Les carrières de marbre ont repris l’exploitation de plus belle depuis quelques années. Ils grignotent les montagnes des Alpes Apuanes non seulement du côté de Carrare, mais aussi sur les versants nord-est. Cela déplace parfois des sentiers de randonnée qui passaient avant sur des pistes de carrières délaissées depuis des dizaines d’années. Aujourd’hui, des gros camions et des engins chenillés y repassent. Parfois, les déplacement des sentiers ne concerne que quelques boucles et quelques mètres, mais souvent le chemin change complètement.
Les cartes italiennes ne sont que très rarement mises à jour. André rédige un guide de randonnée de la région et comme le chemin est déplacé ici, il doit aussi prendre des photos. Il n’y a donc souvent pas d’autre moyen que d’aller voir sur place. Souvent, comme ici, nous ne parcourons que la partie basse du tour car les sections sommitales changent rarement. Dans le cas présent, nous montons aux trois quarts sous le sommet, explorons un chemin abandonné et revenons ensuite sur nos pas. Il n’y a pas de photos du sommet pour cette raison.
Nous arrivons à l’aube du 21 août 2021. Le départ au Rifugio Guido Donegani est tout de suite raide et on approche ensuite de très près la carrière de marbre, on passe même sur une partie délaissée actuellement.
On ne travaille plus à la dynamite. Le marbre est découpé par des câbles d’acier que l’on trouve trainant un peu partout autour des carrières. On les passe sur des grandes poulies placées en hauteur. À voir leur emplacement, ces câbles de scie doivent être longs de plusieurs centaines de mètres. Cela forme des surfaces planes qui sont laissés tels quels quand la carrière est abandonnée.
En haut, la vue retour vers la zone de carrière au fond de la vallée. Mais nous ne voyons plus ces plaies dès que nous atteignons la crête au sud sous le Pico d’Uccello et que nous ne regardons plus en arrière.
En bas, le village de Vinca coincé dans une vallée assez préservée, même s’il y a des carrières sur toutes les montagnes autour.
Le Pico d’Uccello est devant nous. Ici le chemin est ancien et n’a pas changé. Mais André aime aussi proposer une véritable boucle et non pas seulement un aller-retour. Avant la montée raide sous le Pico d’Uccello bifurque l’ancien chemin 192 que nous explorons vers la droite. Il y a quelques années, on pouvait ici rejoindre le col Foce di Siggioli.
Les balises sont effacées au début, mais on en trouve encore par la suite dans les versants est du Pico d’Uccello et le long de la Cresta du Carpadossa. Le tracé est clair et facile sous le Pico d’Uccello. Quand on change vers la crête, on passe aussi une faille énorme qui marque justement le début de la Cresta du Carpadossa.
Une première élévation de la crête se monte facilement, elle aboutit dans le Pico di Capradossa, 1584m. Par la suite, la crête devient très exposée et trais raide en descente. Le chemin balisé part dans les versants est. On reconnaît beaucoup de rochers glissés assez récemment, y compris ceux portant des balises. Tout le terrain dépassant les 40° de pente se décompose et glisse. Nous pensons que sous cette partie désagréable se trouve une falaise verticale et qu’il faut ensuite ressortir vers la crête et vers la gauche. Mais on voit aussi le col dans lequel il faudrait descendre encore près de 200 mètres en très peu de temps. C’est le Foce di Siggioli, 1385 m, Nous arrêtons ici la descente, car elle est trop danseuse. Par ici aurait dû passer la boucle imaginé par André sur la carte, mais la carte ne relevait pas le changement de la situation sur place. Le chemin 192 se trouve aussi encore dans les versions numériques (OSM).
Le tour et les vérifications nous prennent 4h30. Comme ce tour se trouve dans un livre publié chez un éditeur, il n’est pas possible de donner trop de détails ici.
Ce tour en vidéo
Après ce tour certes nécessaire et beau, mais aussi périlleux, nous rentrons nous reposer au Camping Argegna.
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