Descente par les Gorges de Samaria

En arrivant le matin du 1er mai au parking en haut des Gorges de Samaria, nous sommes surpris d’être seuls ici. Nous craignons même une fermeture des gorges comme cela arrive parfois en cas de chutes de pierres après des orages ou au début du printemps avec la fonte des neiges. Mais pour ça c’est déjà trop tard, la neige sur les montagnes autour a disparue depuis longtemps et le temps est serin et stable. La raison est que nous débutons la randonnée le dimanche de Pâques. Le parking sera plein quand nous revenons de la randonnée quelques jours plus tard. Il s’agit bien sûr de Pâques grecque-orthodoxe où les bus n’amènent apparemment pas les touristes ici. On partage les prestigieuses gorges donc avec juste une dizaine d’autres randonneurs, on est seul la plupart du temps. En haute saison, près de 4000 personnes descendent ici par jour!

Le Gingilos marque l’accès aux Gorges de Samaria. Il est haut de 2800 mètres et facile d’accès, mais c’est un chemin fatiguant sur des ébouis calcaires.

Le Gingilos vu du nord. Photo © André M. Winter

Le Gingilos vu du nord. Photo © André M. Winter

Nous avons prévu de revenir par le col visible sur la photo du bas. C’est un chemin pénible. Mais ce tour ne se passe pas comme prévu.

Col de Gingilos. Photo © André M. Winter

Col de Gingilos. Photo © André M. Winter

Le chemin débute à Xyloskalo, c’est l’accès supérieur aux gorges. La plupart des personnes font les gorges en descente parce que c’est un peu plus aisé, même si cela fatigue sérieusement les genoux. Et la grande majorité de ces gens rentre après en ferry vers le nord de l’île. Nous avons un autre projet: descendre, longer la côte sud vers l’est et remonter par les Gorges de Tripiti.

La descente des Gorges de Samaria (Φαράγγι της Σαμαριάς) est faite par des milliers de personnes par an, pourtant ce n’est pas une promenade facile. Il faut descendre 1227 mètres de dénivelé. Les 800 premières mètres sont à franchir sur un chemin en pente raide qui est caladé de pierres grossières peu commodes pour la marche avec des gros sacs à dos. On voit ici des touristes avec des chaussures légères, c’est vraiment dangereux, on est ici dans un terrain de haute montagne! Le gros de la distance horizontale se passe dans le lit en grande partie sec de la rivière, on marche donc sur des galets de toutes tailles et cela non plus n’est pas forcément aisé.

Il y a plusieurs bancs pour se reposer et aussi des sources captées d’eau potable, il ne faut donc pas forcément prendre de l’eau en grande quantité avec. Il y a de l’ombre et le matin une certaine fraîcheur matinale dans la partie haute, plus bas on ressent un peu plus la chaleur et quand le soleil arrive au fond des gorges, il tape plus fort. Nous faisons la traversée en sept heures. En 2005 l’accès est déjà payant.

Carte d'entrée pour les Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Carte d’entrée pour les Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Le but en bas est le village récent d’Agía Rouméli (Aγία Ρουμέλη). Il n’est pas relié au réseau routier de l’ile, mais il offre toutes les commodités: hôtels, restaurent, plage et ferry pour rentrer sans remonter les gorges. Hors saison, il faut bien sur se renseigner sur les services disponibles.

Les panneaux sont internationalisés.

Panneau indiquant le prochain lieu pour une pause. Photo © André M. Winter

Panneau indiquant le prochain lieu pour une pause. Photo © André M. Winter

Nos sacs à dos son assez gros. On a des vivres pour deux jours, une tente, des matelas, des sacs de couchage, l’équipement photo avec nous. Au début nous trainons aussi pas mal d’eau potable avec nous alors qu’il y a en assez en descente dans les Gorges de Samaria.

Alex avec un gros sac à dos en descente vers les Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Alex avec un gros sac à dos en descente vers les Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

De l'eau dans la partie haute des Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

De l’eau dans la partie haute des Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Le lit de rivière de Samaria est normalement sec en haut, mais il a beaucoup plu les jours avant notre arrivée. Il y donc a aussi des gués et des passerelles instables à franchir. Nous sommes ici déjà après le chemin pentu à 400 mètres d’alitude.

Alex avant la traversé d'un affluent des Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Alex avant la traversé d’un affluent des Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Lorsque la vallée s’élargit, nous sommes submergée par une odeur nauséabonde de viande en décomposition, comme si un chèvre emporté par une avalanche au printemps pourrissait dans un ravin. Mais l’odeur n’est pas à localiser et nous accompagne longtemps. Elle provient des grandes fleurs violettes de serpentaire commune qui émettent cette odeur pour attirer les insectes polinisateurs. Pour parfaire ce système, ces plantes disposent de thermogenèse, elles sont capable de chauffer et rependre encore mieux cette odeur pénétrante. Nous ne comprenons pas comment on peut avoir cette fleur dans un jardin. Ou bien est-ce simplement la grande quantité de fleurs dans le creux de la vallée qui cause cet effet nauséabond généralisé?

Serpentaire communes dans les Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Serpentaire communes dans les Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Mais on s’habitue aussi à cette odeur et avant de quitter la zone de floraison dense, nous les approchons de plus près pour les inspecter. L’unique inflorescence atteint des longueurs de 30 à 60 cm. La fleur est verte à l’extérieur et rouge pourpre à l’intérieur. On ne voit donc que les fleurs écloses au premier abord.

