Alte Pinakothek ou une journée à Munich

Munich est à deux heures de train de notre maison. Pour des voyageurs c’est presque trop près. On repousse donc la visite du musée de tableaux anciens Alte Pinakothek d’année en année. Puis, le musée est fermée pour rénovation pour quelques années. Puis c’est le Corona Virus qui rend la chose impossible ou désagréable. Mais ce début de janvier 2023, tous les ingrédients sont réunis: jour libérée, tickets de train bon marché. Il ne reste plus qu’à nous lever très tôt pour profiter de la journée.

On arrive à 9 heures à Munich. Cela nous laisse une heure pour rejoindre le musée et pour prendre un café. La météo reste hivernale, quelques degrés au-dessus de zéro, un vent inutile, en fin de journée quelques gouttes de pluie sans que le vent ne relâche.

Au nord du centre ancien se trouve un vaste espace construit principalement d’immeubles de l’université technique de Munich (TUM) et de bâtiments plus espacés de musées. Le propylée commémore l’élection du prince Othon de Bavière au trône de Grèce en 1832.

Propylée de Munich. Photo © André M. Winter

Le comble, on arrive même trop tôt. Il y a quelques visiteurs, mais on est rarement plus de trois à quatre personnes par salle. C’est certes le musée le plus connu de Bavière, mais cela reste la Bavière. Il est autorisé de photographier sans trépied, sans perche et sans flash.

Le côté sud de l’immeuble est formé par deux escaliers monumentaux intérieurs. Cette double façade atténue le soleil maléfique pour les anciennes peintures. Dans l’axe central orienté est-ouest se trouvent les salles principales, visibles dans la photo en bas à droite. Ces salles sont surmontés de dômes vitrés permettant un éclairage naturel. Ce dernier est augmenté de lumière indirecte projetée dans ces mêmes dômes. Ce système d’éclairage n’est pas mauvais en principe. Cependant, tous les tableaux sont sous verre. Cela crée des reflets désagréables, surtout quand s’y ajoutent les reflets du parquet poli. Ces reflets se voient bien sûr sur les photos plus bas, mais ils gênent aussi gravement lors de la visite. Il faut souvent regarder les tableaux de côté pour en apprécier les traits et les couleurs. C’est vraiment un point très négatif de ce musée, surtout qu’il vient d’être rénové.

Les tableaux sont organisés thématiquement, mais aussi un peu chronologiquement. C’est le principal atout de la rénovation. Il n’y cependant pas d’indication pour l’ordre de la visite. Ci-bas des extraits de deux tableaux typiquement médiévaux. Il n’est pas possible de les photographier dans leur entièreté à cause des reflets de lumière.

En bas un détail de trois pièces d’un autel. Le peintre n’est pas connu. Toutes sortes de détails affreux de saints martyrisés y sont représentés. Le dragon se trouve en bas à droite, il est chassé par un signe de la croix par Sainte Marguerite.

Détail de l’Autel de Bartholomé (vers 1500-1510). Photo © André M. Winter

En bas, un détail d’un autre autel. Il s’agit principalement d’une représentation de l’Épiphanie, mais on voit surtout des gens de la cour en costumes très fastes. L’artiste Rogier van der Weyden (vers 1399-1464) peint ses figues aux traits souvent très sévères. L’Autel de Columba date de 1455.

Détail de l’Autel de Columba par Rogier van der Weyden. Photo © André M. Winter

Les tableaux du Moyen-Âge couvrent presque à 100% des thèmes religieux et parmi ceux-ci principalement le thème de la naissance du Christ. Parfois on trouve aussi quelques saints représentés seuls dans le style des icônes grecques. Ces représentations peuvent être artistiquement valeureux , mais c’est aussi très lassant pour nous.

La légende de  Sainte Véronique et de suaire ne date que de 1300, le tableau est donc presque actuel en 1425. L’artiste n’est pas connu, on pense qu’il était actif 1395-1425.

Sainte-Véronique et le suaire du Christ (vers 1425). Photo © André M. Winter

En bas un tableau de Masolino dans un cadre très médiéval mais aux traits de la Première Renaissance (Quattrocento, 1420-1500) avec un sein pas du tout caché.

