. Photo © André M. Winter

Dormition de la Vierge en mosaïque dans l’église de la Martorana. Photo © André M. Winter

Sur les deux photos se trouve une représentation de Sainte Anne.

Chiesa di San Cataldo

Juste à coté de la première église se trouve l’église San Cataldo.

Façade latérale de la Chiesa di San Cataldo. Photo © Alex Medwedeff

Façade latérale de la Chiesa di San Cataldo. Photo © Alex Medwedeff

Dômes rouges sur trompe de la Chiesa di San Cataldo. Photo © André M. Winter

Dômes rouges sur trompe de la Chiesa di San Cataldo. Photo © André M. Winter

Elle représente un exemple notable de l’architecture arabo-normande qui a fleuri en Sicile sous la domination normande. L’église suit un plan rectangulaire. L’intérieur comporte trois courtes nefs, dont la centrale est marquée par la séquence rythmique des trois dômes. L’extérieur présente un parement de maçonnerie compact en grès adouci par des arcs aveugles partiellement occupés par des fenêtres et des embouts ajourés. Au sommet, le profil solennel des trois dômes rouges caractéristiques en forme de bulbe et des merlons de style arabe forme un contraste chromatique harmonieux avec la monochromie sévère des murs. Une telle méthode de construction se trouvait plus fréquemment dans les Pouilles, dont les églises ont probablement servi de modèle à San Cataldo. L’arête supérieure du cube est décorée avec une bande circonférentielle inscrite en calligraphie coufique. Ceci est typique de l’architecture arabo-normande unique à la Sicile. (Source: Wikipédia)

Elle présente des caractéristiques typiques de l’architecture islamique, comme la préférence pour les formes cubiques, les arcatures aveugles qui articulent les murs extérieurs de l’église et le toit sphérique typique à dômes rouges.

Façade occidentale de la Chiesa di San Cataldo. Photo © André M. Winter

Façade occidentale de la Chiesa di San Cataldo. Photo © André M. Winter

L’intérieur est dénudée de tout décor hormis le sol

Coupole sur trompes de l'église San Cataldo. Photo © André M. Winter

Coupole sur trompes de l’église San Cataldo. Photo © André M. Winter

Fondée entre 1154 et 1160 par l’amiral Maion de Bari, dans les années où il était Grand Amiral du Guillaume Ier de Sicile, l’église est ensuite confiée à des Bénédictins de Monreale, qui la conservèrent jusqu’en 1787, date à laquelle l’édifice est utilisé comme bureau de poste en 1882. Après ces vicissitudes, l’église a subi, aux mains de Joseph Patricolo, une restauration complète et rigoureuse qui l’ont ramenée à l’architecture conforme à son origine médiévale. (Source: Wikipédia)

Coupole centrale de l'église San Cataldo. Photo © André M. Winter

Coupole centrale de l’église San Cataldo. Photo © André M. Winter

La plaque relate la propriété de l’église et l’enterrement de Matilde en 1160. Son texte: « EGREGI COMITIS SILVESTRI NATA MATILDIS / NATA DIE MARTIS, MARTIS ADEMPTA DIE / VIVENS TER TERNOS HABUIT MENSES OBIITQUE / DANS ANIMAM COELIS, CORPUS INANE SOLO / HAEC ANNIS DOMINI CENTUM UNDECIES SEMEL UNO / ET DECIES SENIS HAC REQUIEVIT HUMO. »

Plaque de marbre dans l'église San Cataldo. Photo © André M. Winter

Plaque de marbre dans l’église San Cataldo. Photo © André M. Winter

Le pavé, qui est, tout comme l’autel, d’origine, est en marbre avec des incrustations en mosaïque.

Autel de l'église San Cataldo. Photo © André M. Winter

Autel de l’église San Cataldo. Photo © André M. Winter

Des colonnes avec des arcades de style byzantin font face aux murs nus.

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