Notre camp dans les dunes de l’Erg Chebbi

Nous fixons le cap sur le sud. Pour nous repérer, nous prenons d’abord la route normale qui est goudronnée jusqu’à Taouz. La route d’accès venant de Rissani longe les dunes et s’en approche peu à peu. Une multitude de panneaux décrivant des hôtels, des treks ou des tours en quad décorent les bords de route. Le village auprès des dunes est Merzouga est une arnaque de premier ordre. La route mène droit dans la ville, alors que l’axe principal devrait mener à Taouz, même en faisant attention, on rate la bifurcation.

Dunes de Merzouga. Photo © André M. Winter

Dunes de Merzouga. Photo © André M. Winter

Le désert en dehors des dunes n’est pas noir comme sur les photos. Le sol naturel est composée d’argiles, d’un peu de sables et de petites pierres noircies au soleil. C’est ce qui donne cette impression de terre brûlée sur les vues en contre-plongée. Tout le pourtour ouest des dunes est garni de grands hôtels.

Hôtels et dunes à Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Hôtels et dunes à Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

À Merzouga il ne faut pas s’étonner des « guides » qui sautent vraiment devant la voiture et vous arrêtent, certains sont même vêtus d’habits ressemblant à des uniformes et on croit être à un arrêt de la police militaire. Or, il n’y a pas de ce genre de contrôle à Merzouga. Tout ce jeux est pour t’attirer dans un hôtel ou de te gagner pour un tour guidé. Mais ce n’est  pas notre but, nous avions une tente avec nous.

Hôtels au nord de Merzouga. Photo © André M. Winter

Hôtels au nord de Merzouga. Photo © André M. Winter

Grande dune de Merzouga. Photo © Alex Medwedeff

Grande dune de Merzouga. Photo © Alex Medwedeff

Taouz. Photo © André M. Winter

Taouz. Photo © André M. Winter

Nous faisons demi-tour avant Taouz car nous savons que nous ne pouvons pas continuer au-delà. Ce village est essentiellement composé d’installations militaires. Les pistes sont trop mauvaises pour nous et les contrôles militaires regardent aussi l’équipement. Merzouga est impossible, mais entre ce nid à touristes et Taouz se trouvent les plus petites dunes d’Erg Chebbi. Bien sûr, elles ne sont pas vierges non plus. En 2007, nous n’avons pas Open Street Map ou Google Maps sur le portable, quand on regarde cette zone en 2020, on voit qu’un camp pour touristes se trouve derrière chaque dune. Là où il n’y a pas d’hôtels ça regorge de « camps berbères » ou bien il n’y a que des cailloux.

Sur la photo en bas la vu retour vers le nord. Les dunes de Merzouga se transforment au sud en montagnes noires dont les crêtes sont saupoudré de sable. De loin on dirait qu’il s’agit de dunes, car elles ont les mêmes formes.

Erg Chebbi vu du sud. Photo © André M. Winter

Erg Chebbi vu du sud. Photo © André M. Winter

Notre idée initiale est de contourner les dunes de l’Erg Chebbi par l’est, mais les pistes sont trop ensablé pour une voiture de tourisme. On avance donc à l’hauteur des dunes et nous prenons la première route à droite. Elle même aussi à un camp berbère touristique, mais il est bien loin de la route et la piste est difficile, on bifurque mi chemin pour avancer sur un sol argileux couvert de cailloux noirs. On roule assez bien, mais la suspension dure fait sentir chaque petite pierre. Nous avançons jusqu’à ce qu’un tas de sable nous arrête.

Nous y arrivons vers 12h30, donc en plein midi et il fait une chaleur accablante, mais c’est ce que nous recherchons. Nous sommes finalement au sud de l’Erg Chebbi près d’un deuxième champ dans les dunes. Peu après notre installation, le patron du camp nous rend visite pour nous convaincre de rejoindre les autres touristes de son camp (y compris la musique folklorique et tout ça), mais nous refusons.