La Vierge à l’Enfant par Masolino (vers 1435). Photo © André M. Winter

On est heureux de tomber aussi sur les tableaux plus originaux, même si le thème de base reste religieux. Les détails montrés du Dernier Jugement par Hieronimus Bosch (vers 1450-1516) proviennent d’un tableau qui n’est lui-même qu’un fragment restant d’un tableau sans doute plus grand avant,

Le musée contient plusieurs tableaux de renom, dont l’autoportrait très spécial d’Albrecht Dürer (1471-1528). Ses autres portraits ne sont pas moins originaux par le regard des personnes représentés.

Hormis le reflets du mauvais éclairage, on a aussi l’ombre projeté par les gros cadres dorés des tableaux. Certains ce ses cadres sont aussi historiques, mais la plupart ne le sont pas. Nous ne comprenons pas pourquoi il faut défigurer ces tableaux par des cadres d’un mauvais style baroque. Nous les avons coupés sur la plupart des photos.

À gauche une pièce maître commandée par le commerçant Domenico Canigiani. Le tableau de Raphaël (1483-1520) se trouve aux Offices jusqu’à 1679 quand il est donné en cadeau par Cosimo III de Toscane à son gendre Jean-Guillaume de Neubourg-Wittelsbach.

À droite une tableau de la série des Belle Donne (belles femmes) de Titien (vers 1485-1576). Il s’agit de figures idéalisés surchargées de symboles les transformant en allégorie (miroir, bougie éteinte).

Jan Gossaert, qui se faisait appeler Mabuse vivait de 1478-1532. Sa Danaé est une des premières œuvres à afficher ouvertement l’érotisme de l’épopée grecque.

Le père de Danaé, Acrisios, l’emprisonne dans une tour d’airain quand un oracle lui prédit qu’il sera tué par son petit-fils. Zeus parvient toutefois à entrer dans la tour sous la forme d’une pluie d’or qui tombe sur la princesse. De cette union naît un fils. (Source: Wikipédia). Ce volet de la mythologie grecque se confond au Moyen-Âge avec l’Immaculée Conception de Marie

Danaé par Jan Mabuse (1527). Photo © André M. Winter

Le tableau du Tintoret (Jacopo Tintoretto, 1519-1594) ci-bas reste dans le mythologie grecque tout en transposant la scène dans son présent vénitien.

Mars et Vénus surpris par Vulcain par Le Tintoret (vers 1555). Photo © André M. Winter

En bas à gauche: Titien est le peintre officiel de la cour de Charles Quint dès 1533. Il est en même temps anobli. Le tableau inspire la dignité impériale tout en dépeignant le dirigeant tel qu’il est en 1548 à la Diète d’Empire à Augsbourg: vieux et fatigué, sans embellissement de la figure d’Habsbourg.

En bas à droite: ce portrait entier est le seul connu de Frans Hals (vers 1582-1666). Il montre un marchand textile néerlandais et toute la fierté de la bourgeoisie dans la jeune république.

Les allégories des saisons de Guiseppe Arcimbolo (1527-1593) reprennent la tradition antique de créatures mixtes fantastques. Il manque l’automne et leur arrangement à Munich est un peu étrange, de gauche à droite: hiver, été, printemps.

Allégorie des saisons par Guiseppe Arcimbolo (vers 1555-1560). Photo © André M. Winter

Frans Snyders (1579-1657) ne peint pas simplement un étal de fruits et légumes. Le cercopithèque au premier plan au centre goûte à tous les fruits et symbolise les plaisirs. Le couple au fond à gauche marque clairement plus que la sensualité: la femme tient un panier de figues, fruit symbolisant le sexe féminin et l’homme porte un lièvre qu’il vient de chasser. Le lièvre est très fécond. En néerlandais le sens est encore plus explicite: « de haas jagen » (chasser le lièvre) signifie « acte sexuel ».

Étal de fruits et légumes par Frans Snyders (vers 1625-1630). Photo © André M. Winter

Pieter Claesz (vers 1597-1660) peint une nature morte aux couleurs grises. Ces tableaux sont appelés « monochrome bankejes ». Le désordre fait référence au temps qui s’écoule inlassablement.

