Recherche d’un emplacement entre Digne, Senez et Castellane

Le tour de Cousson s’est passé par beau temps ce 21 juin 2022, mais le ciel était chargé et la vue pas la meilleure. Les annonces météo pour les prochains jours ne sont pas les meilleures. André veut cependant rester dans la région pour profiter du lendemain matin qui sera peut-être encore sans pluie. Avant toute chose, il doit faire les courses et pour cela il redescend à Digne-les-Bains, il est plus sûr d’avoir fait le plein de vivres quand on ne sait pas où on sera le soir.

Zone d’érosion du Vas. Photo © André M. Winter

La D20 de Digne vers Entrages permet aussi de continuer vers le l’est et de rejoindre Norante sur l’axe de la N85 plus directement. Enfin, géométriquement car la route est vraiment vertigineuse. Entre la Clape et Chaudon, deux petits hameaux, elle fait un détour en épingles vers le haut pour passer dans un versant fortement érodé au-dessous et au-dessus. On se demande combien de temps le bout de route y tiendra. L’asphalte est troué de chutes de pierres.

Cette route est paumée, il n’y a presque pas de circulation, mais il manque aussi des petites routes forestières pour passer la nuit un peu à l’écart. Pourtant park4night indique un emplacement dans la descente vers Norante. C’est une courte crête qui continue au-delà d’un virage en épingle. On a forcément une bonne vue dégagée, mais il y a déjà un van installé ici. André n’est pas de ceux qui se collent derrière d’autres, surtout qu’il a besoin de prendre sa douche extérieure après la rando. Il faut donc continuer.

En bas dans la vallée se trouve la N85, la route Napoléon et celle-ci nécessite vraiment que l’on s’en écarte. André ne connaît pas toutes les petites routes parallèles et celles qui montent dans les vallons. Ce sera le moment d’explorer tout ça.

Au sud de Barrême se trouve une petite route parallèle à la route nationale. Cela semble être l’ancienne route, on voit encore des publicités peintes historiques sur le mur d’une maison. Cette route dessert quelques maisons, la déchetterie et surtout des champs avant de revenir vers la grande route. Terrain idéal donc pour un emplacement théorique, mais non, rien de bien sympa, ce serait de nouveau rester juste à côté de la route et on entend aussi constamment la circulation sur la route nationale. André continue donc.

Publicité peinte Suze à Barrême. Photo © André M. Winter

Riou d’Ourgeas

La prochaine tentative est la vallée du Riou d’Ourgeas, rien que le nom est attrayant. La petite route passe par des champs et se termine nette aux maisons du petit hameau. On peut certes stationner ici pour randonner sur le GR406 qui croise ici, mais on reste en vue des maisons. Donc retour vers l’embranchent de la route forestière d’Ourgeas. Après le pont est garé une vieille caravane, il y a juste la place pour notre camion à côté. André reste quand même près de deux heures ici, il prend sa douche et un café. Mais il n’est pas content. Ce n’est pas beau et il pourrait pleuvoir la nuit et les gouttes de pluie des arbres ne font pas bon ménage avec la tôle du toit du Trafic.

Non, André n’est pas reparti avec la caravane accroché à son crochet d’attelage.

Pause au début de la Piste forestière d’Ourgeas. Photo © André M. Winter

Senez

L’étape suivante est Senez. Non pas pour trouver un emplacement pour la nuit, ici toute petite route mène à une maison habitée. Dans les années 1980, avant le redécoupage des cartes IGN 1:25000e, il y avait dans le Verdon une carte qui portait le simple titre « Senez » (3442 est). Elle couvrait toute la partie du Verdon entre le Lac de Sainte-Croix et Castellane sans toucher ces deux. La seule commune avec un centre habitée sur l’extrait de la carte était Senez tout au nord du grand bout de papier. À l’époque, on n’est cependant jamais allée à Senez, on est toujours resté au sud. Le nom de « Senez » restait cependant dans la tête d’André encore 30 ans plus tard et en voyant le panneau, il s’y rend en traversant le grand pont sur l’Asse.

Le village est construit autour de l’ancienne cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de style roman provençal. Sur la façade, un cadran solaire datant de 1673, le plus connu du département. Repeint une première fois en 1784, il a été restauré en 1999, et représentait un ours (le premier évêque de Senez s’appelant Ursus). L’aiguille du cadran est terminé par une croix, ceci rappelle que le temps doit aussi être consacré à la prière. Des dates ont été inscrites sur des oriflammes déployées. Ces banderoles ornent un décor encadré d’un bandeau rouge pourpre avec des motifs de croix de sable et des feuilles de chêne aux quatre angles.

