La Baie de Cavalaire entre le Pardigon et Gigaro

Nous sommes le dernier jour de l’an et cela fait plusieurs jours que nous randonnons. Ce jour-ci, nous ne voulons pas faire de pause, mais nous choisissons une section du littoral peu conne, ces rochers n’ont même pas de nom, pourtant ils forment un bloc massif entre la grande Plage de Cavalaire et celle de Gigaro. Cette randonnée est décrite en détail sur notre autre site sous Sentier du Littoral sur le balcon de La Baie de Cavalaire.

Le nom de la Plage du Débarquement rappelle que c’est ici que les Américains et l’Armée Française Libre ont lancé le Débarquement de Provence. Il était bien plus petit que le Débarquement en Normandie, mais il a eu un effet considérable d’affaiblissement du des forces d’occupation nazies allemandes. En effet, ils sont battus en retraite en Russie, en Italie une autre attaque alliée les fait souffrir et au Balkans la Résistance locale est en train de gagner le dessus. Pendant ce temps, les Allemands ont a surveiller tout leur Mur de l’Atlantique du nord de la Norvège jusqu’à l’entrée du Détroit de Gibraltar (ils craignaient aussi un débarquement en Galicie ou au Portugal). Le Débarquement de Provence a ouvert le Vallée du Rhône et a amené à la libération de l’Alsace de l’Allemagne du sud-ouest et de l’ouest de l’Autriche.

Après le recueillement nécessaire, nous pouvons avancer sur la plage. Nous ne sommes pas les premiers, mais nous serons seul sur le sentier du littoral. Le balisage est très bon.

La côte est parsemée de villas anciennes et bien sûr de constructions récentes débordantes.

Vue retour dans la baie et sur le Massif des Maures.

Il y a beaucoup de constructions très près de l’eau mais la servitude fixée dans la Loi Littoral permet de passer partout, même si c’est sur des escaliers initialement privés. Cela ne vaut bien sûr que pour la partie côtière.

Sur la Pointe de Vergeron, la végétation devient plus aride et les cactus prédominent.

La Plage de Sylvabelle est assez mondaine, un noble escalier y descend et en haut prône la Villa Couadan construite en 1914 pour Sarah Bernhardt, la célèbre actrice du début du 20e siècle (morte en 1923).

Au loin se trouve le Cap Lardier, mais ce n’est pas le but de ce jour.

Les rochers reprennent, et il faut monter plus haut.

Nous arrivons sur la plage finale.

La portion est vite faite. Notre ami fait un footing par la route pour chercher la voiture et nous autres, nous nous allongeons au soleil sur la Plage de Gigaro. On somnole presque et en se levant, André trébuche méchamment par-dessus une rigole d’eau dans le socle du mur de soutènement de la route en bord de mer. Sa cheville se tord dans la partie creuse de la rigole et il a du mal à rejoindre la voiture à quelques mètres de là. Le soir, la cheville gonfle et le matin, la cheville extérieure montre l’hématome classique d’une contusion sévère.

Ayant eu une mésaventure similaire sur l’autre pied 12 ans plus tôt, André est certes de très mauvaise humeur, mais il ne s’inquiète pas trop. Surtout que même en allant à l’hôpital, on n’est renvoyé qu’avec des pommades anti-inflammatoires et des stabilisations, on n’opère plus les tendons qu’ils soient juste un peu trop tendus, déchirés ou carrément arrachés. Il va voir le médecin quelques semaines après, celui-ci confirme au toucher que le pied a dû souffrir, mais il ne lui prescrit que des séances de physiothérapie. Après cinq mois, le pied est stable, mais toujours fatigué, il faut faire un entrainement quotidien et des étirements du tendon d’Achille qui a tendance à se raccourcir s’il est ménagé parce que l’autre pied fait tout le travail de stabilisation du corps.

Nous rentrons dans notre location à Ramatuelle pour fêter le réveillon de la nouvelle-an. Le dîner sera copieux. Ce repas et les autres nous font grossir, même en randonnant beaucoup.