INFO
- Le ticket pour la visite des églises de la ville
- Les églises qui ne font pas partie du circuit classique
La ville de Lecce marque le point le plus méridional de notre tour, nous sommes à quelques 1200 kilomètres de la maison. Comme décrit plus haut, nous sommes dans les Pouilles surtout pour son beau temps durant cette semaine, mais sinon nous n’avons pu rien prévoir de précis. Nous nous souvenons juste de plusieurs amis, dont Juliana, qui nous ont conseillé la visite de cette ville. André est un peu réticent parce que le baroque ne compte pas parmi ses styles architecturaux favoris. Aussi y a-t-il des parties de la côte qui sont très belles plus loin au sud. Mais il nous reste quatre jours de congés et ce court laps de temps doit aussi inclure le long retour à la maison. Nous nous rabattons donc sur les valeurs sûres comme Lecce.
La ville entière n’est pas très grande, il est théoriquement possible de chercher une place pour se garer dans les ruelles autour du centre. Nous ne voulons pas chercher et investissons les EUR4,- pour la journée sur le grand parking de la Piazza Carmelo Bene au nord du centre. C’est en même temps un terminus de bus et un parking pour les cars de tourisme. L’accès est uniquement possible par le côté est et la route d’accès à partir du rond-point au sud-est est théoriquement réservé aux transports en commun.
On peut simplement déambuler par les ruelles, on découvrira maints détails sur les façades des palais de ville ou dans les cours dont les portes sont peut-être entrouverts. L’accès aux quatre églises baroques les plus importantes est cependant payant. En 2020, le prix est de EUR9,- et cela inclut à chaque édifice une prise de température et la désinfection des mains. Nous remarquons que nous n’avons jamais eu les mains si propres durant nos voyages précédents en camion aménagé. Hormis la cathédrale, il peut être discutable de visiter l’intérieur des autres églises. Les décors et les retables se ressemblent beaucoup. Ce sont finalement les façades qui valent le détour. Le ticket s’achète apparemment uniquement dans le Museo di Arte Sacra, c’est le grand immeuble en face (diagonale) de la cathédrale.
Les autres églises de la ville sont en visite libre ou, le plus souvent malheureusement, fermées.
Le Château de Charles Quint de Lecce
Face aux incursions dévastatrices des Ottomans, Charles Quint ordonne la fortification d’une forteresse préexistante qui porte depuis son nom. Le site est une zone miliaire interdite jusqu’à 1983. Depuis, la forteresse est utilisée par la commune de Lecce pour des évènements culturels. À notre passage elle n’est pas a visiter de l’intérieur. Des restaurations ont l’air d’être en cours.
Sur un mur de la partie nord se trouve une gravure d’un gentilhomme aux habits du 16e siècle. Il pose avec son épée. Ce graffito anonyme rappelle certaines peintures de Titien.
La Porta Napoli et la Chiesa di Santa Maria della Porta
Cette massive porte de ville fait parti du système défensif mis en place sur ordre de Charles Quint. Uniquement sa face extérieure est un peu décorée.
Juste à côté de la porte se trouve une église au grand dôme couvert de tuiles vernissées. Elle ne fait pas partie des églises baroques formant la célébrité de Lecce, cet édifice de style néoclassique date de 1858. Les décors intérieurs géométriques sont cependant assez harmonieux.
Les palais baroques de Lecce
Il n’y a pas que des églises baroques à Lecce. La ville a longtemps été un important centre du commerce et on y trouve une multitude de palais. Tous abondent au moins de façades baroques, beaucoup ont aussi des cours intérieures massivement décorées. Contrairement aux églises, ils ne sont pas tous remis en état, la préservation du calcaire frêle, qui a servi à toutes ces sculptures, est extrêmement onéreuse.
La petite Piazzeta Ignazio Falconieri est un exemple de ces palais de ville. Celui du fond abrite une association culturelle et n’est qu’en partie rénové.