Les textes du cadran dans leur ordre de haut en bas

  1. Separtatim vuvvnt canonici 1541 (Les chanoines vivent l’isolement  en 1541)
  2. Saecvlares fuvnt canonici 1647 (Les chanoines deviennent séculiers en 1647)
  3. Incenditvr cluvstrvm 1588 (Le cloître est incendié en 1588)
  4. Consecratvr ecclesiae a Gvlhelmo 1242 (L’église est consacrée par l’évêque Guilhaume en 1242)
  5. Aeqvinoctialis constrvctvr ecclesia 820 (Equinoxiale, la première cathédrale est construite en 820)
  6. Vrsvs sedit aepidemus episcopvs (Ursus est évêque du siège en 417)
  7. Incenditvr archiviae 1563 (Les archives sont incendiés en 1563)

Heures à ajouter au cadran solaire de Senez. Photo © André M. Winter

Les cadran solaires divisent une journée toujours en heures de longueurs différentes suivant la hauteur du soleil. Il faut donc apporter des modifications aux indications solaires pour avoir une heure à peu près exacte.

Ces informations dépendent de la position géographique (Senez est à la latitude 45°55′ nord et la longitude 6°24’22 » est) ainsi que de l’inclinaison du cadran lui-même (75° ouest). Théoriquement, la hauteur par rapport à la mer est aussi à prendre en compte. Le tableau donnée inclut les heures d’été.

Le siège épiscopal et le chapitre sont supprimés en 1790 par la constitution civile du clergé. L’organisation de l’église catholique de France sera ensuite calquée sur l’organisation civile. Evêchés et départements ont depuis les mêmes limites.

Le bâtiment est démesuré pour le village et toute la vallée. L’église est particulièrement connue pour ses éléments de mobilier, elle est malheureusement fermée et on n’indique pas d’heures de visites ni de messes.

Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Senez vue du nord. Photo © André M. Winter

Absides rondes de la Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Senez. Photo © André M. Winter

On peut faire le tour de l’église en passant dans le cimetière, mais il est difficile de la photographier entière, même avec un objectif grand angle. On voit bien les différentes périodes de construction et de reconstruction.

Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Senez vue du sud. Photo © André M. Winter

Sur le côté du cimetière se trouve le terrain de pétanque et le panneaux des points est accroché directement sur le mur latéral de l’église.

Sur la place de l’église se trouve une fontaine avec une excellente eau. On ne peut cependant pas y brancher de tuyau, il faut un bidon, un seau ou un arrosoir pour puiser de l’eau.

Le reste du village est composé de peu de maisons historiques apparentes.

Fontaine de la Grand’ Rue de Senez. Photo © André M. Winter

Au nord de Senez et de la route nationale se trouvent ces rochers arrondis qui semblent être du grès calcaire. Ils ressemblent un peu aux Mées dans la basse Vallée de la Durance. Ils ne semblent pas avoir de nom, il n’y a pas de chemin d’accès. Cela reste à explorer. La photo ci-bas a été prise cinq jours plus tard où il faisait un peu plus beau.

Rochers de Dégoutail. Photo © André M. Winter

Au vieux pont sur l’Asse de Blieux

À Senez, André n’est nullement avancé pour trouver une place pour la nuit. Il scrute de nouveau park4night et découvre un emplacement référencé au pont à la Rouvière. Il connait cet endroit de 2008, mais à l’époque, il n’était pas question de descendre de la route vers la rivière. Depuis, le pont a été rénové et la descente est praticable pour tout petit camping-car tant qu’il ne pleut pas trop. La descente est couverte de galets, cela ne pose pas de problèmes, mais la partie plate peut être boueuse.

Le pont date du temps où il n’y avait pas de route, c’était le chemin entre Castellane et Digne.

Vieux pont sur l’Asse de Blieux à la Rouvière. Photo © André M. Winter

L’endroit est en tout cas idéal. Presque pas de circulation sur la route en cul de sac vers Blieux et on n’en est pas vu. La rivière avec de l’eau assez fraîche tout près, un pont pour la traverser, mais on peut aussi passer à pied dans l’eau. Le site est tellement bien qu’André y reviendra trois autres fois durant ce congé: le 24 juin, le 25 juin et  le 2 juillet. En fait, il dort le reste du temps ici ou dans le studio à Carcès. Les photos ci-bas sont prises lors de ces différents passages.

Notre Trafic près de l’Asse de Blieux à la Rouvière. Photo © André M. Winter

Mais ces qualités et le référencement sur park4night attirent aussi d’autres personnes. Sur les quatre fois à cet endroit, il y a toujours un autre petit camping-car qui tient compagnie. Tous demandent s’ils peuvent s’installer ici puisqu’André est toujours là le premier.

Le 24 juin 2022 c’est un couple de ciotadens avec leur tout nouveau camping-car avec cellule avec lit double lavable. On le descend et il est tout prêt. On peut faire le niveau du lit indépendamment de l’inclinaison du véhicule. Comme il occupe plus de deux tiers de la surface habitable, il y a surtout pour ces deux tiers un grand défaut: on ne peut rien laisser à cet endroit, pas de meuble, pas de cuisine, pas de rangements hauts, rien à accrocher aux murs. Il reste à l’avant un espace réduit pour la douche/toilette et un coin cuisine miniature. Bien sûr, il manque aussi le classique garage que l’on trouve généralement sur ces gabarits. C’est rapide pour dormir, mais pas idéal pour les rangements. Il faut rester spartiate. Ces gens sont cependant sympas, ils montrent leur camping-car tout neuf et voyant qu’André est seul, ils l’invitent à l’apéro.

