Les erreurs d’aménagement d’un L1H1

Nous avons aménagé un Renault Trafic pour en faire un petit camping-car en 2010, il y a donc 12 ans. Avec ce recul, nous en sommes au point de devoir réparer certaines de nos installations et cela permet de faire un récapitulatif des erreurs d’aménagement de manière générale. C’est donc une page qui est aura tendance à s’allonger avec le temps.

Notre base de départ est donc un Trafic court en version utilitaire nue avec vitres à l’arrière. Nous avions en 2010 quelques prémisses qui réduisent encore plus le maigre espace dans un tel véhicule:

  • 5 places assises homologués. Cela revient à installer une banquette-lit convertible qui est forcement orienté vers la route devant et donc à déplier dans ce sens. Il en suit un meuble « cuisine » sur le côté conducteur.
  • 2 couchages + 1 cochage pour notre fils tant qu’il voyage avec nous. Il dormait sur ledit meuble « cuisine », cela force à ne pas avoir d’armoire haute à l’arrière.
  • pourvoir voyager en hiver.
  • servir de voiture de tous les jours.

Cet aménagement est en partie visible sur le forum trafic-aménagé. On va retracer les erreurs en commençant au début de l’aménagement. Certains thèmes se recoupent bien sûr.

Défauts du Trafic

Nous avons choisi le Renaut Trafic pour son prix et la grande disponibilité de pièces neuves et d’occasion dans toute l’Europe. Même si nous avons grillé le moteur en 2015, l’équation reste encore valable comparé aux autres marques de camions légers dans le cadre de 5 mètres de long et de 2 mètres de haut. Mis à part cette panne moteur, nous ne sommes jamais restés coincés en 12 ans.

La chose qui manque réellement à un camion de cette taille et de ce poids sont quatre roues motrices. Nous ne comprenons pas pourquoi le Trafic n’existe pas en 4×4 comme dans sa première version. Il n’y a pas de blocage du différentiel, même partiel. C’est quand même un camion principalement utilisé par des artisans sur des chantiers. Transformé en camping-car, cela devient encre plus crucial: le terrain mortel pour un Trafic est l’herbe humide. Nous sommes restés plusieurs fois bloqués dans la boue ou l’argile et nous avons hésité des centaines de fois d’emprunter un chemin vers un lieu promettant par peur de rester coincé. Notre seule parade est de rouler presque constamment en pneus hivers qui ont plus de lamelles et qui sont plus tendres. Les alternatives en 4×4 sont discutées sous Réflexions sur un véhicule de voyage au long cours.

Les autres défauts paraissent minimes face au manque de 4×4:

  • La différence de niveau entre la cabine conducteur et l’habitacle. Elle se retrouve sur beaucoup de modèles, pourtant elle est gênante pour le passage des personnes et aussi pour faire passer des câbles.
  • Le toit non plat et l’espacement des travers. C’est discuté aussi plus bas.
  • Les portes avant qui ne restent pas sous le niveau du toit. Il est impossible de monter un store de taille convenable ou même de monter convenablement un auvent.
  • Tous les montants aux formes biscornues. Le camion parait très régulier de l’extérieur, mais il ne l’est pas à l’intérieur.
  • Le manque de fixations de banquettes et de ceintures dans la version utilitaire. Ces fixations ne peuvent pas être rajoutés car des bouts de tôle sont soudés par dessus sans que ces pièces solides soient dessous. Ce manque de fixations condamne aussi à rester soit avec des portes arrières soit avec un hayon, il n’est pas possible d’en changer ultérieurement.
  • La finition des sièges avant, surtout l’appuie-tête. La mouse et le tissu sont trop faibles pour tenir dans la durée, les pièces d’occasion sont dans des états lamentables.
  • Le Trafic dispose de plastiques de protection sur les côtés entre les deux roues, mais ce n’est jamais là que l’on touche du dur. Toutes nos rayures profondes sont un peu plus haut et à l’avant et à l’arrière des roues.
  • Le manque d’airbag passer dans la version utilitaire. Bien que cet airbag existe en pièce détachée et que l’ordinateur de bord est reprogrammable, personne n’en monte, surtout pas Renault.

