Sous ce ciel de plus en plus gris, nous rejoignons la côte sur une plage grise d’industries des deux côtés le 31 octobre 2021. Les nuages sont effrayants tout comme les grands réservoir et les cheminées de la zone industrielle de Fos-sur-Mer. Pourtant il y a aussi un air de détente, des gens viennent pêcher et se promener, quelques campeurs en camping-car cherchent des zones non inondées su parking.
Coté ouest l’industrie pétrolière et sidérurgique de Fos-sur-Mer.
Les enfants ne se balancent en tout cas pas en hiver.
Côté est l’industrie de l’aluminium et du béton, avec le phare du port de St. Gervais au fond.
La météo ne s’arrange pas et nous filons droit en direction de Fréjus où nous accueille une bonne amie. Nous l’avons contactée la journée même, voilà qui est chaleureux. Nous garons le Trafic sous la pluie. La route de cette journée: Ganges, Nîmes, Arles, Fos-sur-Mer, Gardanne, Fréjus.
Le lendemain, cette même pluie continue. On aurait un peut de temps pour nous arrêter, mais nous roulons car il n’y a pas grand chose à voir. Notre route du 1. novembre 2021: Fréjus, Nice, Finale Ligure, Colle Baltera, Bormida, San Giuseppe du Cairo, Acqui Terme, Alexandria, Verona, Brenner, Tyrol.
L’autoroute entre Vintimille et Gênes est en travaux, nous le savions. Ayant eu des déboires à l’aller, nous tentons cette fois-ci d’en échapper en passant par les montagnes ligures en direction nord à partir de Finale Ligure. Il n’y a pas de route rapide, on passe par le Colle Baltera. La montée est bien rapide, mais au nord, on roule encore longtemps avant de pouvoir reprendre l’autoroute à Alexandria. L’automne tente de montrer ses belles couleurs sous la pluie.
L’autoroute entre Alexandria, Piacenza, Vérone et Bozen est presque vide et nous avançons à grand pas, on rattrape même un peu du retard accumulé par le passage dans les montagnes. En montant vers le col du Brenner, des panneaux avertissent de la neige au col. Nous roulons le plus vite possible pour ne pas arriver trop tard au col car nous craignons que le déblaiement soit aléatoire côté italien. Or c’est toit le contraire, côté autrichien rien ne fonctionne.
La descente commence juste après le col et la route est ici couverte de cinq centimètres de neige. Nous espérons que ce sera mieux en descendant, mais nous nous trompons. On passe à 10 centimètres un peu plus loin et on ne voit plus le goudron. Plus on descend, plus la température chute. Tous les gens roulent au pas, la pente est grande et un freinage même doux, ne pardonne pas. Sur la voie opposé est un grand bouchon et en plein milieu sont coincés une dizaine d’engins de déblaiement. En conséquence, il n’y aucun déblaiement et aucun sablage en descente, donc sur notre voie. Il fait nuit noire.
Les premiers camions sont arrêtes sur la voie parce qu’ils ont commencé à glisser. Nous passons jusqu’au seul endroit où la route remonte. Un camion devant nous sur la voie de gauche roule de moins en moins vite et s’arrête finalement. On arrive à le passer sur la droite, mais au-delà on n’a plus d’adhérence et on arrive juste à nous ranger sur la gauche, donc sur la voie de dépassement. D’autres véhicules plus légers passent sur la droite.
En dépit de nos pneus neige, nous n’avons pas le choix. C’est rester ici toute la nuit car la neige continue à tomber ou tenter d’avancer en mettant les chaînes. À deux c’est vite fait, nous avons assez d’expérience grâce à notre voyage hivernal en Norvège. Mais la situation est ici quand même idiote car on est à 15 minutes de la maison. La voie est assez large et nous avons la lumière des phares du camion derrière nous. Nous commençons donc. Ce n’est pas amusant, car nous glissons sur la glace sous la neige et par-dessus se trouve une neige pâteuse et collante. Nous n’avons pas le temps ni l’humeur à mettre d’autres vêtements ou de chercher des gants, on tente de faire vite. Les chaînes ont montés juste avant que nos doigts gèlent définitivement.
Bien sûr, d’autres sont passés entre-temps et parmi ceux-là une bonne moitié est aussi restée coincée y compris bien sûr tous les semi-remorques. Nous slalomons entre les véhicules arrêtes à gauche et à droite. D’autres sont arrêtes assez involontairement avec le capot dans le bas-côté plein de neige. Après même pas dix minutes, nous sommes assez bas pour que la neige disparaisse. Il faut donc déchausser les chaînes, c’est un peu moins dégoutant et gelant, mais quand même assez effrayant en plein milieu de l’autoroute.
Le lendemain, cette histoire d’autoroute bloquée des longues heures par erreur dans la gestion de déblaiement est bien sûr dans les nouvelles locales. La société d’autoroute tente de se blanchir en disant qu’elle a fait toit le possible et que personne n’a eu d’injures (!). Certains sont quand même restés coincés huit heures, donc toute la nuit. C’était la première perturbation neigeuse de l’année. Leurs engins de déblaiement étaient tous garé trop loin du col et ils sont clairement partis trop tard.
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