Nature morte aux pièces d’orfèvrerie, pot moutarde et jambon par Pieter Claesz (vers 1639). Photo © André M. Winter

Marinus von Reymerswaele (vers 1490-1556) thématise le système de la justice. L’avocat à gauche est gros, richement vêtu et assertif. En face un client amaigri déboursant ses dernières pièces. D’autres clients sont visiblement adversaires et les prochaines victimes de l’avocat. Au fond, les papiers témoignent de procès interminables et le secrétaire au centre en rajoute assidument.

Le Bureau d’un avocat par Marinus von Reymerswaele (1542). Photo © André M. Winter

Ferdinand Bol (1616-1680), un élève de Rembrandt, peint ici un portrait de groupe.

La guilde des marchands de vin par Ferdinand Bol (1659). Photo © André M. Winter

Il y a beaucoup tableau de Peter Paul Rubens (1577-1640) et de ses disciples à Alte Pinakothek de Munich. Tous ces tableaux montrent beaucoup de chair baroque, grasse et franchement moche.

Le Grand Jugement dernier est un tableau monumental. Il se lit de manière circulaire dans le sens des aiguilles d’une montre. En haut le Christ, à droite la chute dans l’enfer et à gauche la remontée vers le Christ. Plus d’une centaine de figures sont représentées.

Le Grand Jugement dernier par Peter Paul Rubens (1627). Photo © André M. Winter

Ce tableau de chasse fait partie d’un cycle de quatre commandé par Maximilien 1er à Rubens. Ils ont tous été confisqués par Napoléon et uniquement celui de la chasse africaine revient en Bavière. La représentation authentique de l’hippopotame est sans doute en relation avec un exemplaire empaillée montré à Rome en 1601.

La Chasse à l’hippopotame et au crocodile par Peter Paul Rubens (1625). Photo © André M. Winter

Rubens tente dans L’Enlèvement des filles de Leucippe de démontrer la supériorité de la peinture sur la sculpture.

L’Enlèvement des filles de Leucippe par Peter Paul Rubens (par 1618). Photo © André M. Winter

Le couronnement du héros vertueux par la Victoire est transposé par Rubens dans une bataille contre le vice avec un satyre ivre par terre.

Le couronnement du héros vertueux par Peter Paul Rubens (vers 1613-1614). Photo © André M. Winter

Silène ivre est un tableau de Rubens avec des figures les unes plus moches que les autres. Silène au centre ne tient plus debout, se fait pincer dans les fesses. Au premier plan Panikin allaite deux êtres méconnaissables et à droite des chèvres en train de copuler.

Silène ivre par Peter Paul Rubens (1625). Photo © André M. Winter

Les des tableau ci-bas font partie d’un cycle de quatre par Adriaen Brouwer (vers 1605-1638). Ils illustrent des sens.

À gauche l’ouïe par musicien jouant une vielle. À voir les autres convives, c’est plutôt un grincement et le tout est fortement arrosé d’alcool.

À droite le toucher par l’action sur d’un médecin très concentré sur un patient soufrant de douleur.

Pieter Brueghel l’Ancien (vers 1526-1569) est aussi bien représenté à Munich.

Le Pays de Cocagne critique la gloutonnerie et l’oisiveté qui touche toute la société: soldat, paysan, instruit.

Le Pays de Cocagne par Pieter Brueghel l’Ancien (1567). Photo © André M. Winter

Le prophète Jonas fuit Dieu en se réfugiant sur un bateau. Il est jeté par-dessus bord par les marins et il est avalé par un grand poisson qui le rejette trois jours plus tard. C’est vu comme un parallèle à la résurrection du Christ et une sorte d’annonce du Nouveau Testament.

Détail de Jonas sortant de la baleine par Pieter Brueghel l’Ancien (vers 1597-1598). Photo © André M. Winter

Le Sermon de Jésus se trouve certes au centre du tableau dans une des barques à terre, mais l’attention est attiré par l’affairisme et le marché aux poissons au premier plan.

Le Sermon de Jésus sur le port par Pieter Brueghel l’Ancien (1598). Photo © André M. Winter

Le Grand Marché aux poissons rassemble beaucoup de personnes. La baie est un amalgame de lieux: le château-fort sur l’île ressemble au Castel dell’Ovo de Naples, la coupole ressemble à la cathédrale de Rome et la grande tour à la grue du port d’Anvers.

Le Grand Marché aux poissons par Pieter Brueghel l’Ancien (1603). Photo © André M. Winter

La Fête de village affiche la joie décente des paysannes et des paysans à laquelle semblent s’intéresser les riches citadins commanditaires de tels tableaux. Cela diffère des siècles précédents qui mettaient plutôt l’accent sur le libertinage paysan.