Notre camp au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Notre camp au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Il est possible de rouler avec une voiture de location normale sur ce terrain à condition d’éviter les plus grandes pierres. Le sol est argileux et dur, couvert de ces quelques pierres et entre celles-ci il y a un peu de sable.

Le sol du désert au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Le sol du désert au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Le sable est fin et il fait chaud, très chaud à ces heures de midi. Nous avions monté la tente pour nous faire de l’ombre mais sa toile est trop fine, la chaleur passe au travers. Seule l’ombre de l’autre côté de la voiture offre une baisse de température supportable. On passe ici les premières heures du début de l’après-midi.

En bas, on voit nos traces de pneus. Les tas de pierres plus loin sont ceux d’un ancien camp.

Une trace de voiture sur le sol argileux du désert au sud de l'Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Une trace de voiture sur le sol argileux du désert au sud de l’Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Les grenades sont des fruits désaltérant ingénieux pour le sud. Ils restent plusieurs jours frais, contiennent beaucoup d’eau, sont sucrés et se mangent lentement ce qui est bien mieux pour équilibrer le besoin en eau. Bien sûr, les doigts collent à la fin et la couleur rouge tache, mais elle disparaît en séchant au soleil. Il y a aussi des grenades aux baies blanches.

Une grenade ouverte. Photo © André M. Winter

Une grenade ouverte. Photo © André M. Winter

Il y a de la vie dans le désert, du moins il y en avait…

Branche de bois mort dans le sable rouge de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Branche de bois mort dans le sable rouge de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Quand le soleil se baisse enfin, nous faisons nos premières excursions sur les crêtes de sable.

André ressemble ici à un agent secret des années 1950 en train de téléphoner. En fait, il porte un simple chapeau contre le soleil et tient bien sûr l’appareil photo au visage.

Ombre sur le sable. Photo © André M. Winter

Ombre sur le sable. Photo © André M. Winter

Vue retour vers notre petit camp. Au fond sont les montagnes noires qui se cachent parfois sous des dunes. Ce sont des collines fortement érodées.

Montagnes noires et notre camp. Photo © André M. Winter

Montagnes noires et notre camp. Photo © André M. Winter

La zone de dunes dans laquelle nous nous trouvons fait à peu près le dixième de la surface d’Erg Chebbi, elle est donc très petite. Mais au pied des dunes, on se croit dans un mer de sable.

Dunes au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Dunes au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Arbres dans les dunes au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Arbres dans les dunes au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Les arbres se trouvent soit dans le désert de pierre soit parmi les dunes au sud de Merzouga, mais toujours sur une terre argileuse. Au fond il y a les formes arrondies des rochers, dénudés de sable et de végétation.

Arbres retenant la terre dans le desert. Photo © André M. Winter

Arbres retenant la terre dans le desert. Photo © André M. Winter

L’érosion est ici à son plus fort degré.

Montagnes noires érodées et dunes au sud der Merzouga. Photo © André M. Winter

Montagnes noires érodées et dunes au sud der Merzouga. Photo © André M. Winter

Près des dunes, il y a une multitude d’hôtels et de camps dits berbères pour accueillir les touristes. Celui-ci est un des plus au sud, si ce n’est le dernier sur cet axe.

Camp dans les dunes au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Camp dans les dunes au sud de Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Vagues sur les dunes. Photo © André M. Winter

Vagues sur les dunes. Photo © André M. Winter

Les légères nervures régulières sur les flancs de dune se croisent à la crête et forment des structures ondulées.

Crête de dube. Photo © André M. Winter

Crête de dube. Photo © André M. Winter

C’est devant cette longue mais petite dune que nous avons érigé notre tente.

Alex sur la dune. Photo © André M. Winter

Alex sur la dune. Photo © André M. Winter

Le soleil se couchant d’un soir d’automne éclaire cette crête de dune ondulée.

Détail d'une crête de dune. Photo © Alex Medwedeff

Détail d’une crête de dune. Photo © Alex Medwedeff

Crête d'une dune. Photo © Alex Medwedeff

Crête d’une dune. Photo © Alex Medwedeff

Ombres des vagelettes sur la crête de dune. Photo © Alex Medwedeff

Ombres des vagelettes sur la crête de dune. Photo © Alex Medwedeff

C’est l’empreinte d’une simple mouche à merde sur une dune. Elles sont vraiment partout.

