Après le phare de Capo Rossello voilà notre programme pour ce 24 décembre 2017: explorer la côte d’ouest en est et trouver un point de chute tranquille pour la veille de noël. La Punta Bianca d’Agrigente est une petite randonnée vers un cap aux mêmes rochers que la Scala dei Turchi, mais le parking de départ se préterait bien à passer la nuit, même s’il n’y a pas un buisson à des kilomètres à la ronde. Le Castello di Montechiaro est un château haut-perché, il n’y a pas d’emplacement bien pratique ici. Reste la Torre Manfria, facilement accessible. Mais on aura des visites jusqu’à tard la nuit. On raisonnera longtemps pourquoi c’est ainsi et on trouvera une raison.
La Punta Bianca d’Agrigente
Il n’y a pas que la Scala dei Turchi avec des rochers blancs s’avançant sur la mer. La Punta Bianca est similaire, mais plus difficile à rejoindre. Après un quart d’heure de piste difficile, on arrête le camion et on continue à pied, ce n’est carrossable qu’en moto jusqu’au bout. Il y a une vieille maison de douane en ruine qui fait fort tache dans toute cette zone blanche, mais ici on est seuls, on a le cap à nous.
Le point de départ pour aller à pied à la Punta Bianca (GPS 37.197740, 13.662847). La piste cabossée descend directement au cap. On prendra un autre chemin pour le retour au camion.
Vue retour vers l’ouest: au fond à gauche le Capo Rossello et la Scala dei Turchi.
L’ancienne caserne de la Guardia di Finanza défigure quelque peu le site. La marne est une roche fragile compose de calcaire et d’argile.
Les bancs de marne continuent dans la mer mais sous l’eau elles sont sombres. Au fond à droite se trouvent des des marnes beiges moins résistantes.
Hormis les fractures, il y a aussi des points sombres renferment des inclusions noires de diamètres entre 5 et 10 millimètres.
La marne englobe souvent des fossiles.
En bas la vue vers le Castello di Montechiaro, notre étape suivante.
Le paysage d’érosion à l’arrière de la Punta Bianca. Pour le retour, nous passons dans le col entre les deux bosses.
Vue du col vers l’ouest
Le Castello di Montechiaro haut perché
Nous avançons étape par étape vers l’est en direction du point de chute prévu pour la veille de noël près du Torre Manfria. Nous montons vers ce château impressionnant en quelques minutes à partir du parking (GPS 37.183759, 13.699535). En haut, on fait une pause avec un casse-croûte.
Un panneau vaut pour deux routes en terre.
Le château a été construit en 1353 sur les ordres de Frédéric III. Il a été de grande importance dans la lutte contre les pirates.
Les angles sont difficilement gérables sur cette colline. La photo est nullement manipulée. Le château se trouvent sur le point culminant, il n’y a aucun moyen de se mettre à sa mi-hauteur pour photographier.
Le château semble privé, en tout cas il ne se visite pas.
Des plages se trouvent des deux côtés du cap rocheux, mais elles sont beaucoup plus bas que le plateau avec les champs et les habitations.
Vue en direction ouest. Tout au fond le Capo Rossello.
En retournant à la voiture, André voit une plante aux feuilles grasses, au petites fleurs jaunes et des fruits oblongs ressemblant à des fèves. Toujours curieux d’emporter des graines et de les faire germer à la maison, il approche sa main de l’une de ces prétendues fèves et celle-ci se projette en avant en giclant un jus incolore. Un peu inquiet, mais la voiture étant toute proche, il peut vite laver ses mains, bras et le visage éclaboussé. Il consulte ensuite internet pour en apprendre plus sur cette curieuse plante. La recherche n’est pas facile, mais avec « fruits explosifs », il trouve une réponse et il apprend que le liquide est irritant.
Le concombre d’âne ou cornichon d’âne est une espèce de plantes herbacées vivaces de la famille des Cucurbitacées. Elle est assez commune en Europe, surtout dans les régions méditerranéennes, et est caractérisée par ses fruits explosifs pour la dispersion de ses graines. Le fruit est littéralement sous pression (6 bars, soit nettement plus qu’un pneu de voiture), de telle sorte que l’ouverture provoquée par le détachement du fragile pédoncule provoque une puissante explosion qui permet la projection des graines à plusieurs mètres. La plante et particulièrement son fruit, est toxique car contenant des cucurbitacines. La pulpe de son fruit est un purgatif violent et le jus qui s’en échappe est irritant pour la peau. (Source: Wikipédia)
Une nuit à la Torre Manfria
On descend par une des nombreuses petites routes vers le cap coiffé d’une ancienne tour de défense nommée Torre Manfria. On arrive tôt dans la soirée, le soleil éclaire encore bien le lieu. Nous nous mettons un peu à l’écart près d’arbres qui poussent autour d’une maison en ruine. Comme il fait encore un peu chaud, nous déballons tout de suite en arrivant notre douche extérieure et réussissons tout juste a doucher tous les deux avant l’arrivée de la première voiture.
La photo montre notre emplacement vu de la tour le lendemain matin.
Des premières voitures viennent, montent par la piste cabossée à la tour, les gens regardent pendant un quart d’heure ou plus la mer sans sortir du véhicule. Ce bal de voitures se répète de notre arrivée à 16h30 jusqu’à environ minuit. Rappelons-nous que nous sommes la veille de noël aujourd’hui. Nous avions pensé que ce serait une soirée calme et que tout le monde fête en famille. Mais les siciliens habitent en partie à plusieurs dans des appartements minuscules et faire un tour en voiture semble être leur liberté, leur bouffée d’air en quelque sorte. Dans quelques maisons autour, des chiens aboient aussi toute la nuit. Ce ne sera donc pas notre emplacement le plus reposant, on dort avec des boules quiès (chose que nous évitons en général hors campings). Nous devons cependant préciser qu’aucun des gens qui passent nous gênent ou nous questionnent, ils nous laissent en paix.
La tour a été construite au 17e siècle par Camillo Camilliani.
Au fond se trouve la grande ville industrielle de Gela.
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