GR99, Sentier Vidal, Baou Béni, Sentier de l’Imbut, Descente des Cavaliers

Après l’exploration de la rive droite du Verdon hier, André entreprend la randonnée la plus belle et sans doute aussi une des plus exigeantes au fond des Gorges du Verdon le 26 juin 2022: le Sentier de l’Imbut. Pour agrémenter ceci, on rajoute le Sentier Vidal et l’aller-retour à l’Étroit du Baou Béni. Mais André complique encore la chose en faisant cette boucle dans le mauvais sens, c’est à dire comme décrit dans le titre: GR99, Sentier Vidal, Baou Béni, Sentier de l’Imbut, Descente des Cavaliers. Tout cela n’est pas problématique, sauf que la descente par le Sentier Vidal est interdite. André n’avait que regardé la carte et pas cherché d’autres informations. Ayant déjà fait une trotte de d’une heure par le GR99 pour rejoindre le haut du Sentier Vidal, il voit l’unique panneau d’interdiction juste là. Il est alors 9 heures du matin et il est assez improbable que quelqu’un remonte à cette heure ici. Il se lance donc. Le danger n’est pas dans les installations mais dans l’éboulis central assez meuble. Il passe en tout cas sans croiser personne. Plus tard son hébergeur à Carcès lui confirmera que c’était un accès habituel pour la pêche, donc aussi bien en descente qu’en montée. Ce tour est décrit dans le bon sens, c’est à dire en commençant par la Descente des Cavaliers, sous Sentier de l’Imbut et Sentier Vidal dans les Gorges du Verdon.

Route Castellane – Les Cavaliers

Bref, commençons cette journée par le début. Il faut d’abord partir de l’emplacement à Blieux, passer par Castellane et prendre la route du Point Sublime. Mais il faut tourner avant à gauche et enfiler la rive sud en passant par Trigance. En même temps, on passe dans le département du Var.

Pont sur le Jabron sous Trigance. Photo © André M. Winter

La petite D90 fait monter sur un vaste plateau. Les derniers nuages se dissipent à 7h30 du matin. Il est utile de partir très tôt car la route au sud du Verdon est beaucoup plus longue. Elle fait des détours plus prononcés, il y a plus de dénivelé et elle est plus étroite.

La route à l’est sous le Chastillon. Photo © André M. Winter

Autour du Collet Barris passe la Route des Crêtes de la Palud, cette route défigure même cette montagne. Elle est toujours en vue dans la partie est de la route au sud du Verdon.

Le Collet Barris. Photo © André M. Winter

En quelques minutes, nous avons passé le Pont de l’Artuby et nous sommes enfin sur le bon plateau où se déroulera la randonnée. Le Collet Barris est toujours en vue, on s’en rapproche même.

Le Collet Barris. Photo © André M. Winter

Il n’y a personne sur la route, ce serait le moment idéal pour s’arrêter et admirer le Verdon à partir des , mais André est pressé, il veut profiter du sentier de l’Imbut avec un minimum de personnes. On s’était arrêté ici en 2009.

Tunnels de Fayet. Photo © André M. Winter

Les tunnels forment des boyaux à voie unique. Ils sont sans éclairage. En saison, il a apparemment un service pour régler au moins le passage des bus touristiques.

Dans un des tunnels de Fayet. Photo © André M. Winter

Après les tunnels suit un lacet de la route et on passe l’Auberge des Cavaliers.

Le GR99 en direction d’Aiguines

Il est assez logique que rien ne soit indiqué ici sur l’interdiction de la descente du Sentier Vidal, mais même plus tard, au croisement de la route, rien n’est indique. On reste donc ignorant.

Le GR99 est ici un sentier facile qui reste sur le plateau. Il comporte deux montés et deux parties plates. La deuxième partie plate est une route forestière.

Poteau indicateur du GR99 aux Cavaliers. Photo © André M. Winter

Le GR99 au-dessus du sentier de l’Imbut. Photo © André M. Winter

On croise quelques bornes de ce type. Elles devait délimiter quelques propriétés. Aujourd’hui, elles ne marquent plus de frontières.