Ouvertures dans la carrosserie

Nous avons dans la partie arrière aménagé uniquement deux baies latérales. Celle sur la porte latérale est coulissante, l’autre projetante. Nous n’avons pas d’aération basse ni d’aération haute, ni de lanterneau sur le toit. Nous vivons très bien ainsi depuis 12 ans et près de 500 nuits à deux dans le camion. On ne meurt pas d’asphyxie pour les raisons suivantes. Premièrement, tout véhicule a plusieurs ouvertures invisibles qui permettent l’échangèrent d’air. Deuxièmement le véhicule et l’air dans le camion refroidit et réduit sont volume la nuit, il faut donc forcément que de l’air frais rentre. Puis troisièmement le facteur principal: un de nous deux, mais surtout Alex, va faire pipi une fois par nuit en laissant la porte latérale grande ouverte.

Ceci dit, un lanterneau serait quand même très bien pour les nuits chaudes et aussi pour avoir de la lumière sans ouvrir les stores des baies latérales. Les raisons principales pour ne pas en avoir mis sur le Trafic: le toit est très irrégulier et les chances d’entrée d’eau sont grandes; le Trafic est haut de 198 centimètres et rester sous les deux mètres est judicieux; un lanterneau très plat est souvent petit, pas ventilé, sans moustiquaire; un lanterneau est souvent pas ou très mal isolé.

Points d’ancrage de meubles

Il faut des points d’ancrage solides pour tous les meubles et cela concerne presque toutes les surfaces. Pour un meuble normal, il s’agit donc d’au moins 6 ancrages: deux aux sol devant, deux dans l’angle, deux dans la paroi latérale. C’est le même principe pour les meubles hauts. Le problème: il faut aussi isoler les parties tôlées et les couvrir. Or, les fixations solides se collent directement sur la tôle ou bien on les visse. Cela ne marche plus si ces surfaces sont couvertes d’un isolant collée sur sur toute la surface ou si du contre-plaqué couvre des surfaces avec un un isolant derrière. C’est facile à dire, mais pas facile à respecter en réalité. Uniquement un plan de construction précis peut aider. Il est aussi mieux de prévoir plus du double de points d’ancrage que nécessaire, cela pourra toujours servir. S’agissant en général de tasseaux en bois, le côté isolant perdu ponctuellement ne se répercute pas trop. Quelques exemples d’erreurs:

Le bord du contre-plaqué n’est pas solide

Nous avions très vite isolé le plafond de liège et placé les ancrages pour tenir le contre-plaqué qui couvre toute la longueur. Jusqu’à là, pas d’erreur car on n’a effectivement rien à fixer au plafond et on n’y prévoit pas d’ouverture. Ce grand contre-plaqué ne rejoint pas les angles entre le plafond et les parois latérales parce que cet angle est trop courbé pour le contre-plaqué. On décide de s’en occuper plus tard. On monte donc les meubles latéraux et on arrive dans ce fameux angle en haut avec du contre-plaqué de 7 millimètres venant d’un côté du plafond avec un angle variable et du sol avec des formes biscornues. Il est impossible de joindre ces deux bouts parce que l’on ne peut rien fixer sur le contre-plaqué.

La solution théorique: commencer la constructions dans les zones les plus difficiles, c’est à dire les angles hauts latéraux et arrière.

Le PVC collé au sol cache tout

Nous avons une banquette sur rails et donc un sol en trois parties. Ces trois plaques de contre-plaqué marine sont vissés sur des tasseaux qui sont collés sur le sol nu. On colle logiquement le sol en PVC par-dessus. L’idée de fixer les meubles latéraux avec le rail de la banquette et la paroi latérale est fausse: le meuble ne sera bien sûr jamais positionné sur le rail. Il faut donc pouvoir fixer ses meubles au sol. Pour cela, il ne faut pas couvrir tout le sol. C’est aussi une perte en hauteur. Avec le sol couvert, on ne sait plus où on peut visser pour fixer quelque chose. Dans notre cas, nous avions ces tasseaux sous le sol et on en avait marqués certains avant de coller le PVC, mais pas assez pour tous les points d’ancrage nécessaires.

