Une nuit solitaire au bord du Lac Plastira

Nous quittons la ville de Trikala et filons vers le sud. Mais à la ville suivante Καρδίτσα (Karditsa), nous tournons à droite pour monter dans les montages à l’ouest. On fait un bond de plus de 700 mètres de dénivelé en passant par le village de Μοσχάτο (Moschato) pour monter au lac artificiel de Τεχνητή Λίμνη Πλαστήρα (Techniti Limni Plastira, Lac Tavropos). Alexandra a trouvé des emplacements potentiellement jolis et tranquilles au bord de ce lac dans l’application park4night.

La route d’accès aux emplacements part du terrain de foot Γήπεδο Άγιου Αθανάσιου (Stade Agios Athanasios) vers l’ouest. Elle est en terre couverte par endroits avec du gravier. Après un kilomètre, nous sommes arrêtés par un trou boueux impossible à passer pour nous et sans doute aussi pour des 4×4. À la vue des traces, uniquement un tracteur est passé ici.

André avait cependant repéré sur la carte une route parallèle sous celle qui borde le lac entre le col et le restaurant Εστιατόριο Λαμπερού (Restaurant Lamperou). Nous y retournons et continuons la petite route au bord du lac au-delà du restaurant et vers le nord. On voit très vite que la route est à l’abandon. Des genévriers poussent dans les irrégularités de l’asphalte et il ne reste qu’une voie visible des deux qui devaient exister quelques années plus tôt. Mais très vite, nous arrivons à un endroit où le lac a grignoté deux tiers de la largeur. Nous passons quand même.

Il y a quelques prés sur lesquels on pourrait s’arrêter, mais ils sont tous assez loin de l’eau. Il n’est que 15 heures, nous inspectons donc toute la longueur de cette ancienne route. L’état reste identique sur toute la longueur. Il y a un deuxième endroit où l’eau d’un ruisseau a grignoté l’asphalte dans la partie nord. On fait demi-tour sur la grande route car on a repéré un endroit sous la route accessible avec notre Trafic.

Limni Plastira. Photo © André M. Winter

Limni Plastira. Photo © André M. Winter

Connaissant le chemin, André roule plus vite et passe un petit tas brun au milieu de la route. Cela ressemble à une vieille balle de foot dégonflée et a aussi à peu près cette taille. Juste avant de passer en voiture, André se rend compte que c’est une tortue terrestre. Elle n’est bien sûr pas assez haute pour toucher sous le véhicule. On s’arrête donc après et sans freinage d’urgence. L’animal a bien sûr pris peur est s’est rétracté dans sa carapace, mais pointe son nez quand nous l’approchons à pied.

Tortue terrestre grecque sur une route. Photo © André M. Winter

Tortue terrestre grecque sur une route. Photo © André M. Winter

C’est notre première tortue vue en Grèce. Nous en verrons encore d’autres le lendemain sur cette route mais aussi au bord de routes plus fréquentées. On les trouve toujours loin des agglomérations et aussi loin des maison isolées. La raison est aussi simple que triste: près de toute habitation se trouvent en Grèce des chiens errants. Ils ne sont pas méchants envers les hommes, mais fatidiques pour les tortues sans défense.

La place au bord du lac se trouve dans une baie étroite dans la partie nord de la petite route délaissée (coordonnées GPS 39.29817, 21.777044. C’est une courte piste forestière sous la route, nous y avançons en marche arrière pour ne pas devoir faire demi-tour. Le lac est artificiel, il est très plein car les arbres du bord sont dans l’eau. Les bords sont terreux, pourtant l’eau est claire. Elle est assez chaude, mais nous ne nous y baignons pas. Notre réservoir d’eau chauffé électriquement est bien plein et chaud pour une douche extérieure.

Notre Trafic au bord du Lac Tavropos. Photo © André M. Winter

Notre Trafic au bord du Lac Tavropos. Photo © André M. Winter

Le soir au Limni Plastira. Photo © André M. Winter

Le soir au Limni Plastira. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil au Limni Plastira. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil au Limni Plastira. Photo © André M. Winter

Nous passons une belle fin d’après-midi et une nuit bien tranquille. C’est la première fois depuis bien longtemps que nous sommes sur un emplacement où personne ne passe le long de notre séjour entre l’après-midi d’arrivée et la matinée de départ.

La saleté de certains grecs

Le site au bord du Lac Plastira est loin de tout et pourtant appartement connu des grecs. On le voit à la quantité de déchets jetées en toute impunité dans la nature. Ces gens viennent profiter de la nature et du lac et jettent tout autour d’eux. Ce sont surtout des bouteilles en verre et en plastique, des canettes en aluminium, des assiettes en plastique et des lingettes de toute sorte. Cela se trouve parsemé, donc vraiment jeté et non pas simplement laissé sur place. C’est d’autant plus flagrant sur l’exemple de ce site car il ne doit pas connaître beaucoup de visites. L’état du lieu laisse présager que tous ceux qui sont passés ici avant nous n’ont pas remporté leurs déchets.

Ne voulant pas rester nous mêmes dans cette saleté, nous ramassons tout autour de l’endroit où nous stationnons, mais nous capitulons devant les masses plus loin devant et derrière le long de la piste forestière. La végétation printanière cache beaucoup des déchets parsemés.

Il faut aussi remarquer que l’on trouve en Grèce certaines boissons et particulièrement les bières uniquement en canettes alu. Dans les supermarchés on trouve trois quarts des boissons en canettes et on doit vraiment chercher (et payer plus cher) les bières en bouteilles de verre (rarement consignées). L’eau de source est vendue au restaurant dans des bouteilles en plastique. La Grèce a encore du chemin à faire en matière de protection de l’environnement.

Retour dans la vallée

En nous mettant en route le lendemain, nous tombons sur une autre tortue, cette fois-ci dans l’herbe.

Tortue terrestre grecque. Photo © André M. Winter

Tortue terrestre grecque. Photo © André M. Winter

Petit düejeuner au bord du Limni Plastira. Photo © André M. Winter

Petit déjeuner au bord du Limni Plastira. Photo © André M. Winter

Nous pourrions filer vers Δελφοί (Delphi, Delfi, Delphes) et visiter le site dans l’après-midi du 12 mai 2022, mais nous sommes en vacances et nous ressentons notre âge qui nous freine dans l’enfilement de visites sans pauses. On redescend du lac par le col du Μονή Κορώνης (Monastère de Korona) et le village de Μοσχάτο (Moschato). Plus bas, on va voir le site du temple archaïque d’Apollon Metropolis.

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