Fête de village par Pieter Brueghel l’Ancien (1612). Photo © André M. Winter

La Tête de paysanne, en bas à gauche, est une étude dont se servait Brueghel pour les utiliser plus tard dans divers tableaux.

En bas à droite un portrait de van Dyck (1599-1641). Le sculpteur bavarois a été peint lors d’une visite à Anvers.

Cet autoportrait de Rembrandt Harmenszoon van Rijn (1606-1669) à l’âge de 23 ans est une étude où il expérimente avec ombres et lumières. Il essaie aussi de gratter la peinture encore humide pour former les boucles de ses cheveux.

Autoportrait par Rembrandt (1629). Photo © André M. Winter

Les ports et les navires sont un thème récurrent aux Pays-Bas. Ludolf Backhuysen (1630-1708) met ici le Port d’Amsterdam en scène. Des navires marchands d’époque le remplissent.

Le Port d’Amsterdam par Ludolf Backhuysen (1697). Photo © André M. Winter

Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682) est l’un des principaux représentants du Siècle d’or en peinture et le chef de file de l’école de Séville. Il est renommé pour ses peintures de genre, particulièrement des portraits d’enfants pauvres.

Le Mangeur de melon et de raisin représente deux garçons mangeant avec convoitise des fruits frais. Il s’agit de l’une des premières représentations d’enfants par Murillo.

Le Mangeur de melon et de raisin par Bartolomé Esteban Murillo (vers 1645). Photo © André M. Winter

Les mangeurs de pâté sont deux garçons probablement coursiers. Le tableau date d’une période trouble à Séville avec beaucoup d’enfants orphelins dans les rues. Murillo faisait partie d’une œuvre caritative et voulait ainsi réveiller la compassion du spectateur.

Mangeurs de pâté par Bartolomé Esteban Murillo (vers 1675-1682). Photo © André M. Winter

La petite vendeuse de fruits compte contente la recette de la journée.

La petite vendeuse de fruits par Bartolomé Esteban Murillo (vers 1670-1675). Photo © André M. Winter

Jean-Etienne Liotard (1702-1789) peint Le Petit Déjeuner en pastels, il s’agit de craies pigmentées et de poudres colorés. On peut ainsi réaliser des effets de dégradé de couleur bien plus fins qu’en peinture classique. Les craies de pastels étaient connus dès le 15e siècle pour colorier des dessins au crayon. Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du 17e siècle que l’on les utilise sur toute la surface d’une toile. Ces œuvres sont très fragiles et dès le 18e siècle on a tenté d’utiliser des fixatifs, mais peu d’artistes l’appliquaient. La méthode la plus commune de protection est de les mettre sous verre.

Le regard de la jeune femme sur sa servante peut être interprété de manières différentes. Juste encore endormie, lascive, jugeant, envieuse, de quoi?

Le Petit Déjeuner par Jean-Etienne Liotard (vers 1753). Photo © André M. Winter

Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) est connu pour ses tableaux moralisants. La jeune fille, assise dans une mansarde, tient une montre, symbole temps perdu, d’un amant perdu et peut-être de son innocence perdue.

La vertu chancelante par Jean-Baptiste Greuze (vers 1775). Photo © André M. Winter

François Boucher (1703-1770) réalise le portrait de la Pompadour selon ses propres directives. Robe de l’après-midi très élaboré mais aussi livres, lettres et feuillets de musique soulignent qu’elle est belle et instruite. L’année du tableau, elle est nomme dame du palais de la Reine.

Madame de Pompadour par François Boucher (1756). Photo © André M. Winter

Claude-Joseph Vernet (1714-1789) peint surtout des thèmes marins. La toile est à Munich depuis 1799.

Tempête en mer par Claude-Joseph Vernet (1772). Photo © André M. Winter

Johan Christian Dahl (1788-1857) est un peintre norvégien axé sur les paysages romantisés.

Détail de Matin après une nuit de tempête par Johan Christian Dahl (1819). Photo © André M. Winter

Hubert Robert (1733-1808) peint beaucoup d’éléments architecturaux, souvent des ruines, parfois des ruines de monuments encore bien debout aujourd’hui.