Fixation sur les parois latérales

Sur les parties latérales du véhicule se trouvent certes des montants solides, mais entre ceux-là ne se trouve que de tôle très fine, souvent c’est directement la couche extérieure où des tasseaux collés peuvent faire apparaitre des déformations. Dans ce dernier cas, il faut aussi faire terriblement attention à la longueur des vis: vu que l’on visse en général du contre-plaqué de peuplier sur des tasseaux en sapin, les vis peuvent passer plus profondément que prévu et ressortir à l’extérieur par la tôle.

Habillage intérieur

On pense que tout doit être uniforme, beau, facilement lavable. C’est le look des camping-cars d’usine avec du contre-plaqué plastifié. Les aménageurs individuels utilisent du contreplaqué en peuplier. Il est léger, mais mou, très clair et s’imbibe vite d’eau. Nous en avons par exemple au plafond, or il est ni peint, ni couvert de quoi que ce soit. Quand on a une tâche, on la gomme ou on ponce et c’est bon. Cela marche avec tous les bois.

Les parties latérales et le plan de travail sont chez nous en sapin trois plis 19 millimètres. C’est épais, mais cela résiste à tous les coups. Pour le plan de travail ce n’est pas idéal car trop mou. Nous l’avons verni, mais la peinture d’altère avec les changements de température, la transpiration etc. Il y faudrait un bois dur non traité.

Une chose à ne pas faire: garder un habillage intérieur préexistant en plastique et tenter de placer de l’isolant au-dessous. Bien qu’il y a ait toujours beaucoup d’espace entre la tôle et ces habillages, ces derniers n’y tiendront plus avec un isolant de surface.

Position pour la batterie auxiliaire

On ne peut pas le répéter assez souvent: un L1H1 est petit, il faut économiser de l’espace et donc placer dehors tout ce qui est possible. Tout camion léger dispose sous le châssis d’espaces de diverses tailles dont certains sont occupés (réservoir, batterie moteur etc.) et certains sont libres. Côté conducteur, on trouve sous le Trafic deux espaces devant la roue arrière. Dans le plus petit se trouve chez nous le passage de tuyaux et de câbles du chauffage stationnaire ainsi que le silencieux. Le plus grand compartiment est un peu plus grand qu’une batterie au plomb. Au-dessus se trouve le sol de l’habitacle, cet endroit est donc facilement accessible d’en haut. On ne peut cependant pas découper la tôle ici pour faire un compartiment accessible par en haut (découpe interdite par le constructeur). Cette zone est aussi peu soumise aux projections d’eau et de graviers par les pneus.

Cela semble donc être un endroit rêvé pour placer une batterie auxiliaire. Reste un problème majeur, il faut caser la batterie lourde par au-dessous tout en faisant passer des câbles dans l’habitacle. Notre idée est d’utiliser quatre tiges filetées M10 qui traversent le plancher et des cornières 20 x 20 x 4 millimètres. Deux cornières latérales longues  maintiennent la batterie en haut, deux courtes, inversées, pressent le « pied » de la batterie vers le bas. L’idée de tout visser et de ne rien souder est basée sur le besoin de pouvoir changer la batterie dans le futur par au-dessous.

Il y a même encore la place pour placer un petit boîtier à fusibles. Vu que nous avons eu deux pannes de batteries auxiliaires depuis l’installation initiale, nous connaissons tous les défauts ce cette construction à cet endroit.

Erreur de matériel

Nous avons initialement construit la cage de tige filetée et de cornières en acier simple. Les cornières étaient certes peintes, mais pas traitées spécialement. Après six ans, nous devons changer de batterie et les écrous ne s’ouvrent plus, les cornières ont perdu un millimètre d’épaisseur. La rouille a tout attaqué gravement. Même si on aurait pu ouvrir les écrous, il n’aurait pas été sage de remonter tout ce tas de rouille. Il fallait donc tout changer. Cependant, un meuble latéral et la centrale électriques ont été construit par-dessus. Il nous faut donc tout démonter à l’intérieur pour ouvrir quatre écrous non rouillées et faire tomber toute la construction de la batterie axillaire. Pour la deuxième version, nous avons tout fait en inox.