Ancienne borne sous la ferme la Grande Forêt. Photo © André M. Winter

Les montés se passent principalement sur des marches naturelles formées par des strates calcaires.

Le GR99 monte sur des strates calcaires. Photo © André M. Winter

Le GR99 au-dessus du sentier de l’Imbut. Photo © André M. Winter

Piste forestière de la Grande Forêt. Photo © André M. Winter

Le piste forestière est assez fade, rectiligne et presque parfaitement plate.

La carte IGN note ici une fontaine, on ne la trouve qu’à l’aide du GPS. Elle se trouve 650 mètres après l’arrivée sur la route forestière à quelques mètres au-dessus de celle-ci. Un grand bac métallique est plein d’eau. Elle n’est pas potable.

Bac de la Fontaine de Périer. Photo © André M. Winter

On arrive finalement à un autre poteau indicateur, mais celui-ci ne marque que Trigance et Aiguines. C’est pourtant ici que descend le Sentier Vidal, du moins sa partie supérieure moins connue.

Sentier Vidal

La descente est plus directe que la montée du GR99 des Cavaliers. Plusieurs sentes partent vers la droite et qui semblent se perdre quelque part entre la route et le GR99. Mais on arrive très vite sur la route D71, celle par laquelle nous nous sommes rendus aux Cavaliers.

Descente du Sentier Vidal vers la route. Photo © André M. Winter

Au bord de la route se trouvent les avertissement classiques des lâchers d’eau par EDF (sans page internet ni numéro de téléphone pour se renseigner sur les lâchers précisément). Mais encore rien sur l’interdiction de descendre le Sentier Vidal.

Croisement du Sentier Vidal avec la route D71. Photo © André M. Winter

On voit une dernière fois les montagnes au nord du Verdon, par la suite, on s’enfoncera dans les gorges.

Vue vers le Ravin de Mainmorte. Photo © André M. Winter

On sent que l’on se rapproche du bord car le sentier tourne brusquement vers la droite pour descendre plus tard dans une brèche. À cet endroit précis se trouve le panneau interdisant la descente. C’est assez tard, surtout si on est garé aux Cavaliers et qu’il n’y a aucun service de transports en commun ni de taxi sur la corniche sud du Verdon (sur la corniche nord existe une ligne estivale). Le panneau n’indique pas la raison de la mise en place de ce sens unique. Il n’y bien sûr aucune législation sur laquelle une telle interdiction puisse se baser.

Il est 9 heures quand André est là. Il est trop tard pour retourner sur ses pas et il décide de se lancer dans la descente. Pourtant il n’est pas du tout fan de via ferrata en descente. Mais ce ne sont vraiment pas les passages sécurisés qui posent problème sur ce sentier. C’est l’afflux potentiel d’un côté (mais pas à cette heure) et la partie centrale composé d’un éboulis instable qui débouche droit sur le Sentier de l’Imbut plus bas. Bien sûr, on fait potentiellement plus glisser quand on descend, surtout si on n’a pas beaucoup d’expérience (ce qui n’est pas le cas pour André).

Le Sentier Vidal au bord haut de la falaise. Photo © André M. Winter

Cela est tout de suite sérieux. Les marches dans la roche sont très hautes, certaines sont polies par les multiples passages. En dépit de la verticalité, il y a une main courante partout où ça peut être nécessaire.

Fers sur le Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Après un escalier en acier, le sentier débouche sur un vallon très raide et rempli par un éboulis terreux qui est principalement maintenu en place par les racines des quelques maigres arbres. Pourtant ce sont les mêmes qui disloquent les rochers plus gros.

Partie terreuse du Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Une seule traversée est stabilisée par un muret, le reste du chemin est assez vague.

Chemin stabilisé dans une partie terreuse du Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Quand le cône d’éboulis devient de plus en plus pentu, le sentier serre à gauche pour passer dans une grotte.

Sentier Vidal sur terrain mixte. Photo © André M. Winter

Par la suite, le sentier est taillé dans la roche, en profitant sans doute de quelques forme naturelle préexistante. On passe dans un vallon, puis en balcon pour finir dans un petit cirque rocheux.