Le musée d’art religieux
Comme précisé en haut de cette page, c’est ici que l’on achète le ticket pour les églises baroques de la ville dont la cathédrale. Le musée est lui-même inclus dans le prix, nous y passons assez vite non sans être surrpis de certaines pièces exposées. L’immeuble semble être un ancien couvent.
La cathédrale de Lecce
Bien que fondée au 12e siècle, la cathédrale est entièrement réaménagée au 17e siècle en style baroque. La plafond à caissons rappelle un passé plus ancien.
La cathédrale possède une crypte du 12e siècle, remodelée au 16e par quelques ajouts baroques. Elle a un corps longitudinal composé de 92 colonnes à chapiteaux décorés de figures humaines. Cette halle nous rappelle certaines mosquées. Restée fermée pendant des décennies, la crypte a rouvert en 2017 après un long travail de restauration. Des panneaux interdisent de photographier ici sans que l’on donne une raison.
Nous prenons quand même quelques clichés sans flash et on se fait gronder sévèrement par une surveillante qui accourt. Nous faisons semblant d’effacer les photos des cartes mémoire et André est plus énervé par lui-même que par cette interdiction. Il avait prévu d’avoir une deuxième carte SD sur lui pour ce genre de cas, mais bien sûr il n’y a pas pensé. Il n’y a pas non plus moyen de cacher des fichiers sur la carte SD avec le menu standard de Canon sur la 700D. Finalement, la surveillante n’insiste pas à contrôler nos appareils mais reste près de nous pour que nous n’en prenons pas d’autres. Si André avait pu cacher ses clichés, il aurait bien aimé discuter des raisons de cette interdiction avec la surveillante.
Ce n’est que plus tard que nous avons trouvé un moyen de cacher des photos sur la carte SD avec le module d’extension de fonction Magic Lantern: aller sur Debug (logo 0101 à droite), sélectionner File Manager, aller dans le dossier des photos (par exemple B:/DCIM/100CANON/), sélectionner le fichier en question (aller en haut pour avoir les derniers fichiers récents du bas, uniquement les noms apparaissent ici), aller sur Move (le fichier est alors sélectionné), remonter dans les répertoires pour aller par exemple sous B:/DCIM/EOSMISC/ et sélectionner ici et maintenant seulement ***Move Here*** avec SET. Le fichier est alors caché à la vue standard.
Dans la partie sud du centre-ville de Lecce
Les ruelles sont plutôt sombres, mais les quelques petites places laissent entrer le soleil. Ainsi se révèlent des maisons anciennes baroquisés à divers degrés.
La Porta Rudiae ouvre la ville vers la cité grecque (puis romaine) du même nom.
L’église Sant’Anna sécularisée aurait dû être ouverte à la visite, mais apparemment des religieux ont repris possession des lieux et on ne peut plus y accéder. Voilà qui n’arrange personne.
Il faut aussi faire des détours assez poussés pour avoir l’unique vue possible sur l’ancien théâtre romain de Lecce. Les gradins sont bien conservés, mais l’ensemble est encaissé entre des maisons monotones. Au fond prône le campanile de la cathédrale.
La Chiesa di Santa Chiara
Cette église, dans la partie sud de la vieille ville, fait partie de celles qui ne se visitent qu’avec un ticket pris dans le Musée d’Art Religieux. Fondée en 1429, elle est entièrement remodelée en style baroque à la fin du 17e siècle. La nef est curieusement ovale ou octogonale aplatie. La spécialité de cette église est à chercher au plafond: les décors sont en papier mâché, une technique propre à la ville de Lecce et permettant d’alléger les structures.
Les chapelles latérales sont très plates, l’église a été bâtie sur un espace très réduit. Quand on observe la fenêtre au-dessus de l’entrée, on voit qu’elle semble montée de travers. Cela est dû à la façade qui est tourné vers la place alors que la nef dévie plus vers le sud. On voit cela clairement sur la photo aérienne sous Google Maps.
