Le Capo Rossello et l’impressionnante Scala dei Turchi

Après la longue visite des Temples d’Agrigento, nous revenons un peu en arrière vers l’ouest pour un spectacle géologique d’envergure et un phare. Le spectacle est formée de rochers de marne parfaitement blanches qui s’avancent sur la côte à Realmonte. Le site tire son nom des pirates sarrasins qui pouvait accoster et monter facilement sur ces marches naturelles.

On n’avait pas repéré d’emplacement pour la nuit pour ce lieu. On reste donc dans le village de Lido Rossello, qui est quasiment vide en hiver. Là aussi, on aura des visites nocturnes originales mais on se sent en sécurité: la villa à droite et le restaurant barricadé à gauche sont dotés d’une multitude de caméras de vidéosurveillance. Problème dans ces conditions: aller faire pipi sans être enregistré. La photo du bas est prise le matin.

Notre trafic garé en bout de route à la plage de Lido Rossello. Photo © André M. Winter

Notre trafic garé en bout de route à la plage de Lido Rossello. Photo © André M. Winter

On laisse le camion au bout de la route droit devant la plage. On descend pour inspecter le lieu et il est clair que la Scala dei Turchi ne vaut la peine que le soir quand le soleil éclaire la face principale d’une lumière dorée. Nous laissons tout tomber, enfilons les habits de randonnée et nous partons en bord de mer en direction des rochers blancs. On avait repéré qu’il est théoriquement possible de longer les plages pour rejoindre la Scala dei Turchi en venant de l’ouest. Directement au premier cap un panneau et une barrière rouillée indiquent que l’accès est interdit à cause de chutes de pierres. C’est bon signe, car cela signifie que l’on passe, autrement aucune administration italienne se fatiguerait à planter de tels panneaux. On passe ainsi effectivement sous des éboulis récents et nous voyons des rochers qui balancent dans le vide au-dessus de nos têtes. Lors ou après des fortes pluies il est effectivement pas malin de passer ici. Mais par temps sec l’approche vaut vraiment la peine. Dès que l’on est devant les rochers, il faut repérer un passage pour monter à un des niveaux intermédiaires amenant vers la droite et vers l’arête du cap. Arrivés sur place, on ne sera pas seuls, le site est connu et facile d’accès par le côté est. Cependant nous voyons que là aussi il y une barrière. Et là aussi les gens passent outre.

Nous sommes à un peu plus d’un kilomètre du cap visible des rochers blancs.

La Scala dei Turchi vue de Lido Rossello. Photo © Alex Medwedeff

La Scala dei Turchi vue de Lido Rossello. Photo © Alex Medwedeff

La plage a ici l’air paisible mais nous sommes désormais dans une zone en principe interdite d’accès. Plus loin devant des éboulis de la falaise se rapprochent du bord de l’eau.

Falaise blanche de la Scala dei Turchi. Photo © Alex Medwedeff

Falaise blanche de la Scala dei Turchi. Photo © Alex Medwedeff

En dehors du cap devant la marne est cassante comme la craie naturelle.

Marne érodée à l'ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Marne érodée à l’ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

On passe presque partout sur le sable de la plage cependant.

Vue retour sur les éboulis à l'ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Vue retour sur les éboulis à l’ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Il faut monter ici d’une dizaine de mètres à gauche sur un niveau intermédiaire. La roche agrippe bien, même si elle est mouillée.

Face ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Face ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

La marne est une roche sédimentaire, mélange de calcite (CaCO3) et d’argile. Elle est ici lissé et ravinée par l’eau de pluie et de la mer.

Vue retour dans la montée à l'ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Vue retour dans la montée à l’ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Au fond Capo Rossello.

Marne blanche de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Marne blanche de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Vue retour sur le niveau intermédiaire de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Vue retour sur le niveau intermédiaire de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Il y a deux bandes sur lesquelles on peut marcher aisément, mais aucune sécurisation.

Partie étroite du niveau intermédiaire de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Partie étroite du niveau intermédiaire de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

En zone plate, la marne est structurée en secteurs irréguliers.

Surface de la marne de la Scala dei Turchi. Photo © Alex Medwedeff

Surface de la marne de la Scala dei Turchi. Photo © Alex Medwedeff

La marne est structurée en secteurs irréguliers et lisse en surface.

Surface de la marne de la Scala dei Turchi en pente. Photo © André M. Winter

Surface de la marne de la Scala dei Turchi en pente. Photo © André M. Winter

On peut passer le cap sur certaines bandes plus bas, mais celles-ci ne passent pas côté ouest (à droite).

Vue plongeante à la Scala dei Turchi. Photo © Alex Medwedeff

Vue plongeante à la Scala dei Turchi. Photo © Alex Medwedeff

Sous la marche large de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Sous la marche large de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

L’accès est plus aisée du côté est.

