Oasis et gorges du Djebel el Negueb

Étant arrivés avec Tozeur à un endroit où les transports publics laissent à désirer, nous louons une voiture pour 3 jours. Le premier jour est consacré aux villages des montagnes au nord de Tozeur, c’est-à-dire les villages de montage de Chbika (As-Sabikah), de Tamerza (Tamaqzah) et de Midès. Dans cette région paumée nous finissons par être à court de dinars tunisiens. Nous trouvons même un hôtel flambant neuf qui auraient pris nos Schillings autrichiens, mais leur caisse de dinars est vide.

Le Chott el-Gharsa

Les routes dans le désert sont droites mais forment des véritables montagnes russes. En effet, ces grandes plaines sont parsemés d’anciennes rivières sèches (wadis, oueds). Il s’agit ici d’une route importante, elle est bien entretenue avec de grands fossés sur les bas-côtés pour recueillir les masses d’eau lors des rares orages en hiver. En bas la vue vers le sud de la route P3, donc retour vers Tozeur,

Route P3 à la sortie de Tozeur . Photo © André M. Winter

Route P3 à la sortie de Tozeur . Photo © André M. Winter

Le Chott el-Gharsa (شط الغرسة) est une plaine saline ou sebkha située à la frontière entre l’Algérie et la Tunisie mais dont la majeure partie se situe en Tunisie. On y trouve l’altitude la plus basse du territoire tunisien, soit 17 mètres en-dessous du niveau de la mer. Source: Wikipédia

Route P16 dans le Chott el-Gharsa et la 205. Photo © André M. Winter

Route P16 dans le Chott el-Gharsa et la 205. Photo © André M. Winter

On pose avec notre voiture de location que l’on reconnaît aux plaques bleues.

André et la Peugeot 205 dans le Chott el-Gharsa. Photo © Leonhard Schwarz

André et la Peugeot 205 dans le Chott el-Gharsa. Photo © Leonhard Schwarz

Au fond la crête du Djebel en Negueb.

Plaine fleurie dans le Chott el-Gharsa. Photo © Leonhard Schwarz

Plaine fleurie dans le Chott el-Gharsa. Photo © Leonhard Schwarz

En bas la carte de notre tour de 220 kilomètres ce premier jour avec la voiture de location. Nous faisons le tour dans le sens des aiguilles d’une montre.

Carte OpenTopoMap Tozeur - Tamerza - Selja sud

Carte OpenTopoMap Tozeur – Tamerza – Selja sud

Les Gorges de Chbika

De la chaîne de montagnes du Negueb derrière le village de Chbika se déverse une rivière par un canyon dans le Chott Gharsa. Le peu d’eau suffit pour alimenter une petite palmeraie. Au fond du ravin, il y a des petites cascades et des trous d’eau. Nous faisons une petite balade autour et dans le canyon. Notre point des départ est en coordonnées GPS 34.320525, 7.938995.

Palmeraie de Chbika. Photo © André M. Winter

Palmeraie de Chbika. Photo © André M. Winter

Leonhard à Chbika. Photo © André M. Winter

Leonhard à Chbika. Photo © André M. Winter

Cascade dans le canyon à Chbika . Photo © André M. Winter

Cascade dans le canyon à Chbika . Photo © André M. Winter

Canyon à Chbika. Photo © André M. Winter

Canyon à Chbika. Photo © André M. Winter

Palmeraie au fond du Canyon perpendiculaire aux strates verticales . Photo © André M. Winter

Palmeraie au fond du Canyon perpendiculaire aux strates verticales . Photo © André M. Winter

La carte ci-bas montre notre cheminement dans les basses Gorges de Chebika.

Carte OpenTopoMap des Gorges de Chbika

Carte OpenTopoMap des Gorges de Chbika

Le col entre Chebika et Tamerza

Vue vers le sud. À droite se trouve la frontière algérienne.

Palmeraie au bord du Chott el-Gharsa. Photo © André M. Winter

Palmeraie au bord du Chott el-Gharsa. Photo © André M. Winter

Vue vers le nord, à droite la palmeraie de Tamerza.

Haut-plateau dans la chaine de montagnes au dessus de Chbika. Photo © André M. Winter

Haut-plateau dans la chaine de montagnes au dessus de Chbika. Photo © André M. Winter

En bas la position relative de Midès en haut et Tamerza en bas. Nous venons de Chebika au sud-ouest et partons après le cul-de-sac de Midès vers Redeyef.

Carte OpenTopoMap de Midès et de Tamerza

Carte OpenTopoMap de Midès et de Tamerza

L’oasis de montagne de Tamerza

L’eau de la cascade de Tamerza est chaude, notre guide nous renseigne là-dessus et c’est vrai. Nous y allons avec serviette et savon et voulons enfin laver nos cheveux. C’est cependant un procédé pénible, l’eau passe sur des falaises de craie et elle est pleine de sable. On est donc lavé, mais aussi sablé. Il faudra longtemps pour faire sortir le sable des cheveux. Les coordonnées géographiques de la cascade sont 34.381767, 7.933298.

