Nous voulons encore changer de presqu’île cet après-midi. On prend les petites routes le long de la côte occidentale en direction de Γύθειο (Gythio) sur le doigt central du Péloponnèse. La route monte et descend, mais ne suit que rarement la côte.
Plage de Valkati
Peu avant notre destination, sur la Παραλία Γλυφάδα (Plage de Valkati), se trouve un navire échoué sur la plage. Le Δημήτριος (Dimitrios) est avec 67 mètres de longueur assez grand et comme il repose entièrement sur des plaques calcaires sous le sable de la plage, il ne se brise pas bien qu’il ne reste plus grand chose de la coque côté mer. Voir de tels colosses s’échouer et rouiller sans que personne ne s’en occupe est à la fois inquiétant et fascinant.
La partie ouest de la plage est accessible par une petite route menant à un parking vague occupé par des camping-cars. De là, on marche même pas 10 minutes pour rejoindre le navire rouillé. Le pont et le flanc côte mer manquent totalement, la cabine de commande est écroulée, beaucoup de poutres d’acier structurelles sont fortement corrodées. Nous ne nous aventurons pas sur ce tas de rouille.
Le 4 décembre 1980, le navire se nommant Κορνίλια (Cornilia) à l’époque, se trouve dans le port de Gythio lorsque son capitaine doit se rendre d’urgence à l’hôpital. Pendant que le capitaine était hospitalisé, le navire est resté au port jusqu’en juin 1981. Les autorités portuaires de Gythio décidèrent alors d’amener le navire à la rade devant le port. Lors d’une tempête le 23 décembre 1981, le navire se détache et échoue sur la Παραλία Γλυφάδα (plage de Valtaki). Le nom Cornilia s’est estompé et aujourd’hui le navire est connu sous l’ancien nom de Δημήτριος (Dimitrios). Le navire était construit en 1950 et servait d’abord en Scandinavie sous le nom de Klintholm.
Pendant le bon quart d’heure sur place, un couple de jeunes grecs discute gravement. Enfin c’est surtout l’homme qui parle en gesticulant et la femme qui regarde lassée en l’air non sans réajuster son bikini toutes les deux minutes. Ils parlent grec et on ne comprend pas un mot à leurs longues tirades, mais nous sommes sûrs que c’est une scène de fin de relation.
Nous nous détachons de ce couple et du navire en décomposition. Mais on garde le navire encore en vue.
Nous repartons du parking, mais nous devons nous arrêter peu après au point de vue classique sur ce navire échoué. Ici stoppent aussi tous les cars touristiques.
On fait les courses dans un supermarché My Market climatisé au nord de Γύθειο (Gythio), puis, on entamme un écart à l’intérieur des terres. On veut acheter de l’huile d’olive bio à la ferme Karabanas tenue par des allemands. Rien n’est fléché et quand nous sommes devant le portail, il est fermé bien qu’un panneau souhaite la bienvenue. D’un autre côté, les grillages sont hauts et surmontés de barbelés. On ne peut sonner nulle part. Curieux marketing.
Sur la plage de Mavrovouniou
Notre destination du soir est le Κάμπινγκ Μελτέμι (Camping Meltemi) sur la longue plage de Παραλία Μαυροβουνίου (Paralia Mavrovouniou) au sud de Γύθειο (Gythio). On y trouve deux autres campings, mais les critiques nous font pencher vers celui-ci. En arrivant, on traverse une large oliveraie, on est donc assez éloigné de la route. L’autre moitié de l’oliveraie est une partie du camping réservée pour les tentes et les petits véhicules comme le notre. Au-delà suivent trois rangés pour grands camping-cars sous des pergolas offrant plus ou moins d’ombre. Ces places sont presque toutes occupées. Tout devant est une pinède où tous les types de campeurs sont autorisés, mais ici chaque mètre carré est occupé ou longtemps réservé à l’avance. La dernière rangé sous les pins a la vue sur la plage, mais à travers un grillage de deux mètres de haut, cela gâche forcément le panorama.
On est donc très satisfait quand on nous dit à l’accueil qu’uniquement les places sous les oliviers sont disponibles. Ici il n’y a presque personne et ceux qui arrivent se mettent loin de ceux qui sont déjà sur place. C’est vraiment parfait. Les oliviers sont en fin de floraison et il neige des fleurs blanches et du pollen jaune quand on passe sous les arbres à perte de vue.
Les installations sanitaires sont un peu vieilles, mais fonctionnelles. L’eau de douche est assez chaude et il y a aussi pour laver la vaisselle. On trouve un mini-marché et une cantine en self-service, mais cela n’est pas très tentant. L’eau n’est pas bonne à boire.
Nous avons aussi choisi ce camping parce qu’il se trouve sur une plage avec un taverne indépendante des campings. La Τάκης Ταβέρνα (Taverne Takis) nous régale. Après une entrée, on est prié de venir dans la cuisine pour regarder ce qu’il y a dans les pots et le four. Alex prend de l’agneau et André du porc à l’orange, les deux ayant mijotés très longtemps. Nous sommes assis sur la terrasse et il fait franchement frais le soir. Le petit pull ne suffit presque pas. On rente quand il fait nuit, nous avons pris une frontale parce que la plage n’est pas du tout éclairée. Arrivés au portail du camping donnant sur la plage, nous le voyons fermé. On est soulagé qu’il s’ouvre sans clé.
L’épave et le camping sont aussi décrits en vidéo:
Nous allons voir la ville de Gythio le lendemain.
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