Large rampe en descente à l'est de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Large rampe en descente à l’est de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Nous ne pouvons pas rester jusqu’à ce que le soleil se couche entièrement car il nous reste le chemin retour et grimper sur les roches dans le noir n’est pas agréable.

Ce vallon permet de descendre aisément vers l’eau.

Petite plage à l'ouest sous la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Petite plage à l’ouest sous la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Scala dei Turchi vue le soir. Photo © Alex Medwedeff

Scala dei Turchi vue le soir. Photo © Alex Medwedeff

Blancheur de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Blancheur de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Au raz de l’eau, des arcs de marne rabotée par les flots. Il commence à faire sombre et nous devons faire attention où nous marchons.

Arcs de marne au cap à l'est de la Plage de Lido Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Arcs de marne au cap à l’est de la Plage de Lido Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Vages sur les rochers dans la lueur du soir hivernal. Photo © Alex Medwedeff

Vages sur les rochers dans la lueur du soir hivernal. Photo © Alex Medwedeff

Au dernier cap avant la plage de Lido Rossello, nous regardons les dernières lueurs de soleil faire briller la marne blanche.

Lueurs du soir sur la Scala dei Turchi. Photo © Alex Medwedeff

Lueurs du soir sur la Scala dei Turchi. Photo © Alex Medwedeff

Personnes sur la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Personnes sur la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

En bas la partie la plus haute de la falaise et aussi la plus raide. En haut la route est particulièrement proche du bord.

Zone érodée à l'ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Zone érodée à l’ouest de la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Il fait sombre, mais il n’émet pas encore de rayons lumineux.

Phare du Capo Rossello. Photo © André M. Winter

Phare du Capo Rossello. Photo © André M. Winter

À la Plage de Lido Rossello

Artichauts de Sicile. Photo © Alex Medwedeff

Artichauts de Sicile. Photo © Alex Medwedeff

En revenant d’Agrigente, un vendeur au bord de la route vendait des cagettes d’oranges et d’artichauts à EUR3,-. Nous demandons une demie cagette des deux. Il refuse obstinément en argumentant qu’il ne pourra plus vendre les autres moitiés de cagette. Nous optons alors pour les artichauts, mais sans la cagette. De retour au camion, nous nous mettons à éplucher les 18 gros artichauts. D’habitude, nous cuisons un à deux artichauts en mangeant aussi les feuilles avec une sauce vinaigrette. Mais devant l’abondance bon marché, nous jetons tout sauf les cœurs pour en faire le festin du soir.

Mais avant, il faut finir d’admirer le coucher du soleil.

Mer dorée sous le coucher de soleil en hiver. Photo © André M. Winter

Mer dorée sous le coucher de soleil en hiver. Photo © André M. Winter

Soleil hivernal le soir au Lido Rossello. Photo © André M. Winter

Soleil hivernal le soir au Lido Rossello. Photo © André M. Winter

Et bien sûr: les gens font des selfies.

Derniers visiteurs sur la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Derniers visiteurs sur la Scala dei Turchi. Photo © André M. Winter

Des nuages bas sur la Tunisie passent devant le soleil.

Coucher de soleil à la Plage de Lido Rossello. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil à la Plage de Lido Rossello. Photo © André M. Winter

Le soleil s'abaisse dans la mer. Photo © André M. Winter

Le soleil s’abaisse dans la mer. Photo © André M. Winter

Ciel orange après le coucher du soleil sans la mer. Photo © André M. Winter

Ciel orange après le coucher du soleil sans la mer. Photo © André M. Winter

En sicilien ces deux rochers sont appelés les jumeaux (Scogli Guicciarda)

Plage de Lido Rossello un soir en décembre. Photo © Alex Medwedeff

Plage de Lido Rossello un soir en décembre. Photo © Alex Medwedeff

Plage de Lido Rossello le soir après le coucher du soleil. Photo © Alex Medwedeff

Plage de Lido Rossello le soir après le coucher du soleil. Photo © Alex Medwedeff

Faro di Capo Rossello. Photo © André M. Winter

Faro di Capo Rossello. Photo © André M. Winter

Quand il fait parfaitement noir, nous retournons au camion tout près pour chauffer nos cœurs d’artichauts

Le lendemain matin au Lido Rossello

Nous nous levons sous un ciel bleu radieux cette veille de noël 2017. Cela fait du bien d’être ici loin du trouble commercial de cette fête dénaturée.

Au fond le cap et le phare.

Plage de Lido Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Plage de Lido Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Le soleil brille aussi dans le camion, mais nous décidons de prendre le petit déjeuner sur un rocher sur la plage.

