Jules Geslin
Alaska, République de Sakha (Yakoutie)
Période du voyage 1879-1881, date de parution 1883. Original français. La date de cet article est celle de la mort de capitaine De Long, le capitaine du navire et le chef de l’expédition.
Environ 2x 440 pages, pas d’illustrations. Titre complet: “L’expédition de la Jeannette au pôle nord racontée par tous les membres de l’expédition; ouvrage composé des documents reçus par le New-York Herald de 1878 à 1882, traduits, classés, juxtaposés”. Le récit est segmenté en plusieurs sections suivant les sources. Il y a aussi une version courte d’environ 280 pages, des versions en d’autres langues et des récits plus romancés.
Version numérique sous divers formats: L’expédition de la Jeannette au pôle Nord: volume 1 et volume 2.
Cette expédition au Pôle Nord s’inscrit dans la volonté d’explorer les dernières parties blanches sur les cartes et dans la course des nations à emporter des derniers succès. Cette entreprise, qui échoue avec la perte du navire et de la moitié de l’équipage, se situe à un tournant décisif de l’exploration des zones arctiques. D’une part cette expédition est partie sous des fausses prémisses, avec un navire mal adapté et un capitaine pas du tout préparé à un possible échec, ce qui a entraîné une suite de mauvaises décisions. D’autre part, c’est une des premières expéditions a être financée conjointement par un état (les États-Unis) et un privé sans intérêt commercial direct. Ce dernier est le propriétaire d’un grand journal et de ce fait l’expédition est suivie de près par des reporters. Quand les premières informations de l’échec sont connues, un correspondant est envoyé sur place par la voie de terre par l’Europe, Moscou et Irkoutsk, ce qui n’est pas une mince affaire à cette époque.
C’est cette couverture médiatique qui sert de base au rapport publié par Jules Geslin. Il s’agit de fragments basés sur les reportages et sur les notes conservés du capitaine et d’autres membres de l’équipage. Bien sûr, pour la partie fatidique, la mort dans le delta de la Léna, le texte ne fait qu’interpréter les traces trouvées. Mais l’image de l’échec et des erreurs est complète.
Le navire porte un nom français, mais il s’agit d’une expédition purement américaine.
L’expédition présente d’autres conséquences positives: elle sert de base à des nouvelles expéditions modernes, laissant derrière eux toutes les erreurs documentées ici, notamment en ce qui concerne l’alimentation et la construction des bateaux étant destinés à être bloqués par les glaces. En particuliers Fritjof Nansen tirera profit de ce savoir, il exploitera même des débris de la Jeannette trouvés au Groenland pour prouver la dérive de la calotte glacière avec son Expédition Fram.
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