Nous arrivons à Barga le 24 août 2021 après quelques tours dans des vallées plus reculés ou se trouvent des villages aux maisons en pierre serrés les un contre les autres, tout est plutôt gris par la pierre utilisé. C’est aussi le cas pour le centre régional formé par la ville de Castelnuovo di Garfagnana. Nous sommes d’autant plus surpris des couleurs, des petites places, des palais et de la grande cathédrale de Barga. Ces différences remontent au 14e siècle et aux conflits antérieurs entre guelfes et les gibelins qui perdurent cependant durant les siècles suivants. À l’origine, ces factions soutenaient deux dynasties qui se disputaient le trône du Saint-Empire. Les guelfes se rangent du côté de la papauté et de la maison d’Anjou donc plus tard auprès des Français, les gibelins se battent pour la maison des Hohenstaufen et Saint-Empire, plus tard pour l’unité italienne. Dans ce contexte bipolaire se créent d’autres divisions partisanes qui divisent Lucques, dont fait partie Barga, et Florence. Barga en profite pour déclarer sont indépendance et s’allie à Florence et aux guelfes. Ainsi Barga devient l’enclave la plus septentrionale de Florence et elle en profite largement en investissements. Pour cela, Barga ressemble très fort aux villes du sud de la Toscane.
Les tours de randonnée en Toscane du nord ne se passent pas tous en haute montagne, il y en a aussi qui relient des villes historiques avec des villages perchés. C’est justement le cas avec Barga et Sommocolonia. Nous partons très tôt pour monter par une nouvelle route en direction de Sommocolonia, ce n’est qu’au retour que nous visitons Barga.
Barga et Sommocolonia sont séparés par le vallon formé par le Torrente Coronna, il faut donc traverser la ville et en descendre, puis remonter en face entre les petits hameaux d’Albiano. Il nous faut 2h30 pour ce tour sans les pauses.
Pour rejoindre Sommocolonia, nous devons traverser le Fosso di Rivilles, c’est un vallon bien sombre. C’est tout à fait le bienvenu car il fait déjà chaud à 08h30 quand nous y arrivons. On traverse le vallon sur un pont et on remonte ensuite de l’autre côté. On sort alors de nouveau de la forêt pour traverser des oliveraies et on voit bien retour sur la ville de Barga.
Après cette vue sur la ville de départ, nous arrivons près d’une maison isolée et nous entendons des aboiements de plusieurs chiens. Deux spécimens assez agressifs sont derrière les grillages, mais un troisième, excité par les deux autres est dehors et nous barre le chemin. Nous tentons un détour par le haut, mais nous retombons sur la même maison. Entre temps, la propriétaire est sortie pour maitriser son chien échappé, elle tente de s’excuser tant bien que mal, car devant sa maison passe le chemin balisé officiel. C’est un problème récurant en moyenne altitude un peu partout dans les régions montagneuses et/ou isolés. Les chiens qui aboient, mordent rarement, mais on est toujours gêné et remué dans ces cas. Le seul moyen que nous avons pour parer à ce danger est de marcher avec des bâtons, mais cela ne sert pas à grand chose quand on est entouré de plusieurs chiens. C’est particulièrement le cas avec les chiens de berger qui n’attaquent certes jamais, mais qui se rapprochent de très près pour identifier les randonneurs intrus. Ceux-là n’aiment pas les bâtons et il vaut mieux les replier ou les garder près du corps.
Le chemin continue de monter et nous arrivons à la Chapelle de San Rocco. C’est notre point culminant. Comme précisé lors des tours précédents, André ne doit vérifier que les parties incertaines ou changées, l’aller-retour vers Sommocolonia n’est donc pas important pour nous.
Le retour à Barga se fait sur le tracé initial du tour dans les éditions précédentes du guide de randonnée qu’André rédige. Nous arrivons en ville par un quartier construit le long de l’ancien aqueduc et le long d’une crête au nord du centre ancien. On arrive ainsi directement à la cathédrale construite sur le point culminant.
Documentée dès 998, la Cathédrale de Barga est considérablement agrandie au 12e et au 13e siècle. Ainsi, elle a aujourd’hui trois nef. La façade était avant le côté latéral gauche de l’église initiale. La porte latérale actuelle était donc la porte principale de l’église de base. Le linteau, un travail de Biduino du 12e siècle, montre une scène du miracle de Saint Nicolas.
La magnifique chaire de marbre du 13e siècle est l’œuvre des maîtres Comacine et attribuée à l’école de Guido Bigarelli de Côme. Elle est soutenue par quatre colonnes, dont les deux antérieures reposent sur des lions l’un au-dessus d’un dragon l’autre dominant un homme. Les colonnes arrière reposent l’une sur le sol et l’autre sur le dos d’un vieil homme voûté.
Le parvis de l’église est l’endroit idéal pour admirer en panorama une grande partie de la chaîne montagneuse des Alpes Apuanes et de la Garfagnana. On voit d’ici aussi droit sur l’arche rocheuse du Monte Forato, il faut cependant bien ouvrir l’œil pour la trouver et un téléobjectif pour la photo.
Nous terminons notre visite de Barga par un apéro au Caffè Capretz. C’est une adresse assez chère, mais la qualité et le style sont au rendez-vous. La terrasse arrière est plus petite et plus agréable, il faut traverser l’intérieur pour y arriver.
Comme ce tour se trouve dans un livre publié chez un éditeur, il n’est pas possible de donner trop de détails ici.
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