Alex sur un rocher de marne pendant le petit déjeuner. Photo © André M. Winter

Alex sur un rocher de marne pendant le petit déjeuner. Photo © André M. Winter

Montée au Phare du Capo Rossello

Après le petit-déjeuner sur la plage, nous montons à l’entrée du village de Lido Rossello, où nous laissons le véhicule. Notre but est de rejoindre le phare à pied. Mais après quelques mètres nous nous retrouvons au croisement devant des grillages et des panneaux méchants. Nous restons indécis un instant et un homme passe avec un chien. Quand il nous voit faire demi-tour, il nous demande en italien ce que nous cherchons. Nous articulons en franco-italien très boiteux notre souhait et il se propose de nous y accompagner, là haut « c’est à moi » dit-il. En fait il n’est pas le propriétaire du phare, mais de la buvette Belvedere Kainon et c’est sans doute lui qui avait barré l’accès durant l’hiver. On passe donc avec lui à côté du grillage C’est les moyen que nous aurions choisi sans être observés. Il nous mène jusqu’au phare et nous raconte un peu la situation de la région. Ainsi nous apprenons que les villages vides de la côte sud ne sont pas des propriétés d’étrangers ou d’italiens du continent mais des résidences secondaires de Siciliens des grandes villes. Il se plaint aussi que l’état italien laisse tomber en ruine les phares automatisés.

En bas à gauche les petites îles Scogli Gucciarda.

Faro di Capo Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Faro di Capo Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Faro di Capo Rossello et la maison de gardien à l'abandon. Photo © André M. Winter

Faro di Capo Rossello et la maison de gardien à l’abandon. Photo © André M. Winter

Lanterne du phare de Capo Rossello. Photo © André M. Winter

Lanterne du phare de Capo Rossello. Photo © André M. Winter

Le phare se trouve sur la crête d’une petite presqu’île depuis 1859. Il est du troisième ordre. Hormis la lanterne, toute la maison semble tomber en ruine. L’accès est interdit car il s’agit d’un terrain militaire.

La pointe avec la phare permet des vues dans les deux directions de la côte, d’abord la vue vers l’est.

Derrière le village de Lido Rossello se trouve  une ancienne carrière de marne, au fond la Scala dei Turchi.

Lido Rossello et la Scala dei Turchi au fond. Photo © Alex Medwedeff

Lido Rossello et la Scala dei Turchi au fond. Photo © Alex Medwedeff

Le matin, il n’y personne sur le cap blanc. Au fond le brise-lames de Porto Empedocle.

Scala dei Turchi et la Punta Grande. Photo © André M. Winter

Scala dei Turchi et la Punta Grande. Photo © André M. Winter

Il n’est pas clair si ces constructions sont arrêtes ou juste en pause, en tout cas leur situation en bordure de la falaise de marnes est absurde.

Nouvelles constructions en bordure de la falaise fragile de Realmonte. Photo © André M. Winter

Nouvelles constructions en bordure de la falaise fragile de Realmonte. Photo © André M. Winter

Du côté ouest se trouve une côte plus sauvage avec des constructions parsemées dont certaines sont en ruines. Plusieurs petites routes descendent aux caps et aux plages, mais elles se terminent toutes en cul-de-sac raide sans emplacements pour un camion aménagé.

Côte à l'ouest du Capo Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Côte à l’ouest du Capo Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Les douanes surveillaient les côtes.

Ancienne caserne de la Guardia di Finanza. Photo © André M. Winter

Ancienne caserne de la Guardia di Finanza. Photo © André M. Winter

Le Torre di Monterosso se trouve sur le cap Cappiddrazzu.

Torre di Monterosso. Photo © André M. Winter

Torre di Monterosso. Photo © André M. Winter

Belvedere della Scala dei Turchi

Scala dei Turchi en contre-jour le matin. Photo © Alex Medwedeff

Scala dei Turchi en contre-jour le matin. Photo © Alex Medwedeff

Nous redescendons avec notre accompagnateur sympathique et reprenons la route en direction est. Au bord de la route se trouvent des belvédères plus ou moins naturels pour voir vers les marches de marne blanche. Le matin, elles ne sont bas sous une bonne lumière.

La vue vers l’ouest et le phare est d’autant meilleure.

Capo Rossello et les rochers blancs de Lido Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Capo Rossello et les rochers blancs de Lido Rossello. Photo © Alex Medwedeff

Vue plongeante sur les vagues sur la plage. Photo © Alex Medwedeff

Vue plongeante sur les vagues sur la plage. Photo © Alex Medwedeff

Poissons en vente dans une poissonnerie. Photo © Alex Medwedeff

Poissons en vente dans une poissonnerie. Photo © Alex Medwedeff

On fait les courses à Porto Empedocle pour la soirée de noël. On prend deux bars communs (appelées branzini ici) pêchés sur la présente côte.

L’achat de timbres (bolli) pour des cartes postales est plus compliqué. Le femmes dans le tabacchi discutent longtemps si l’Autriche pour laquelle nous voulons des timbres fait partie de l’Union Européenne ou non. Les timbres que nous obtenons n’affichent pas de valeur, mais les cartes postales arriveront

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