La Pyramide du Parc de Mauperthuis par Hubert Robert (vers 1780). Photo © André M. Winter

Isaak Ouwater (1748-1793) peint surtout des paysages urbains.

La place du marché de Hoorn par Isaak Ouwater (1784). Photo © André M. Winter

Karl Friedrich Schinkel (1781-1841) est un architecte et peintre prussien. Ces peintures sont souvent imaginaires. La toile est à Munich depuis 1964

Cathédrale au-dessus d’une ville par Karl Friedrich Schinkel (vers 1830). Photo © André M. Winter

Carl Blechen (1798-1840) est un peintre paysagiste prussien.

Construction du pont du diable par Carl Blechen (vers 1830-1832). Photo © André M. Winter

Les peintures d’Eugène Delacroix (1798-1863) contrastent fort avec les œuvres allemandes ou néerlandaises du 19e siècle qui sont beaucoup plus précis et détaillés. Ce tableau est à Munich depuis 2007.

Deux chevaux de trait par Eugène Delacroix (vers 1825-1827). Photo © André M. Winter

Le tabelau ci-bas reprend une scène sur le bûcher de « La Jérusalem délivrée », un poème épique publié en 1581 en italien par Le Tasse.

Clorinde libère Olindo et Sophrona par Eugène Delacroix (1856). Photo © André M. Winter

L’exposition de l’étage principal du musée Alte Pinakothek se termine ici. Au rez-de-chaussée se trouvent des exposition temporaires dont une partie du musée Neue Pinakothek couvrant le 19e et le début du 20e siècle. Ce musée est en rénovation et fermé au public, c’est pourquoi on trouve les principales toiles de renom ici.

Autoportrait par Cézanne (vers 1878-1880). Photo © André M. Winter

Paul Cézanne (1839-1906) est le peintre provençal et de la Montagne Sainte-Victoire. Son autoportrait se trouve en Allemagne depuis 1912.

La Tranchée du chemin de fer se trouve aussi en Allemagne depuis 1912. La tranchée se trouve sur ligne de chemin de fer toujours existante entre Gardanne et Trets.

La Tranchée du chemin de fer par Paul Cézanne (vers 1870). Photo © André M. Winter

Une description de toile à lire deux fois: Edouard Manet (1832-1883) peint son ami Claude Monet en train de peindre dans une barque. La barque est d’ailleurs le titre officiel de l’œuvre. Monet peint surtout la nature dans la nature, ce qui est bien illustré ici.

Claude Monet peignant dans son atelier par Édouard Manet (1874). Photo © André M. Winter

Les nymphéas de Claude Monet (1840-1926) existent en multiples versions. Cette toile est à Munich depuis 1978.

Nymphéas par Claude Monet (vers 1915). Photo © André M. Winter

Vicent van Gogh (1853-1890) n’a pas que peint Arles et des tournesols.

Le tisseur par Vicent van Gogh (1884). Photo © André M. Winter

Les douze tournesols de Van Gogh ne sont pas ses plus célèbres, mais ils se valent tous. Cette toile est à Munich depuis 1912.

Vase avec douze tournesols par Vincent van Gogh (1888). Photo © André M. Winter

Arles vu des vergers au sud de la ville. La toile est à Munich depuis 1912.

Verger en fleur avec vue d’Arles par Vincent van Gogh (1889). Photo © André M. Winter

Auvers-sur-Oise, à 30 km de Paris, est la dernière demeure de Van Gogh, il y meurt le 29 juillet 1890, l’année d’élaboration de cette dernière toile de l’artiste. La toile est à Munich depuis 1929.

La Plaine d’Auvers par Vincent van Goth (1890). Photo © André M. Winter

Paul Gaugin (1848-1903) a son style bien propre. Ses figures ont souvent des yeux absents, anonymisés. La toile est à Munich depuis 1913.

Paysannes bretonnes par Paul Gauguin (1886). Photo © André M. Winter

Giovanni Segantini (1859-1899) est un peintre italien rattaché au courant du symbolisme réaliste.