Nous faisons ici la connaissance d’un jeune musicien tunisien que nous prenons en stop de Tamerza à Midès. Il joue de sa darbouka au fond de notre voiture de location et nous raconte ses déboires en Tunisie malgré le large sourire qu’il affiche. Il se plaint du manque total de débouchés et rêve d’être musicien en Europe. Nous ne nous en doutions pas, mais ce sont les mêmes arguments qui ont débouchés en 2010 dans la Révolution tunisienne. Nous échangeons les adresses et de retour en Europe, nous nous renseignons des moyens légaux de l’aider. Il n’y en a simplement pas en 1996 et plus tard ce sera encore plus difficile. On peut certes inviter, donc faire venir un tunisien en Europe, mais il faut se charger financièrement, médicalement et légalement de tout ce qui pourrait advenir. C’est une chose impossible pour nous étudiants.

L’oasis de montagne de Midès et l’Oued el Horchane

L’oasis de Midès se trouve sur un plateau incliné. Une rivière a tranché ce plateau pour faire apparaître ses strates obliques. Comparé à l’inclinaison des strates aux alentours, cet angle est presque minime. Les coordonnées GPS pour voir les Gorges de Midès sont 34.406465, 7.918632.

L’ancien village de maisons d’argile de Tamerza est déserté depuis que des forts orages en 1969 l’avaient inondé. Les marabouts ont été remis en état.

Oued el Horchane. Photo © André M. Winter

Oued el Horchane. Photo © André M. Winter

Les basses Gorges de la Selja

Le soir, nous faisons une petite excursion à pied dans la Vallée de la Selja parce que le fameux train rouge (touristique) ne circule pas en 1996. L’Oued Selja traverse de nord en sud la barre rocheuse qui s’étend de Gafsa à l’est jusqu’à la frontière avec l’Algérie à l’ouest.

Nous suivons la piste partant de la sortie ouest de Metlaoui pour arriver aux Gorges. Cela n’est pas difficile. Il y a même un semblant de parking près d’une maison à priori officielle à côté des rails. Les coordonnées géographiques sont 34.336626, 8.338520. En sortant de la voiture apparaissent deux tunisiens nous demandant de payer pour le parking. Cela ne nous rassure pas pour laisser la voiture ici toute seule avec nos bagages. Mais les deux n’ont pas l’air très convaincus de leur coup et nous refusons donc de payer en déclarant clairement que nous ne voyons pas de service rendu et nous partons en randonnée. Cela semble impressionner les deux individus, ils ne touchent à rien.

Il reste un peu d’eau des pluies des jours précédents et cela rend le passage au fond difficile car la sortie des gorges passe par deux portes resserrés. Entre les deux se trouve de l’eau. En bon géographes, nous tentons quand même de passer par le fond. Mais c’est très boueux avec des apparences de sable mouvant. André s’enfonce jusqu’aux hanches avec une jambe, mais réussit à se tenir agenouillé avec l’autre sur une partie dure. Ce n’est qu’en retirant vite la jambe que la boue ne devient pas trop collante. Le résulta est visible sur la photo en bas à gauche. Sachant que c’est le seul pantalon qui lui reste pour une autre semaine de congés, cela pose quelques problèmes. Mais en laissant sécher et en battant les jeans à l’état sec, la plupart de cette boue sableuse part finalement assez facilement du tissu.

Nous optons alors pour le tunnel du chemin de fer (invisible sur les photos en haut, l’entrée du tunnel est plus à droite). Il s’agit d’un chemin de fer à gauge étroite et les tunnels ne sont pas trop larges en conséquence. Croyant la ligne désaffectée nous traversons le tunnel principal sans souci. Il n’est pas trop courbé, donc il ne faut pas de lampe de poche. Juste en sortant, nous avons la mauvaise surprise de rencontrer un train de marchandises au passage. En effet, ce n’est que le trafic passager qui était affecté par les réparations. Le passage dans ces tunnels est donc assez risqué, aussi parce que les conducteurs de train ne s’attendent pas à des personnes sur la voie.

Le chemin de fer dans Gorges de la Selja au coucher du soleil. Photo © André M. Winter

Le chemin de fer dans Gorges de la Selja au coucher du soleil. Photo © André M. Winter

Le lit de cet oued est très sinueux et encadré de falaises abruptes d’une hauteur approchant la dizaine de mètres. Les gorges constituent un passage privilégié vers les mines de phosphates de la région de Métlaoui. Une voie de chemin de fer y est construite par la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Sfax-Gafsa en 1896 pour servir à la circulation des trains évacuant le phosphate. Aujourd’hui, c’est surtout pour l’attrait touristique que représente ce paysage naturel unique en Tunisie que sont connues les gorges de Selja. En effet, un train touristique, le Lézard rouge, organise un circuit quotidien au départ de Métlaoui. Le train marque plusieurs arrêts, notamment un arrêt avec descente au lieu le moins large des gorges qui constitue un cirque naturel. En 1996 les voitures pour passagers sont en rénovation. Source: Wikipédia

Un train de marchandises dans la vallée de la Selja. Photo © André M. Winter

Un train de marchandises dans la vallée de la Selja. Photo © André M. Winter

La carte en bas montre notre excursion dans les basses Gorges de la Selja

Carte OpenTopoMap des basses Gorges de la Selja

Carte OpenTopoMap des basses Gorges de la Selja

Il est tard quand nous ressortons des gorges pour retrouver la voiture, nous rentrons la nuit tombée à Tozeur.

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