Fatigués de la nuit précédente à attendre l’aurore boréale qui ne se montrait pas, fatigués par le beau temps durant la journée (il faut sortir pour photographier), fatigués de la route, fatigués de chercher une place pour passer la nuit, nous prenons le parking du petit port de ferrys de Kjeldebotn, à l’ouest de Narvik, au bord de l’Ofotfjorden. Il fait froid, nous dînons, lisons encore un peu, et préparons notre lit. Alex fait une dernière excursion pipi derrière un container du port et, chose bizarre, elle voit des lumières dans le ciel. Enfin! On a fait tout le voyage pour voir des aurores boréales et on n’en avait pas encore vu. Nous remettons notre trafic en mode route, car le port est trop lumineux, nous sortons du village et nous arrêtons au premier endroit sans lumière nuisible.
Hestekjelda
Sur la route 819 entre Ballangen et Kjedlebotn, Nordland, Norge
Nous armons nos appareils. Nous nous remettons en mémoire les techniques pour photographier ce phénomène:
- avoir un trépied et un déclenchement à distance.
- maximiser l’ouverture.
- fixer la distance focale sur infini, ce point est difficile car l’infini n’est pas forcément en bout de couse du réglage (cela dépend aussi de l’ouverture sur les objectifs zoom). Il est utile de marquer l’infini sur l’objectif avant de se lancer dans la nuit froide à chercher l’infini dans le noir. Le focus automatique ne marche bien sûr pas sur une aurore boréale.
- il ne faut pas dépasser un temps d’exposition de 4 secondes.
Notre mode de fonctionnement est le suivant:
- Photographier pendant 15 minutes. Il fait autour de -20°C et on ne bouge pas vraiment, on a besoin des doigts pour manipuler les appareils.
- Se réchauffer pendant 15 minutes dans le camion.
Une chose cruciale dans ce procédé: laisser les caméras au froid (donc vraiment dehors), mais réchauffer les batteries à l’intérieur. Le problème est la condensation qui se forme à l’intérieur de la caméra et entre les lentilles des objectifs quand on apporte un appareil très froid et sec dans un endroit chaud et humide.
On observant ces règles, on peut photographier ou filmer à peu près aussi longtemps qu’avec des températures plus clémentes. Il faut bien sûr avoir des batteries bien chargées, assez récentes et en nombre suffisant.
Sur ce cliché on voit aussi notre Trafic et Alex avec un trépied.
Ce n’est que tard après minuit que nous retournons au port de Kjeldebotn pour nous coucher définitivement.
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