Marches taillées du Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Le passage en balcon permet d’avoir des belles vues dans le canyon.

L’Imbut du Verdon. Photo © André M. Winter

La suite du Sentier Vidal est une succession de courbes taillés dans la roche. Il n’est pas toujours aisé de croiser quelqu’un venant dans l’autre sens, mais il y a assez d’endroit pour laisser passer des gens. À 9h30, il n’y a cependant toujours personne dans cette partie des gorges.

Descente de la dernière partie rocheuse du Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

La dernière rampe est la plus longue. Les marches ne sont pas bien marqués et des petites pierres venant de l’éboulis plus haut rendent les pas instables. La main courante est permanente et bien solide, cela rend le passage assez facile. Dans le sens normal de marche, donc vers le haut, on ne regarde pas autant de fois dans le vide en bas.

Fers dans la descente de la dernière partie rocheuse du Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Fers dans la descente de la dernière partie rocheuse du Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Voici le dernier morceau du Sentier Vidal. Après les rochers suit un simple chemin vers le croisement avec le Sentier de l’Imbut.

Fers dans la descente de la dernière partie rocheuse du Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Sentier de l’Imbut vers le Baou Béni

Cette partie du sentier n’est pas du tout aménagée comme le reste du Sentier de l’Imbut. C’est une voie de contournement de l’étranglement de l’Imbut pour les pratiquant de canyoning. Cette partie est en détail décrit sous Étroit du Baou Béni. Il y a quelques passages vraiment difficiles, d’autres sont simplement fatigants. Mais on arrive dans un dédale où peu de personnes passent.

Au début, le chemin est facile, on longe des baumes très longues.

Baume au bord du Sentier de l’Imbut en forêt. Photo © André M. Winter

On peut même descendre vers l’eau juste à l’entrée de l’Imbut.

Eau calme avant l’Imbut du Verdon. Photo © André M. Winter

L’Imbut du Verdon. Photo © André M. Winter

L’Imbut du Verdon. Photo © André M. Winter

Après la remontée sur le chemin, le vrai dédale commence, Le problème n’est pas seulement la taille des blocs de pierre, mais les trous béants qui restent entre ces cailloux gros comme des voitures. Il y a des balises et des cairns, mais il faut chercher soi-même tous les passages.

Dédale de rochers vers le Baou Béni. Photo © André M. Winter

Dédale de rochers vers le Baou Béni. Photo © André M. Winter

Il y a plusieurs descentes verticales de plusieurs mètres.

Descente le long de la faille dans le rocher. Photo © André M. Winter

Cairn dans le dédale de rochers vers le Baou Béni. Photo © André M. Winter

On ne retrouve un terrain plus facile qu’avant l’Étroit du Baou Béni. Il y a ici une petite plage, mais le soleil direct n’entre sans doute jamais ici. Plus loin devant suit un resserrement qui marque l’arrêt pour le randonneur qui ne veut pas se mouiller.

Le Verdon dans le Baou Béni. Photo © André M. Winter

Le Verdon dans le Baou Béni. Photo © André M. Winter

Il ne reste plus qu’à retourner au croisement du Sentier Vidal avec le Sentier de l’Imbut. Ce n’est pas plus facile qu’à l’aller. Au contraire, certains passages sont plus difficiles dans l’autre sens.

Sentier de l’Imbut

Il est 11 heures et demi et André n’a encore croisé personne. Les gens s’aventurent donc que très tard dans le Verdon. C’est sans doute parce que peu de personnes logent sur place.

La partie la plus difficile est entre le Sentier Vidal et le Styx. On passe sur des galeries en hauteur par rapport au Verdon, les passages sont étroits au début et s’élargissent ensuite.

Sentier de l’Imbut entre le Sentier Vidal et le Styx. Photo © André M. Winter

Sentier de l’Imbut entre le Styx et le Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Sentier de l’Imbut entre le Sentier Vidal et le Styx. Photo © André M. Winter

Sentier de l’Imbut entre le Styx et le Sentier Vidal. Photo © André M. Winter

Le Styx est un canyon dans le Grand Canyon du Verdon. Il n’est pas indiqué sur place, on peut passer à côté. Voir la description ici décrite dans le bon sens de marche: Sentier de l’Imbut. Contrairement à l’Imbut, l’entaille n’est pas couverte de gros rochers.