Erreur de position pour monter une batterie sous le châssis

Il nous faut caser cette grande batterie sous le châssis pour économiser de la place à l’intérieur. C’est aussi une question de sécurité, une batterie au plomb peut dégager des gaz et des acides en cas de panne. Une batterie moyenne pèse un quinzaine de kilos, avec la cage, on atteint une vingtaine. Cela ne se soulève pas avec une main étant couché sous le camion. Ce n’est guère mieux quand on dispose d’une fosse pour travailler sous le véhicule. On peut certes monter la batterie avec un cric hydraulique, mais cela force à monter aussi le véhicule car cric et batterie et cage dépassent en hauteur largement la garde au sol. C’est faisable avec des cales en bois en montant la batterie étape par étape, mais ça reste fastidieux. Il faut surtout avoir en tête que l’on sera amené à monter et descendre des batteries plusieurs fois durant la durée de vie du camion.

Une batterie rentre juste à l’endroit décrit, elle est bien coincée et ne bouge plus. Or, il n’y a pas moyen d’y accéder. En montant la batterie, on ne voit absolument rien. Il faut un endroit avec plus d’espace pour manipuler plus librement la batterie et sa cage.

Le seul moyen de monter convenablement un tel poids est d’avoir une parie fixe sous le châssis où l’on place un côté de la batterie et une partie amovible qui se visse pour tenir l’autre côté.

À notre avis, il n’y a pas de place libre accessible d’en bas et d’en haut. La seule en question est sous le siège avant passager, or on trouve ici le siège et le sol en plastique qui ne se retire pas facilement.

Les tailles des batteries

Nous en sommes donc à notre troisième batterie six ans après l’installation de la deuxième. La cage en inox a fait ses preuves: tout s’ouvre aisément. L’idée est donc de simplement remplacer cette batterie. Nous savons que la nouvelle a la taille des précédentes. Or, on trouve des écarts de quelques millimètres. Dans notre cas, la nouvelle batterie est plus large de trois millimètres environ. Cependant, la cage est au millimètre près car la place manque surtout en largeur. Bien sûr, on ne s’en rend compte que lorsque l’on manipule péniblement la batterie sous le châssis. Il faut donc retravailler les trous dans les cornières inox: déplacer un trou de 10 millimètres de 1,5 millimètres avec la scie sauteuse n’est vraiment pas un plaisir.

Position des équipements électriques

La place des câblages

Tous les éléments électriques sont reliés par des câbles qu’il faut placer dans des canaux flexibles. Il faut aussi bien séparer la partie 12V des batteries, la partie 12V faible et la partie 230V. Cela en fait beaucoup, même pour une petite installation. Les petits canaux de câbles font près de 2 centimètres de diamètre. Dans les passages principaux on en a autre 5 à 10 en parallèle et cela fait un paquet qui ne passe pas aisément dans les montants et qui ne se case pas facilement dans un angle. Il ne faut pas faire d’angles trop sérés car il faut encore y tirer des câbles et ceux-là peuvent être gros: les câbles de 16mm² de la batterie et le câble principal de la prise d’entrée extérieure sont aussi peu flexibles.

Il n’est presque pas possible de définir les besoins de localisation de prises, d’interrupteurs et de lampes à l’avance. Il faut donc prévoir des canaux additionnels avec des répartiteurs au moins pour la partie 12V faible à différents endroits dans le plafond et vers la cabine conducteur et pour la partie 230V à mi-hauteur au moins dans la partie latérale gauche ainsi que dans la partie cabine conducteur.

Localisations du relais séparateur

Ayant eu une panne sur le relais séparateur en 2022, nous sommes amenés à changer ce dernier ainsi que quelques parties de câbles et de cosses. Dans le souci de limiter les longueurs de câbles, ces éléments se trouvent dans le compartiment de la batterie moteur. Il y a certes un peu de place à l’avant de la batterie, mais pas assez. André a monté les éléments additionnels sur une plaque alu qui est fixé avec un angle sur l’unique vis de ce compartiment: la vis qui fixe aussi la batterie elle-même. C’est très difficile à mettre en place et les câbles additionnels dans ce compartiment n’arrangent vraiment pas la situation.

Il faudrait placer ces éléments ailleurs ou les fixer autrement, donc sans la plaque additionnelle.