Le 25 juin 2022 passe un camion plus petit, le même gabarit que le notre, plus récent mais apparemment aussi bien équipé. C’est une jeune femme seule, elle arrive assez tard et André est déjà dans son camion parce qu’il fait frais. Il a pris sa douche extérieure depuis longtemps. Il observe sa voisine et prend assez longtemps à comprendre ce qu’elle fait. Elle sort du camion en bikini, ouvre le hayon, place un récipient à vaisselle flexible devant le camion, y met ses pieds et commence à manier un pommeau de douche. Elle perd bien sûr souvent l’équilibre et se laver correctement avec un maillot de bain est toujours une entreprise vaine. André pense sincèrement qu’elle ne veut pas laisser couler l’eau chargé de savon dans la nature et il ne lui propose donc pas de l’aide. Mais quand elle a fini, elle sort maladroitement de son récipient vaisselle, enfile un peignoir, se défait de ses maillots et vide le récipient. Tout ça bien en vue. Rien d’indécent, mais la manœuvre est quand même massivement compliquée.

Quand elle est rhabillée et qu’elle range sa douche extérieure, André va la voir pour lui demander les raisons de son action car il l’ignore complètement. Elle rougit et explique qu’elle a oublié ses pantoufles de douche et que le bac vaisselle l’aidait à ne pas marcher dans la terre qui se transforme à l’endroit en boue (André est garé sur l’herbe). Il est vrai qu’il aurait été un peu idiot qu’elle vienne demander des pantoufles d’eau, mais cela lui aurait évité pas mal de désagréments. André aurait aussi pu partir plus loin et elle aurait pu prendre sa douche nue et en sortir plus proprement. D’un côté elle douche en bikini bien en vue, d’un autre côté elle semble avoir tellement honte que la conversation s’arrête là. Ah, ces malentendus…

La vanlife n’est pas toujours rose. Photo © André M. Winter

André revient ici le 2 juillet 2022 avec sa mère sur leur chemin du retour à la maison. On arrive assez tôt et on déplace plusieurs fois la table pour être à l’ombre.

Déjeuner tardif au bord de l’Asse de Blieux. Photo © André M. Winter

Dîner au bord de l’Asse de Blieux. Photo © André M. Winter

Les jours du 22 au 24 juin

Le matin du 22 juin 2022 est pluvieux, les annonces météo ne prédisent rien de bon pour le Verdon les deux jours qui viennent. André monte quand même au Col des Lecques pour regarder s’il est possible de randonner voir les fossiles de siréniens, mais il pleut vraiment trop. Il redescend vers Barrême pour chercher un accès de randonnée vers un récif fossile près de Saint Lions, mais rien n’est indiqué et chercher dans les buissons trempés n’est pas une option.

André se met donc en route pour le sud. S’il pleut, autant passer le temps dans une maison. De la vallée de la Durance, il monte vers le plateau de Puimoisson. La lavande y est très trempé. Il fait les courses dans la Maison des Produits du Verdon au sud de Riez. Comme par hasard, en sortant, la pluie cesse et il y a des apparences de ciel bleu. À la hauteur de Gréoux, le ciel est parfaitement clair et il ne semble même pas avoir plu. Météo France annonce deux heures de répit avant une nouvelle perturbation. C’est le moment de monter à la Chapelle Notre-Dame des Œufs, le tour se fait en moins d’une heure.

Chapelle Notre-Dame des Œufs. Photo © André M. Winter

Au retour, il découvre même une curieuse maisonnette en ruine.

Stand de tir de chasseur en ruine. Photo © André M. Winter

Comme il ne pleut pas encore, André vérifie quelques marchés dans l’arrière-pays varois et va voir un ami à Néoules où il passe la nuit. La journée du 23 juin 2022 reste gravement couverte, il n’y a rien d’autre à faire que de retourner à Carcès et de profiter du studio.

Le 24 juin 2022 il refait plus beau, mais André doit honorer un rendez-vous chez son amie Angélique à Fréjus. Il arrive trop tôt, mais il profite du temps pour prendre en photo le Mausolée de Tourrache qui se trouve sur ce tour en ville: Les monuments romains de Fréjus en randonnée urbaine.

Le Mausolée de Tourrache à Fréjus. Photo © André M. Winter

Le Mausolée de Tourrache à Fréjus. Photo © André M. Winter

Niches du Mausolée de Tourrache à Fréjus. Photo © André M. Winter

Après avoir papoté avec cette amie toujours très occupée, André s’échappe à 16 heures de nouveau vers le nord. Le passage par Bargemon offre des beaux panoramas. Il fait les courses à Castellane et il retourne au bord de l’Asse de Blieux, l’emplacement qui est décrit sur cette page. Demain ce sera le jour des fossiles de siréniens au Col des Lèques.

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