Le temple archaïque d’Apollon Metropolis près de Karditsa

Arrivant du Lac Plastira dans la plaine sous le Col du Μονή Κορώνης (Monastère de Korona), nous voyons un panneau pointant vers le site archéologique de Ιερό Απόλλωνος, Μητρόπολη Καρδίτσας (Temple archaïque d’Apollon Metropolis). Comme on n’a rien prévu de spécial aujourd’hui, nous visitons ce temple fraîchement redécouvert et encore en travaux de conservation.

L’entrée est de EUR4,- et sert surtout à l’entretien du site. La femme à l’accueil ne parle quasiment pas anglais, on ne la comprend pas d’abord en ce qui concerne l’autorisation de photographier, mais c’est autorisé.

Colonne et structure du temple dans le musée de Karditsa- Photo Wikipedia CCSA4 Kostas Alexakos/Iaberis

Colonne et structure du temple dans le musée de Karditsa. Photo Wikipedia CCSA4 Kostas Alexakos/Iaberis

Le temple dorique construit vers  560-550 avant notre ère. Il était à l’origine en bois, qui a été progressivement remplacé par du grès tendre local et des briques tandis que le toit était couvert de tuiles corinthiennes. Le remplacement progressif du bois par le grès est supposé avoir été fait sur une longue période et par différents artisans, ce qui a entraîné des variations dans l’épaisseur, la morphologie et la décoration des colonnes et des chapiteaux survivants. Après un feu, le temple est abandonné au 2e avant notre ère. Le toit effondré a couvert couvert la base du temple et il est resté en place ainsi jusqu’à sa redécouverte en 1994.

Fouilles du Temple archaïque d'Apollon Metropolis. Photo © André M. Winter

Fouilles du Temple archaïque d’Apollon Metropolis. Photo © André M. Winter

Le grès tendre et sablonneux est du même type de roche que les Météores, il est vite érodé quand il est sous terre comme c’était longtemps le cas pour les restes de ce temple. On conserve actuellement les pièces en place avant de chercher à comprendre quelle forme le temple pouvait avoir. On ne connaît donc même pas la hauteur d’origine. Ces informations nous ont été donnés par une des archéologues travaillant sur le site et qui parle très bien anglais.

Fouilles du Temple archaïque d'Apollon Metropolis. Photo © Alex Medwedeff

Fouilles du Temple archaïque d’Apollon Metropolis. Photo © Alex Medwedeff

Travail de conservation sur le site du du Temple archaïque d'Apollon Metropolis. Photo © André M. Winter

Travail de conservation sur le site du du Temple archaïque d’Apollon Metropolis. Photo © André M. Winter

À l’intérieur du temple, divers objets mobiles ont été trouvés, tels que des vases et des figurines en argile, des parties d’une statue en bronze et un buste en argile d’un cheval. Toutes les découvertes sont exposées au musée archéologique de Karditsa. La découverte la plus importante était la statue en bronze bien conservée d’un personnage masculin, représenté sous la forme d’un hoplite. La statue de 82 centimètres de haut a un casque sur la tête, une cuirasse sur la poitrine, des brassards et des gantelets sur les bras et des attelles de tibia sur les jambes. L’identification de la statue de bronze avec la divinité d’Apollon était initialement problématique car la représentation du dieu sous la forme d’un hoplite avec un équipement complet est rare. Le texte gravé sur une stèle votive du 4e siècle avant notre ère et trouvés en morceaux à l’intérieur du temple, ainsi que des pièces de monnaie avec des représentations d’Apollon, ont finalement conduit à son identification.

Avant le début des travaux d’excavation sur le site du temple, le monument était recouvert d’une colline basse d’environ 2 mètres de haut, qui a été créée par la décomposition des briques qui se sont effondrées après l’incendie dévastateur. La redécouverte a lieu en 1994 à l’occasion de fouilles illégales pour d’éventuelles sépultures dans la région. Lorsque l’on découvre la grande taille du toit (environ 30 fois 14 mètres avec 11 sur 5 colonnes) et la colonnade intérieure (24 fois 8 mètres), on comprend très vite qu’il ne peut pas s’agir un simple bâtiment public de l’ancienne Metropolis de Karditsa.

Chapiteau d'une colonne dorique du Temple archaïque d'Apollon Metropolis. Photo © André M. Winter

Chapiteau d’une colonne dorique du Temple archaïque d’Apollon Metropolis. Photo © André M. Winter

Sur place un panneau retrace les autres rares faits connus. La Grèce dispose comme l’Italie de vestiges archéologiques dans chaque coin du pays et celui-ci fait partie de ceux en périphérie régionale et historique, il n’est inspecté que depuis peu et avec peu de moyens.

Notre prochaine étape est le Cap Anteros.

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