Localisation des systèmes de base

À coté de la batterie moteur et de la batterie auxiliaire il y a des câbles à faire passer, des fusibles, des répartiteurs, des branchements de gros consommateurs comme la convertisseur et le chauffage auxiliaire. Pour limiter la longueur des câbles, nous avons tout placé au-dessus de la batterie auxiliaire. Comme décrit plus haut, nous avons dans cette zone aussi le chauffage stationnaire Webasto, il est forcément au sol. Dans la même idée, nous avons placé devant le convertisseur 230V ainsi que la plupart des fusibles car ici se trouve aussi l’arrivée des câbles 12V de la batterie auxiliaire. Le meuble est donc surélevé de 10 centimètres environ. On y trouve aussi de la place pour faire passer les gros tuyaux d’arrivé d’air et de sortie d’air chaud du chauffage stationnaire. Cette idée n’est pas fausse, mais elle a quand même des conséquences peu optimales:

  • L’espace crée pour tous ces éléments dans le socle du meuble est optimisé au maximum. Or, quand quant un élément doit être changé, le nouveau ne rentre pas forcément dans l’espace prévu. C’est dans notre cas le convertisseur qui nous lâche en 2018. Le nouveau, plus gros a trouvé sa place sous le siège conducteur. Mais la place de l’ancien est maintenant vide et inaccessible.
  • Le chauffage stationnaire est complètement caché sous le meuble. Il y travaille bien depuis 12 ans, mais en cas de panne, il faut un jour pour le démontage du meuble latéral. C’est impossible à faire en voyage.
  • Nous avions prévu d’installer un frigo à chargement vertical dans le meuble au-dessus du socle avec les éléments électriques. Or, cette idée n’a jamais été réalisée. On y a mis deux réservoirs d’eau propre de 25 litres. Ils sont bien au chaud, à l’intérieur et au-dessus du chauffage. Mais justement aussi au-dessus de l’électricité. C’est vraiment très mauvais.
  • Il est maintenant impossible de placer une toilette mobile de type Port Potti derrière le siège conducteur car c’est un élément qu’il faudrait tirer sur le sol vers l’avant. Cela ne fonctionne pas avec la marche crée. Nous n’avons toujours pas de toilette mobile.

Localisation des commandes

Cela concerne les interrupteurs pour les lumières d’intérieur, le thermostat du chauffage, les interrupteurs pour le convertisseur etc. Il faut pourvoir les atteindre quand on roule (donc étant assis devant dans la cabine), quand on est dans la partie aménagée y compris en dormant et aussi quand on est dehors (donc joignable par une porte ouverte). Dans un L1H1 avec un passage entre les deux sièges avant, il n’y a qu’un seul endroit: au centre, derrière les sièges avant. Comme on doit pouvoir y passer, c’est donc près du sol. Le plafond ne marche pas car on ne l’atteint pas en étant couché ni en étant dehors. Tous nos interrupteurs sont installés du coté gauche. Le plus mal placé est celui des lumières intérieures principales: il est au centre en haut. On l’atteint étant assis sur la banquette et étant couché. Mais pas de devant et surtout pas étant dors devant la porte latérale.

Nos interrupteurs de base, l’interface pour le chauffage stationnaire etc. sont chez nous sur le front du meuble latéral, derrière le dossier du siège conducteur. L’idée était de cacher ces éléments à la vue des passants. On ne voit ainsi pas quelles installations se trouvent dans le camion aménagé. Les problèmes:

  • Cet endroit est limité en taille pour ajouter d’autres éléments plus tard.
  • On avait installé des canaux de câbles additionnels vides, mais pas assez.

Un seul interrupteur se trouve à l’endroit à peu près idéal au centre entre les deux sièges parce que c’était possible avec l’installation du nouvel convertisseur. Il commande le convertisseur. Il est cependant aussi pénible car on arrive trop facilement, ainsi le convertisseur peut être allumé sans que l’on s’en rendre compte. C’est sans doute ce qui a tué notre deuxième batterie auxiliaire.

Bref: il faut laisser de l’espace autour de toutes les installations électriques. C’est nécessaire pour l’installation elle-même, c’est nécessaire pour la maintenance et l’ajout ultérieur d’éléments. Mais c’est aussi vital pour bien placer tous les câbles et éviter des frottements.

