On visite enfin l’Abbaye de Montmajour

L’abbaye de Montmajour est une fondation bénédictine. Voilà peut-être son défaut principal qui fait que nous ne la visitons qu’en 2023. On était aux trois sœurs cisterciennes provençales Silvacane, Sénanque et du Thoronet bien plus souvent et bien plus tôt. L’abbaye, son accès et son sens de visite conseillée sont présentés plus en détail sur notre autre site sous l’Abbaye de Montmajour.

La fondation en 948 est antérieure aux grandes sœurs de près de 200 ans. L’abbaye est construite sur un rocher émergent des anciens marécages à l’est d’Arles.

Le prix d’entrée est assez modéré avec EUR6,- en 2023. C’est sans doute dû au fait qu’il n’y ait pas d’exposition de pièces historiques et que l’ensemble des murs sont nus.

. Uniquement la crypte rend un peu la même atmosphère que les trois grandes sœurs cisterciennes.

La tour Ponce de l’orme est construite à l’initiative de l’abbé-cardinal à partir de l’époque des grands troubles en Provence. Il s’agit d’un véritable château fort abbatial, dit donjon de l’abbé, achevé en 1370.

Au pied de l’église abbatiale se trouvent des tombres creusés à même la roche. On enterrait ici les moines.

On voit bien le que tout a été pilé. Il ne restent même pas des cloches.

Les divers étages de la tour de 26 mètres servent d’exposition sur le site et d’autres lieux historiques de la région. On y replace l’abbaye dans le contexte régional.

Les anciens marécages autour de l’abbaye sont transformés en vastes champs.

Le monastère en ruine vu de la tour.

À l’est se trouve la chapelle Sainte-croix. Elle a été construite exprès à l’extérieur de l’enceinte au 12ème siècle pour tenir les visiteurs à l’écart de la quiétude du monastère. Elle est aujourd’hui privée et ne se visite pas. Des tentatives répétés pour la racheter pour l’État ont échoué.

À droite sous l’éperon rocheux se trouve l’église Saint-Pierre vers laquelle nous descendons ensuite.

Il faut descendre par un escalier vers les jardins au sud pour accéder à l’ermitage.

C’est une chapelle semi-troglodyte construite entre 1030 et 1050. La datation est possible grâce au type des 12 chapiteaux de style corinthien qui réapparaissent à partir de cette époque en Provence. Pourtant persistent aussi des éléments stylistiques carolingiens dans les rosaces et palmettes, proches de l’art roman.

Le changement des environs rend aussi obsolète l’ancienne porterie.

Un arceau monumental fait le lien entre la ruine du monastère Saint-Maur à gauche et la partie médiévale à droite. Le monastère Saint-Maur est érigé au 18e siècle. Détruit par un incendie en 1726 à cause d’un four à pain mal construit, il est reconstruit pour être démantelé à la révolution.

Cette cage d’escalier en ruines semble gigantesque.

Nous retournons dans la partie médiévale que nous préférons. Le cloître a été construit à partir du 12e siècle au sud de l’église. Il devait renforcer les murs des quatre premières travées de l’église, mais ces travées n’ont jamais été construites. Il est rectangulaire, long de 27 mètres et large de 24 mètres.

Au centre se trouve une citerne qui recueillait les eaux de pluie par des tuyaux et des canaux depuis les toits des bâtiments du monastère.

Un passage, sur la photo à droite, permet de rejoindre l’église abbatiale Notre-Dame de 1140. Elle évite de tout décor. La nef est en forme de croix latine.

L’église est particulièrement dénudée.

Voici les seuls décors que l’on voit encore dans l’église pillée et détruite. À la Révolution, l’ensemble monastique a été vendu comme bien national. Les bâtiments, pour la plupart fort dégradés ou partiellement détruits, sont rachetés par la ville d’Arles seulement en 1838.

Nous terminons ainsi cette visite et nous reprendrons des randonnées dès demain. Cependant, on présente par la suite les deux campings où nous longeons ces jours de printemps 2023.