La Chiesa di San Matteo
Construite dans la deuxième moitié du 17e siècle, cette église ressemble en beaucoup de points à la précédente. Elle est aussi ovale et aux chapelles latérales très plates. Le plafond est curieusement neutre: ce toit a été reconstruit au début du 19e siècle pour remplacer l’ancien plafond en bois. Cette église fait partie de celles qui ne se visitent qu’avec un ticket pris dans le Musée d’Art Religieux.
L’amphithéâtre romain sur la Piazza Sant’Oronzo
La Piazza Sant’Oronzo est curieux mélange de styles architecturaux. Cela commence avec un amphithéâtre romain, passe au style gothique et renaissance du Sedile, puis apparaissent quelques palais de la fin du 19e siècle de style historisant et le tout se termine par plusieurs immeubles de l’ère fasciste dont le grand Instituto Nazionale Assicurazioni (INA) avec un beffroi monolithe au-dessus de l’amphithéâtre.
La Basilica di Santa Croce
La construction de la basilique sur des terrains d’où avaient été expulsées des familles juives s’étale sur plus d’un siècle, de 1549 à 1695 et a impliqué plusieurs architectes. Bien qu’elle soit à l’origine projetée dans le style renaissance, la majeure partie des travaux (notamment la partie supérieure de la façade et les portails) sont entrepris au 17e siècle dans le style baroque. La voûte de la nef est recouverte d’un plafond à caissons en bois richement orné de dorures du 17e siècle. (Source Wikipédia)
Cette église fait aussi partie de celles qui ne se visitent qu’avec un ticket pris dans le Musée d’Art Religieux.
Le capuccino du Caffè Palmieri
Nous avons fini avec le programme rapide de Lecce et arrivons un peu fatigués à la Porta Napoli. On trouve ici un café comme à toute place qui se respecte en Italie, le Caffè Palmieri est assez typique avec un patron grognon. Mais il sert du bon capuccino et propose aussi quelques dolci comme un pasticciotto.
Il nous reste encore une église au programme et nous voyons sur la carte qu’il a un assez long chemin pour y arriver, long est relatif, mais nos jambes ressentent les kilomètres de toute la matinée.
La Chiesa dei Santi Niccolò e Cataldo
Cette église présente comme les autres une façade baroque. Cette mascarade s’arrête cependant à la façade car c’est une église médiévale fondée en 1180 en même temps que le monastère adjacent.
L’édifice est géré par le FAI (Fondo Ambiente Italiano), c’est une fondation à but non lucratif qui veut agir pour la protection, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine artistique et naturel en Italie. La visite est gratuite, mais des dons sont attendus. C’est le seul endroit où l’on prend aussi nos coordonnées en plus de la température pour la surveillance du corona virus. Mais très peu de touristes arrivent jusqu’ici, nous ne sommes que cinq dans tous le complexe dont deux surveillants.
L’intérieur est divisé en trois nefs par des piliers à quatre lobes à demi-colonnes inclinées. Au-dessus du croisée du transept se trouve un dôme elliptique. À l’origine, la surface interne était entièrement couverte de fresques, au 17e siècle, ceux des colonnes et des murs sont blanchis à la chaux ou couverts d’autels, ceux de la voûte sont enduits ou repeints. La plupart de ces remaniements ont été enlevés, mais les fresques des colonnes sont perdus.
Le cloître est très sobre et très régulier, ici domine le style Renaissance.
En sortant de l’église, nous pensons raccourcir le chemin de retour en passant dans la parie ancienne du cimetière communal de Lecce. On y trouve certes des tombes très originales en style romain, égyptien ou sud-américain, mais il n’y pas d’autre sortie. Nous devons donc retourner sur nos pas et faire le tour du complexe universitaire qui occupe une partie de l’ancien monastère.
Il est près de 13h quand nous sommes de retour à la voiture, nous entamons le retour vers le nord, avec très vite un arrêt pour une autre église médiévale: Santa Maria a Cerrate.
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