Localisation des prises

Même dans un petit espace, il faut plusieurs prises 203V car les câbles de rechargement de téléphones mobiles ou de batteries d’appareils photo sont assez courts. Il faut aussi des prises cachés pour pouvoir charger un appareil sans que l’on soit dans le véhicule. Nous en avons au fond, au centre et derrière le siège conducteur, donc tous du coté gauche, pourtant ce n’est pas assez. Il en manque surtout devant dans la cabine conducteur et de manière cachée pour charger plusieurs appareils. Cependant, placer une prise revient aussi à placer des canaux et à y tirer des câbles.

Localisation des lumières

L’espace dans un L1H1 est très bas. Une seule lumière, même forte, n’éclairera pas assez. Les bandes LED passant sur toute la longueur sont certes optiquement jolies, mais cette lumière n’est en général pas assez forte pour lire ou pour cuisiner quand il fait noir dehors. Nous avons opté pour des barres LED 1W de 20 centimètres. Initialement, on n’en avait que deux: une au-dessus du plan de travail et une autre au-dessus de la banquette arrière. Avec le temps, on en a rajouté quatre autres: dans la cabine conducteur, au-dessus de la porte latérale droite, au-dessus du coffre et sur le côté à mi-hauteur dans le coffre pour y voir quelque chose quand on ne peut soulever la partie arrière du lit qu’à moitié.

Tirer les câbles pour les quatre lampes venant plus tard n’était pas facile. Bien sûr, ils sont sans canaux, ce qui n’est pas bien.

L’eau dans un L1H1

Comme indiqué, nous voyageons aussi en hiver par températures négatives. Nous habitons aussi en montagne au Tyrol. Tout réservoir doit donc être à l’intérieur et même ici, le contenu doit pouvoir geler. Nous utilisons pour cela deux réservoirs de 25 litres qui sont placés de manière verticale. Pour limiter les fuites, ces réservoirs ne sont percés qu’en haut. Pour limiter les risques de gel, la pompe est aspirante et placée en haut des réservoirs. La partie chaude est chauffée électriquement avec un chauffage d’aquarium (tige inox) en roulant. Un mitigeur placé entre réservoir et la pompe unique amène l’eau vers un  pommeau de douche qui sert à la fois de robinet pour le petit évier et de douche extérieure en tirant le tuyau par la fenêtre latérale.

Tout ceci marche à peu près comme prévu, sauf que ce n’était pas prévu au début. C’est logiquement une erreur d’aménagement massive, même si elle a des répercussions limitées. Les problèmes existants et persistants:

  • Comme décrit plus haut, les réservoirs d’eau se trouvent au-dessus du chauffage et de la partie électrique. Il faut séparer des deux éléments plus sérieusement. Il faut de manière générale prévoir des possibilités de fuites et avoir idéalement un bac au-dessous. Les fuites sont toujours minimes et lentes, mais suffisantes pour attaquer le bois et créer des moisissures.
  • Le compartiment des réservoirs d’eau était initialement prévu pour un frigo avec une trappe en haut. Les deux réservoirs actuels sont bien sûr limités en taille relativement à ce compartiment d’origine. On ne peut plus les sortir aisément ce qui limite les moyens de nettoyage. Avec un plan précis initial, tout ceci aurait pu être optimisé.
  • Le déroulement du tuyau de douche marche moyennement parce que l’espace restant entre l’isolation et le réservoir ne suffit pas. Le tuyau est aussi trop peu flexible.
  • Les réservoirs en polyéthylène sont percés plusieurs fois en haut. Or, ces branchements ne sont que moyennement étanches. Il s’agit de gros écrous en plastique qui ne peuvent pas assez serrer les joints. L’étanchéité est suffisante en roulant avec des réservoirs pleins, mais pas assez lors du remplissage sur un robinet avec une pression normale. Sur le polyéthylène ne tient aucun silicone, aucune colle et c’est difficile à « soudre ».

En restant sur le modèle de deux réservoirs d’eau propre à l’intérieur et le chauffage électrique, on ne voit toujours pas comment ont pourrait optimiser le système et surtout l’étancher définitivement. Des branchements en bronze pourraient être serrés plus forts, mais ils sont difficiles à trouver aux bonnes tailles et il n’est pas sûr comment il réagissent à la stérilisation par ions d’argent (mircopur).