La suite du Sentier de l’Imbut est une alternance entre passages sur terre, sur des grandes plages au soleil, mais il restent aussi quelques passages en galeries et le dénivelé n’est pas à négliger.

Le Verdon a l’air très paisible ici.

Le Sentier de l’Imbut près du Verdon. Photo © André M. Winter

Une baume remplie de limon du Verdon. Photo © André M. Winter

Le Sentier de l’Imbut sous la Falaise de Baucher. Photo © André M. Winter

Il y a de plus en plus de randonneurs vers midi. C’est étrange, ils ont dû partir bien après 10 heures. Certains montrent de l’admiration parce qu’André leur semble déjà être sur le chemin du retour, ils ne savent cependant pas où il est passé pour venir dans ce sens.

Le Sentier de l’Imbut sous la Falaise de Baucher. Photo © André M. Winter

Le Sentier de l’Imbut sous la Falaise de Baucher. Photo © André M. Winter

Le Sentier de l’Imbut sous la Falaise de Baucher. Photo © André M. Winter

Quand on passe sous ces failles rocheuses, des panneaux prient de rester silencieux. Ici dorment des toutes petites chauves-souris. Quand on reste plus longtemps pour les observer, on voit qu’elles bougent et déplient parfois leurs ailes.

Chauves-souris Rhinolophus hipposideros. Photo © André M. Winter

La suite du chemin est assez accidentée. Cela monte et descend sans cesse.

Le Sentier de l’Imbut sous la Falaise de Baucher. Photo © André M. Winter

Le Sentier de l’Imbut sous la Falaise de Baucher. Photo © André M. Winter

Baume le long du Sentier de l’Imbut. Photo © André M. Winter

Echelle sur le Sentier de l’Imbut entre la Falaise de Baucher et la montée des Cavaliers. Photo © André M. Winter

Le Sentier de l’Imbut entre la Falaise de Baucher et la montée des Cavaliers. Photo © André M. Winter

Il est possible de monter vers cette longue baume, mais le chemin passe au-dessous.

On trouve partout des plaques rappelant des gens morts dans ces gorges. C’est souvent dans le cadre de la pratique du canyoning, mais des simples chutes à l’eau arrivent aussi.

Large et longue baume en amont de la Falaise de Baucher. Photo © André M. Winter

Marches sur le Sentier de l’Imbut. Photo © André M. Winter

Marches sur le Sentier de l’Imbut. Photo © André M. Winter

Le terrain oblige à des montées et des descentes de plusieurs dizaines de mètres à chaque fois.

Le Sentier de l’Imbut en aval de la Passerelle de l’Estellier. Photo © André M. Winter

Descente des Cavaliers en montée

La Passerelle de l’Estellier marque la fin du Sentier de l’Imbut et le début de la Descente des Cavaliers. Aucun cavalier n’est descendu ici, une ferme sur le plateau porte ce nom.

La Passerelle de l’Estellier. Photo © André M. Winter

La Passerelle de l’Estellier. Photo © André M. Winter

Curieusement, la Descente des Cavaliers descend vraiment d’abord.

Le Sentier de l’Imbut après la Passerelle de l’Estellier. Photo © André M. Winter

Mais on ne tarde pas de monter le long d’une paroi rocheuse. Par moments on marche sur un véritable escalier naturel de strates calcaires.

Montée du Sentier de l’Imbut après la Passerelle de l’Estellier. Photo © André M. Winter

Plus haut suit un passage avec une main courante, mais ce n’est pas méchant. Cinq minutes plus tard, on est de nouveau au Parking des Cavaliers.

Il est 14h30 au retour. André décide de continuer la corniche sud vers Aiguines. Il continue ensuite par Moustiers, Puimoisson et  Châteauredon pour revenir au nord du Verdon au bord de l’Asse de Blieux. C’est très long, mais c’est aussi une route très belle. Demain, il sera de retour sur la rive nord du Verdon.

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