Promenade à Syracuse

Johann Gottfried Seume

Allemagne, République Tchèque, Autriche, Slovénie, Italie, Suisse, France

Période du voyage 1801-1802. Original en allemand, une traduction française existe de 2011. La date de cet article est approximativement celle de la fin du récit vécu par l’auteur.

Environ 320 pages, sans illustrations connues.

Version numérique sous divers formats sous Sämmtliche Werke 1-2: Mein Leben / Spaziergang nach Syrakus im Jahre 1802. Cette version contient en préface l’autobiographie (« Mein Leben ») rocambolesque, tragique mais tronquée et complété par ses amis pour former une centaine de pages. Des notes d’un ami en fin de volume complètent le livre princial.

Seume vit de 1763 à 1810 et crée sa renommée de voyageur surtout dans la dernière décennie de sa vie même s’il a voyagé auparavant, mais ce plutôt de manière involontaire avec un enrôlement de force par les troupes de Hesse qui le « louent » aux britanniques pour combattre les insurgés américains.

Ce fils de paysans a la chance de recevoir une éducation fondée pour son temps et il fréquente aussi l’université. Il est donc lettré et ses écrits sont parsemés de citations étrangères non-traduites en latin, français, italien, anglais, patois local et grec. Il parle couramment allemand, français, latin et italien.

Il est idéaliste et prône les valeurs de la Liberté, de la Justice et de l’Humanité. Avec ces idées, il est bien ancré dans le temps de la Révolution Française, mais il voit aussi le revers réfractaire de Napoléon qui se transforme en dictateur restaurateur de l’Ancien Régime avec tous les maux de privilèges, de disparitions de personnes et de presse muselée. Il reste néanmoins anti-religieux confirmé et n’hésite pas à se heurter à tous les ecclésiastiques qu’il rencontre dans une Italie en plein renouveau de l’église après le retrait des troupes françaises et aussi en pleine recomposition nationale.

En partant de Leipzig, il fait les 7000 kilomètres principalement à pied pour des raisons d’économie, mais il n’hésite pas à prendre des calèches postales quand l’occasion se présenté. Contrairement à d’autres voyageurs dans cette région comme Goethe ou le couple Mercier-Thoinnet, il ne se contente pas de visiter les classiques, il est aussi un grand amateur de nature et de lieux de batailles militaires antiques et d’époque. Il voyage avec un simple sac à dos, à l’époque c’est un cartable militaire.

On lit aussi beaucoup de détails pratiques sur les conditions de voyage comme l’état et le coût des auberges, les passeports qu’il faut faire viser dans les villes étapes, les aléas avec les guides muletiers qu’il loue, l’état désastreux des routes et les zones où des bandits dévalisent les voyageurs. Ce dernier point est assez crucial dans l’Italie du début du 19e siècle. Ainsi il visite Paestum au sud de Naples, mais pour rejoindre la Sicile, il prend le bateau à partir de Naples parce que la Calabre est complètement sans autorité et sans routes. Dans les années 1786-1788, Goethe avait le même problème.

Une bonne moitié de son texte est truffé de sa philosophie de vie, qui est très contraire aux idées du temps. Il soulève beaucoup de problèmes de fond, mais ne soumet pas de réponses pratiques. Les idéaux permettent pas de gouverner à eux seuls le monde. C’est sans doute aussi pour ces raisons qu’il passe à son retour à Paris qui n’est pas vraiment sur da route de voyage. Il trace un portrait assez sombre de l’instauration du consulat et de l’avenir impérialiste de la France. Son règlement de comptes avec Napoléon est total, il lui reconnaît même pas ses victoires militaires passés. Il ne dit pas que Napoléon a trahi les idéaux de la Révolution, mais que celui-ci en profite comme tout dictateur qui se met en place dans une période trouble.

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Le théâtre romain de Trieste vu du haut. Photo © André M. Winter

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Porte côté mer du lazaret d'Ancône. Photo © André M. Winter

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Cloître de la Basilique Santa Croce de Florence. Photo © André M. Winter

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Château Saint-Ange. Photo © André M. Winter

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Colonnes du Forum de Pompéi en 2006. Photo © André M. Winter

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Temple de la Concorde et Agrigento au fond. Photo © Alex Medwedeff

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Immeubles modernes de Syracuse et l'Etna derrière. Photo © André M. Winter

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Basilica e Tempio di Nettuno a Paestum. Photo © André M. Winter

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