Trace de pates d'une mouche sur le sable. Photo © André M. Winter

Trace de pates d’une mouche sur le sable. Photo © André M. Winter

Ici les dunes ne sont pas très hautes, elles ondulent sur les terrains rocailleux.

Coucher de soleil sur les dunes au sud de Merzouga. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil sur les dunes au sud de Merzouga. Photo © André M. Winter

Le soleil se couche définitivement et les lumières deviennent ternes.

Alex. Photo © André M. Winter

Alex. Photo © André M. Winter

Le ciel ne devient pas très rouge, mais le spectacle est quand-même beau.

Le ciel ne devient pas très rouge par manque d’humidité, mais le spectacle est quand-même beau.

Le soleil se couche dans une brume d'automne. Photo © André M. Winter

Le soleil se couche dans une brume d’automne. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil à Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Coucher de soleil à Erg Chebbi. Photo © André M. Winter

Nous passons un merveilleux coucher de soleil sur notre dune, la lune éclaire assez bien le paysage et nous voyons des milliers d’étoiles et la Voie Lactée. En regardant si longtemps le ciel, nous avons aussi droit à notre grande étoile filante. Finalement, nous grimpons dans notre tente. Il fait un peu froid. Par la suite un vent de sable se lève et perdure toute la nuit, y compris le matin. Le vent secoue la tente, y fait rentrer des tonnes de sable par les aérations. C’est une nuit sans trop de sommeil.

Le matin suivant, nous avons le même spectacle dans l’autre sens: lever de soleil sur les dunes au sud de Merzouga. Ce n’est que durant le lever de soleil que le vent se calme. Il aura soufflé toute la nuit et aussi le matin. Alex se lève pour admirer le phénomène, mais André se recouche, profitant de la courte accalmie pour dormir.

Le ciel est gris-rose. Après le lever, il fait très vite chaud.

Lever de soleil au sud du Erg Chebbi. Photo © Alex Medwedeff

Lever de soleil au sud du Erg Chebbi. Photo © Alex Medwedeff

Dunes dans la lumière matinale. Photo © Alex Medwedeff

Dunes dans la lumière matinale. Photo © Alex Medwedeff

Dunes dans la lumière matinale. Photo © Alex Medwedeff

Dunes dans la lumière matinale. Photo © Alex Medwedeff

Nous prenons notre petit déjeuner dans la voiture, il y a bien trop de vent. Nous sortons certes par la suite pour prendre des photos, mais nous ne nous aventurons pas longtemps dehors par crainte d’ensabler l’appareil photo et les objectifs. Quelques années plus tard, la Canon EOS 350D rend définitivement l’âme et André démonte le boitier par curiosité. Il y trouve principalement du sable marocain.

Vent de sable. Photo © Alex Medwedeff

Vent de sable. Photo © Alex Medwedeff

Vent de sable. Photo © Alex Medwedeff

Vent de sable. Photo © Alex Medwedeff

Vent de sable. Photo © Alex Medwedeff

Vent de sable. Photo © Alex Medwedeff

Le sable a une autre conséquence fâcheuse: nous avons une tente légère avec nous (1,7 kilos pour 2 personnes). La couche extérieure est imprégnée au silicone. Cela attire le sable et il y colle très fort. Secouer ne sert à rien et le sable ne part qu’avec beaucoup d’eau et en frottant, tout en lavant les essuies après chaque passage. Nous avons fait cela à la maison et retiré ainsi près de deux kilos  de sable d’un bout de tissu d’à peine quatre mètres carrés!

Sable colant sur une toile de tente traitée au silicone. Photo © André M. Winter

Sable colant sur une toile de tente traitée au silicone. Photo © André M. Winter

Carte OpenTopoMap de Merzouaga et de l'Erg Cebbi

Carte OpenTopoMap de Merzouaga et de l’Erg Cebbi

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