Place pour les choses sales et humides

Un peu comme l’eau, nous n’avions pas prévu un tel compartiment. Nous l’avons quand même parce que le meuble latéral est ouvert côté coffre. Cette ouverture est haute et très peu large, l’espace restant est aussi limité par le passage de roue. Nous y casons actuellement: une partie de la table de camping, le barbecue pliable, les chaînes neige, le tuyau d’eau, le câble de branchement externe, une pelle pliable, un marteau, un hamac, le triangle de sécurité et une couverture de pique-nique. Avec tout ceci, l’espace est déjà assez plein. Il manque surtout une ouverture haute.

Un autre endroit se trouve sous la banquette à la hauteur de la porte latérale. On peut y mettre au maximum deux paires de chaussures de montagne et une paire de basket. Or quand on a plusieurs paires de chaussures mouillées, un parapluie humide, des pantalons sales, on commence a avoir des problèmes. Dans ce cas, nous sacrifions en général une des deux grandes boîtes dans le coffre où se côtoient alors les choses humides et les aliments en conserve ou sous verre.

Nous pensons qu’il n’y a pas moyen de faire un vrai compartiment humide dans un L1H1 avec cinq places assises homologuées. Mais une utilisation plus judicieuse et surtout un accès plus aisé à l’arrière du meuble latéral est un besoin pour un nouvel aménagement.

Rangement d’aliments et de bouteilles

Oui en matière de bouteilles, on parle de vin, de jus, d’huile etc. Nous en utilisons en voyage et on en ramène aussi souvent à la maison quand nous rentrons de France ou d’Italie. Les bouteilles sont lourdes, cassantes et potentiellement bruyantes quand elles sont rangées côte à côte. Celles que nous exportons son en général rangés parmi les vêtements. Or ce sont les bouteilles utilisées tous les jours qui posent problème.

Nous avons à l’avant du meuble latéral un grand compartiment qui fait à peu près 30 centimètres de large, 40 de haut et 45 en profondeur. Il n’est pas compartimenté. C’est là que sont rangés nos aliments de tous les jours, les bouteilles devant, puis les autres choses lourdes en bas derrière et les choses plus légères par-dessus. Les fruits et légumes mûrs ne supportent pas ce traitement, ils sont normalement dans l’évier quand on roule. Les baguettes sont trop longues, elles se retrouvent souvent dans le lit replié (y compris les miettes qui vont avec). Il est inutile de dire que le grand casier un bordel pas possible et il faut tout vider quand on a besoin de quelque chose au fond. Bien sûr tout ne rentre pas là dedans.

Il y a eu des tentatives de compartimentation. Mais les fameuses bouteilles de vin et d’Orangina se heurtent à tout système plus logique.

Et si on changeait les prémisses?

Bien que le Renault Trafic ne nous ait jamais sérieusement lâché, nous avons des doutes au moins à chaque contrôle technique. La caisse a 15 ans, le moteur reconditionnée 7 ans, mais il présente des fuites d’huile incurables sans sortir le moteur complètement. Nous avons 230000 kilomètres au compteur et le contrôle technique affiche beaucoup de rouille. Nous sommes donc amenés à réfléchir à des alternatives. Il est clair pour nous que nous resterons dans les petites tailles, nous sommes dans les débuts de la cinquantaine et le dos ne nécessite pas encore véhicule á rester debout dedans. D’ailleurs, notre garage ne le permettrait pas. Hormis les idées notés sous Réflexions sur un véhicule de voyage au long cours, nous réfléchissons aussi à repartir sur la même taille et le même type de véhicule.

La prémisse principale tombera: le besoin d’avoir une banquette homologué route. Donc de faire un camion deux places. Ceci redonne l’entière liberté d’aménagement sans que l’espace soit plus grand. Placer le lit repliable en banquette en longueur avec un meuble « cuisine » côté passager offre d’autres libertés potentielles. Une telle banquette pourra être beaucoup plus légère, n’a pas besoin de rails au sol et on gagnera au moins deux centimètres en hauteur. Il serait aussi possible de faire renter des vélos à l’intérieur. Dans cette configuration, on pourra aussi mieux répartir le poids de l’aménagement à gauche et à droite.

Il manquera sans doute de la place pour les rangements qui se trouvent actuellement sous la banquette et dans le coffre.

Ce plan n’a pas encore été pensé en détail parce que le camion actuel roule toujours très bien.

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