La première canadienne du nord-ouest

Georges Dugas

Ontario

Période traitée 1806 – 1875. Publication en 1883. Original en français, il existe aussi une version anglaise. La date de cet article est celle de la mort de la personne décrite dans cette biographie.

Environ 45 pages, une vignette en illustration.

Version numérique sous divers formats sous La première canadienne du Nord-ouest.

Il s’agit de la biographie de Marie-Anne Gaboury, une femme franco-canadienne partie avec son mari trappeur Jean-Baptiste Lagimodière vers le nord-ouest du Canada. Il s’agit de la zone à l’ouest du Québec, donc l’actuel Ontario. Cette vaste région n’est administrée par personne. Des trappeurs et chasseurs la parcourent et deux compagnes se combattent pour piller le pays: la Compagnie du Nord-Ouest et la Compagnie de la Baie d’Hudson. Les amérindiens sur place ne sont pas moins belliqueux, ils se battent surtout entre-eux et coopèrent plus ou moins avec les trappeurs.

Il s’agit bien sûr d’une vie très rude avec de la chasse durant les quelques mois d’été et des longs hivers trapus dans des forts de la compagnie ou dans des trous de terre couverts de toits de fortune. C’est donc un récit du fameux Far West, mais canadien ici.

Georges Dugas est prêtre et cela déteint malheureusement très fort sur son récit. Bien trop souvent il dépeint Marie-Anne Gaboury comme pauvre femme pieuse dans les contrées sauvages et n’attendant que le salut d’un prêtre pour sa confession, pour le baptême de ses enfants etc. La vie n’est pas facile, c’est vrai, mais le livre postule comme cause primaire le manque de structures catholiques dans ces contrées.

L’auteur répète que la femme part contre son gré et qu’elle fait tout pour revenir dans la zone « civilisée » du Canada. Or elle devait avoir l’esprit bein entreprenant pour mener une telle vie et la preuve ultime est qu’elle vit jusqu’à sa mort dans la région où elles est partie (le lieu s’appelle Saint-Boniface aujourd’hui). Il faut cependant reconnaître, que l’on annonce la couleur dès le début du livre: « Bibliothèque religieuse et nationale approuvée par mgr. l’évêque de Montréal. »

Cependant Georges Dugas a réellement vécu dans la région à cette époque. Il précise que sa biographie est basée sur les informations qu’il recueille auprès des enfants du couple. Mais il donne surtout une bonne vue sur le peuplement progressif du centre canadien par les Européens au 19e siècle. La vie des trappeurs est aussi décrite sans aucun romantisme. La population autochtone n’est pas décrite de manière trop péjorative, mais il est difficile de décrypter la vérité dans ces passages.

Il n’est pas très objectif sur un autre sujet: à cette époque, la bataille fait rage entre les anglais et les français pour conquérir des étendues dites vierges. Il est inconditionnel pour la cause française et bien sûr le récit en souffre.

En somme, ce livre informe bien sur une époque peu éclairée par des récits objectifs, mais il faut ignorer toute la sauce catholique et nationaliste.

Vignette du livre La première canadienne du nord-ouest

Vignette du livre La première canadienne du nord-ouest

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