Dans la partie la plus large de la vallée se trouve le village abandonné de Samria. Il a été abandonnée avec la création du parc national, les bâtiments encore debout sont utilisés pour la gestion du parc. Il restent des murets formant des enclos et des oliviers qui sont encore taillés et entretenus de nos jours.

Encloas et murs du village fantôme de Samaria. Photo © André M. Winter

Enclos et murs du village fantôme de Samaria. Photo © André M. Winter

L’ancien village se situe sur un banc composé de conglomérats qui sont de nouveau grignotés par la rivière, les champs et les arbres tombent progressivement dans le vallon.

Forêt de cairns près du village de Samaria. Photo © André M. Winter

Forêt de cairns près du village de Samaria. Photo © André M. Winter

Rivière en bordure du village de Samaria. Photo © André M. Winter

Rivière en bordure du village de Samaria. Photo © André M. Winter

Sous le village commence la première partie resserrée des gorges. Ce rétrécissement est lent et progressif, mais les parois ne paraissent pas encre énormément hautes. Plus bas suit une autre zone élargie et les Portes de Fer avant que les gorges ne s’ouvrent sur la Mer de Libye à Agía Rouméli.

Hormis la végétation assez alpine, on trouve aussi beaucoup de laurier rose qui pousse ici de manière sauvage.

Alex encore loin en amont des Portes de Fer. Photo © André M. Winter

Alex encore loin en amont des Portes de Fer. Photo © André M. Winter

Paysage dans les Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Paysage dans les Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Le soleil éclaire et chauffe toute la vallée aux heures de midi. C’est un avant-goût de ce qui nous attend sur la côte sud.

Dans la partie centrale des Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Dans la partie centrale des Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Les parois ne sont pas stable partout, la photo en bas à gauche montre un grand côte de déjection d’un vallon latéral.

Plis dans la roche d'une paroi des Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Plis dans la roche d’une paroi des Gorges de Samaria. Photo © André M. Winter

Notre casse-croûte de luxe au milieu des gorges: de la baguette française, de ka terrine de canard à l’armagnac, des fromages et des fruits frais. Merci au supermarché Champion de la Canée!

Casse-croûte français grâce au supermarché Champion de la Canée. Photo © André M. Winter

Casse-croûte français grâce au supermarché Champion de la Canée. Photo © André M. Winter

Coquille d'escargot très allongée. Photo © Alex Medwedeff

Coquille d’escargot très allongée. Photo © Alex Medwedeff

Les passerelles ne sont pas nécessaires avec des bonnes chaussures de montagne, mais il y a ici aussi des touristes en sandales.

Alex sur une passerelle en bois de cyprès. Photo © André M. Winter

Alex sur une passerelle en bois de cyprès. Photo © André M. Winter

Les parois se rapprochent de nouveau, nous avançons en direction des Portes de Fer. Par moments, il ne reste qu’une mince bande de terre et de rochers entre la rivière et la paroi verticale. Sur les photos du bas on voit des randonneurs pour donner une référence à la profondeur des gorges, pourtant on ne voit même pas le bord supérieur sur les clichés.

L’étroitesse est accentuée par des gros rochers obstruant le fond du canyon.

Tout est vertical ici, même les embouchures de vallons latéraux comme sur la photo en bas à gauche. De tels structures ne peuvent être crées que quand l’eau charrie des grandes quantités de pierres et autres dérbis.

Les strates calcaires sont coupées perpendiculairement. Par moments, on a l’impression de marcher entre deux grandes tranches de gâteau fraîchement coupées.

La photo en bas à droite montre le passage le plus connu des Gorges de Samaria, les Portes de Fer (Sideroportes). La largeur s’y réduit jusqu’à trois mètres alors que vers les parois s’élèvent vers le haut sur plus de 600 mètres.

L’eau a une curieuse couleur, pourtant elle est transparente. Le fond de la rivière est tapissé d’algues vertes et de quelques sables cristallins qui crée une couleur bleue au fond. Les gros tuyaux proviennent de sources captés et alimentent le village d’Agía Rouméli en eau.

Passerelle dans la partie les plus étroite des Portes de Fer. Photo © André M. Winter

Passerelle dans la partie les plus étroite des Portes de Fer. Photo © André M. Winter

Au sud des Portes de Fer, les gorges s’élargissent vite et on descend sur un cône de déjection assez plat vers la mer. À droite se trouve le petit village d’Agía Rouméli d’ou partent les ferrys pour ramener les randonneurs à Sfakia plus loin à l’est. Là attendent des cars pour les ramener au nord de l’île. Quand ils sont partis, le village devient très paisible hors saison.

Il y a quelques voitures dans le village, il s’agit principalement de vacanciers grecs de la terre ferme qui passent leurs vacances de Pâques ici.

Embarcadère d'Agia Roumeli. Photo © André M. Winter

Embarcadère d’Agía Rouméli. Photo © André M. Winter

Ferry Daskalogiannis dans la Mer Libyenne. Photo © André M. Winter

Ferry Daskalogiannis dans la Mer Libyenne. Photo © André M. Winter

Carte de visite de notre hôtel à Agia Roumeli. Photo © André M. Winter

Carte de visite de notre hôtel à Agia Roumeli. Photo © André M. Winter

Nous arrivent vers 15 heures et nous allons directement à l’hôtel que nous avons réservé (Ag. Roumeli). Ce n’est pas qu’il n’y a pas de place début mai, mais peu les autres hôtels ont encore fermé. Comme les tavernes n’ont pas ouvert, nous mangeons dans l’hôtel le plat unique simple mais très nourrissant. Nous passons le reste de la journée sur la plage déserte à regarder sur la Mer de Libye. Le continent africain est 200 kilomètres plus loin au sud.

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