L’aratura par Giovanni Segantini (1890). Photo © André M. Winter

Portrait de Margaret Stonborough-Wittgenstein par Gustav Klimt (1905). Photo © André M. Winter

Le Portrait de Margaret Stonborough-Wittgenstein par Gustav Klimt (1862-1918). Juste avant le mariage, Klimt a peint le portrait sur commande du père de la mariée. Le tableau, cependant, ne plaisait pas à la dame, et a été relégué dans un grenier. En 1960, après la mort de Margarethe Stonborough-Wittgenstein, il est acheté par la Neue Pinakothek à Munich.

Nous sortons du musée après 3h30 de visite. Nous sommes fatigués, mais pas totalement crevés. En sortant, nous traversons des pâtés d’immeubles universitaires et tombons sur cette maison ellipsoïdale. Elle se trouve devant le musée du design.

Futuro-Haus de Matti Suuronen. Photo © André M. Winter

La maison Futuro est un projet du finlandais Matti Suuornen de 1968. L’idée date de 1965 et le but était de créer un abri de ski pour la toundra finlandaise: léger, facile à transporter et à monter, facile à chauffer en terrain difficile d’accès. elle est composé de 16 secteurs épais de cinq centimètres et incluant une isolation. Diamètre: huit mètres, hauteur: six mètres, surface intérieure utile: 25m², poids: 2,5 tonnes. Une centaine d’exemplaires de cette maison ont été construits entre la fin des années 1960 et le début des années 1970.

Il est près de 14 heures et on a faim. Alex avait recherché un restaurant local (donc à l’enseigne d’une brasserie de Munich) où on sert des mets bio. On mange un très classique rôti de porc accompagné de chou rouge malheureusement très sucré et des boulettes de pommes de terre un peu spéciales. Elles sont composés de pommes de terre cuites et crues, toutes deux écrasées. Les boulettes sont ensuite recuits à l’eau ou à la vapeur. Cela crée une consistance glutineuse pas vraiment idéale pour absorber la sauce. Mais c’est le plat très local.

Le restaurant est à l’enseigne d’Augustiner Bräu. Dans une armoire éclairée sont arrangés des chopes de bière servant sans doute à aux clients habitués car elle est juste à côté de la table des habitués (Stammtisch).

La météo est vraiment capricieuse ce 14 janvier 2023. Il vente toute la journée. En sortant du restaurant, nous sommes arrosés de quelques gouttes de pluie et sur la grande place de marché nous avons droit à nos trois secondes de soleil sur le fond d’un ciel gris. On n’achète rien ici, c’est vraiment trop cher.

On passe une rue pour être sur une autre place et le temps maussade reprend sa place. Cela restera ainsi le reste de la journée. Munich est un Mecca de la bouffe. On trouve par exemple aussi un magasin de fromages néerlandais.

L’église Frauenkirche est la cathédrale de Munich. Elle est gravement endommagée lors de la libération des nazis (c’est à Munich qu’ils ont pris pied initialement). L’intérieur est très neutre, très vide. On dirait une église protestante, elle est pourtant catholique, nous sommes en Bavière.

Il nous reste encore plus d’une heure avant de prendre le train. Nous retraversons le centre-ville pour faire les courses et pour prendre un cappuccino à Eataly. C’est un mélange de magasin, de marché, de restaurant et de café qui existe dans plusieurs grandes villes en Europe, y compris en Italie elle-même. On y trouve tout ce qui est bon en Italie. Nous y déboursons notre plus grande somme à Munich et le sac à dos est bien rempli. Au café, nous prenons un cannolo, une viennoiserie sicilienne que nous y avons découvert fin 2017. Il fait nuit quand nous sortons d’Eataly. Il nous reste une marche d’un bon quart d’heure jusqu’à la gare. La pluie vient de reprendre sans que le vent ne s’affaiblisse. Heureusement, il y a des nombreuses galeries couvertes et aussi un long tunnel piétonnier qui mène directement au quais. Le train pour rentrer est plein à craquer, mais nous avions prévu le cas et réservé nos places.

2 Comments

  • georg 2023.01.30 at 20:09

    vous avez manqué l’exposition sur max beckmann dans la nouvelle pinacotèque! avec un catalogue formidable!

    Reply
    • andre 2023.01.31 at 18:00

      Georg, la nouvelle pinacothèque (Neue Pinakothek) est actuellement fermé pour rénovation. Il n’y a que quelques toiles actuellement exposés dans l’ancienne pinacothèque (qui vient d’être rénovée pendant plusieurs années).
      Servus nach Birgitz, André

      Reply

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