Après une deuxième nuit Chez Ali à Zagora, nous reprenons la route et c’est le même jeu que les jours précédents: pour aller à l’est, il faut faire un détour par le nord afin d’aller chercher un passage ou un col adapté à notre voiture de location. Nous remontons donc la vallée du Drâa de Zagora par le même chemin pris deux jours plus tôt, mais à Tansikhte, nous tournons à droite sur la R108 pour reprendre la direction est.
Dès que l’on quitte la vallée du Drâa, la steppe aride reprend dans le fond des vallées.
N’kob
Nekob (N’koub, Nekoob) est une petite ville au sud du Jbel Saghro, peu de touristes et disposant beaucoup de grandes casbahs, elle sont toute en bon état. Un hôtel (le Baha Baha La Kasbah) occupe une casbah très bien tenue et le propriétaire finance aussi la rénovation des autres casbahs dans la ville parce qu’il a reconnu que ça lui sert plus que des ruines autour de son hôtel. La maison est une ancienne casbah rénové et l’intérieur a été décoré dans le respect des traditions berbères, ceci bien sûr avec un certain luxe. Nous visitons cet hôtel pour le prix de deux thés avec petits biscuits.
Deux cages d’escalier aboutissent sur le toit. Il n’y a pas de vraie terrasse (par exemple pour dormir à la belle étoile les nuits chaudes d’été).
Sur cette photo on voit très bien la fragilité du pisé au Maroc car ces murs ne sont pas protégés par des toits, tuiles ou autres. La terre argileuse est mêlée à de la paille, coffrée et séché.
Lors de pluies, qui peuvent être courtes mais très fortes, ces bâtiment souffrent et l’eau ravine toutes les surfaces et les murs. Après un tel évènement, une réparation immédiate s’impose, sinon le bâtiment sera totalement détruit au fil d’une vingtaine d’années.
À l’hôtel Baha Baha, on essaye de restaurer la maison avec des pièces et les techniques d’origine.
Les tentes noires ou brunes berbères sont faites de poil de dromadaires et de moutons tissés en longes bandes. Ensuite celles si sont assemblés pour former les grandes surfaces sous lesquels seront placé les mats pour soutenir la tente.
En automne, les champs sont bien sûr au repos.
N’Koob est un point de départ idéal pour explorer le massif du Sarhro.
Les chambres sont belles et bon marché mais on peut aussi dormir sous ces tentes berbères dans le jardin de l’hôtel.
On fait revivre toutes sortes de traditions ici, comme la fauconnerie.
On appelle brassero les pieds en terre cuite (non vernissés) sur lesquels sont posé des braises de feu de bois et par dessus vient le pot de tajine pour y cuire pendant de longues heures. La procédure est un peu compliqué car il faut changer les braises lors de la longue cuisson, mais ceci évite la surchauffe.
Nous prenons le thé sous cette tente berbère.
Le long de la N12 entre Tazzarine et Rissani
A partir de Nekob, nous filons assez droit en direction est. Le sable gagne les dernières palmeraies et par la suite ne reste qu’un désert de pierre. En effet nous voyons d’abord des dromadaires vivants puis des dromadaires morts.
Sur cette route il n’y a aucune circulation. Nous sommes arrêtés pour boire et André veut photographier la dune au fond du vallon de l’autre côté de la route quand cet homme assez bien vêtu et sortit du rien passe devant sa lentille.
Les dunes se forment souvent au centre de vallées dans l’axe entre deux cols car le vent y passe de manière régulière.
Les dromadaires sont élevés primairement pour leur laine et secondairement pour transporter des touristes. Ce n’est que très rarement qu’on les voit transporter des marchandises. Il est aussi rare de les voir en boucherie. Les troupeaux de dromadaires ne sont jamais sans berger. Or ceux-ci sont des gens très pauvres car en général il ne sont pas propriétaire des bêtes. Photographier un dromadaire est donc presque pire que photographier des humains musulmans, ces bergers sont furieux si on prends les animaux en photo. Ce n’est bien sûr pas pour des raisons de croyance, ils veulent se faire payer la photo. Le berger est en général assis quelque part à l’ombre et on ne le voit pas. Or quand on s’arrête en voiture, il sont très vite sur place car ils sont tous équipés de vélos VTT (les dromadaire se déplacent bien plus vite que des moutons par exemple). Refusant de payer de l’argent pour une photo, nous leur donnons en général des vivres (grenade, boîte de sardine, eau) car les bergers ont généralement très peu avec eux.
Normalement on fait tout pour éviter que les dunes envahissent les palmeraies, mais ici la nature semble avoir gagné sur l’homme. Cependant, les palmiers restants ont l’air de bien se porter.
Près de Timerzit, on voit des portions de l’ancienne route. C’est pour nous une chance de quitter la route principale pour une pause. Lors de destructions de la nouvelle route (par intempéries, mais aussi par mouvement de dunes), on est parfois dévié sur des portions des anciennes routes. Mais nous n’y découvrons pas des belles choses.
Ce dromadaire est soit mort naturellement, soit lors d’un accident avec une voiture. La carcasse est complètement desséchée et restée en forme, ce qui prouve qu’il n’y a pas de grands d’animaux carnassiers dans la région. L’entrave entre les pattes de devant sert à délimiter le rayon d’action des animaux quand ils ne doivent pas se déplacer.
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